L’ouvrage est brillant. Il connecte entre eux des idées et des faits que les intellectuels prenaient soin jusqu’alors d’isoler dans leur coin, afin de mieux les cerner : en particulier dès qu’ils abordaient la question sensible du nazisme. Résultat : “Les heures les plus sombres de notre histoire” ne se donnent plus comme le corollaire d’un diable à visage humain, le fruit des entrailles d’un monstre, les lendemains d’une pensée contre-révolutionnaire, un mal français, une pandémie psychanalytique des civilisations modernes, le théâtre de l’auto-flagellation à échelle planétaire… mais comme le reflet de notre humanisme. Il nous oblige, en regardant la réalité dans le blanc des yeux, à nous regarder nous-mêmes : le nazi, ce n’est pas l’autre, c’est moi. Grande leçon de sagesse et d’humilité, dont le Raison et les sciences ne sortent pas indemnes.
Dans une deuxième partie, JLV répond au questionnaire voyou :
- Avez-vous déjà enfreint une loi morale? Et si oui, le considérez-vous comme une faute?
- « Le vrai livre de la nature est dans le cœur de l’homme. » disait JJRousseau. Etes-vous d’accord avec lui?
- Faites-vous du sport? Si oui, lequel?
- Croyez-vous dans la religion des Droits de l’Homme?
- Mettez-vous les idées avant les hommes? Ou le contraire?
- Quel est l’événement qui vous a fait “passer à l’acte?” (écrire, penser, enquêter, peindre)
- L’histoire a-t-elle un sens? Le progrès existe-t-il?
- Entre Chateaubriand (François) – l’antimoderne par excellence et Hugo, le poète des lendemains qui chantent, qui a votre préférence?
- Vous êtes témoin d’une agression dans le métro. Une réaction?
- Etes-vous de ceux qui voudraient refaire leur vie autrement, s’ils le pouvaient?
- Quels seraient vos ultima verba? vos dernières paroles avant de mourir?
Par Olivier Saint-Vincent
