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C'est le troisième navire abandonné en deux semaines. Vendredi soir, quelques 450 migrants rescapés d'un cargo en difficultés sont arrivés en Italie. Le bateau sur lequel ils tentaient de gagner l'Europe a été laissé en pilotage automatique et l'équipage s'est volatilisé. 

Ils sont arrivés tard dans la soirée de vendredi, épuisés, après avoir passé plusieurs jours sans manger. Les 450 migrants abandonnés par leurs passeurs dans leur cargo ont été escortés par la marine italienne en entrant vers 23 heures dans le port calabrais de Corigliano. Ce sauvetage intervient 48 heures après une opération similaire qui avait pris en charge quelque 750 clandestins, dont les passeurs s'étaient volatilisés ou cachés parmi les passagers. Le 20 décembre, c'est 800 migrants qui avaient été secourus sur un navire-fantôme, abandonné par son équipage et laissé en pilotage automatique. 

L'Ezadeen, un navire long de 73 mètres immatriculé en Sierra Leone, avait été repéré jeudi soir, apparemment en difficultés, à 80 miles (environ 150 km) au large de Crotone (Calabre). Il transportait des hommes, femmes et enfants dont la nationalité n'a pas été précisée par la marine. Selon les médias italiens, il seraient tous d'origine syrienne. Jeudi soir, les autorités maritimes italiennes ont contacté le navire, qui n'a pas répondu. Puis une femme, figurant parmi les migrants, a réussi à expliquer la situation à la radio. "Nous sommes seuls, il n'y a personne, aidez-nous", a-t-elle imploré, selon le capitaine Filoppo Marian, porte-parole de la marine italienne. 
L'abandon de navire, nouvelle stratégie des passeurs

Le navire, abandonné par son équipage, avançait à pleine vitesse. Une fois le carburant totalement épuisé, cinq marins islandais croisant dans les parages ont pu monter à bord et lancer un cordage afin de permettre un remorquage. Selon les garde-côtes italiens, le cargo était parti de Turquie. Mais le site marinetraffic.com, spécialisé dans le suivi du trafic maritime, indique que le cargo aurait quitté le port de Famagouste, sur la côte est de Chypre et sous contrôle turc. Il précise que sa destination officielle était le port de Sète, dans le sud de la France. Il a finalement accosé vendredi soir dans le sud de l'Italie, après un périple d'une dizaine de jours au cours du quel les passagers n'ont pas toujours eu à manger et à boire. 

L'Italie est confrontée depuis plusieurs années à un afflux de clandestins tentant de gagner l'Europe via la Méditerranée, au péril de leur vie. Environ 400 arrivées sont ainsi comptabilisées chaque jour, et ce nombre ne cesse de croitre. La majorité de ces migrants arrivent sur de vieux bateaux de pêche ou à bord de canots pneumatiques partant de Libye. Mais selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), les trafiquants semblent cette fois avoir opté pour des "économies d'échelle" leur permettant de générer de gros revenus en un seul voyage. En effet, le paiement de 1.000 à 2.000 dollars par personne peut rapporter plus d'un million de dollars, soit largement de quoi financer l'affrètement du bateau et son équipage. 

LExpress.fr

 
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