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Répartition des réfugiés entre les pays de l’UE en cas d’« afflux massif », renforcement de la lutte contre le trafic de migrants et du contrôle des frontières extérieures, ouverture de voies légales d’immigration.

La Commission européenne a adopté mercredi 13 mai à Bruxelles son plan d’action en matière d’asile et d’immigration pour les années à venir (le consulter dans son intégralité), marquant sa volonté de ne pas rester inerte après les récents naufrages meurtriers en Méditerranée. Plus de 1 800 personnes ont péri en traversant cette mer depuis le début de l’année. Environ 51 000 sont arrivées à destination, dont 30 500 en Italie.

Les dispositifs actuels d’accueil des migrants et de traitement des demandes d’asile sont essentiellement nationaux, chaque État considérant comme relevant de sa souveraineté le contrôle des entrées et du séjour des individus sur son territoire. Bruxelles, par cette « nouvelle stratégie » qu’elle qualifie de « juste, solide et réaliste », entend contraindre les États membres à davantage de solidarité. Plusieurs pays, au premier rang desquels la Grande-Bretagne et la Hongrie, ont déjà exprimé leur hostilité. Passant outre, la Commission se donne comme objectif d’harmoniser les politiques d'asile et d'immigration. Elle exhorte les États à envoyer un « message clair » à leurs opinions publiques, globalement réfractaires à l’idée de faciliter l’accès au continent, en rappelant que l’UE vieillit et que, sans le recours à l’immigration, sa population en âge de travailler baissera de 17,5 millions au cours des dix prochaines années.
«Les migrants qui tentent de gagner l’UE en traversant la Méditerranée devraient être renvoyés»
En matière d’immigration légale, la Commission affirme que le statu quo – des législations de plus en plus restrictives – n’est pas envisageable. Vieillissement démographique, besoins de main-d’œuvre : elle rappelle que la compétition pour les compétences à l’échelle mondiale est rude et que l’UE se doit d’être attractive à l’égard des étudiants diplômés et des salariés qualifiés. Reconnaissant que les mesures allant dans le sens d’une ouverture des frontières passent mal auprès des opinions publiques dans un contexte de précarité économique et sociale, elle propose de « moderniser la politique des visas », en instaurant un nouveau type de titre : le « visa d’itinérance » permettant de se rendre dans plusieurs États membres pendant plus de 90 jours, sans pouvoir séjourner plus de trois mois sur six dans le même État. Ce visa serait ouvert aux touristes, mais aussi à des professionnels et des individus pour des raisons personnelles.

La carte bleue européenne, destinée aux salariés hautement qualifiés pour une durée de un à trois ans, serait relancée. Aujourd’hui, la Commission observe que seules 16 000 cartes ont été délivrées, dont 13 000 par le même pays. Dans le secteur des services, elle constate un manque qu’elle propose de combler en créant un titre de séjour permettant à des travailleurs aux compétences reconnues de venir pour des missions de courte durée. À plus long terme, elle envisage, sur le modèle de ce qui se fait en Nouvelle-Zélande, en Australie et au Canada, que les employeurs puissent piocher dans une base de données de candidats préalablement repérés et sélectionnés en fonction d’un certain nombre de critères (diplôme, activité, revenus, etc.).

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Par Carine Fouteau
Mediapart


 
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