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Laurette Onkelinx, figure de proue du Parti Socialiste belge francophone, était l’invitée de Tijjini Talk sur la Chaine Maghreb TV (Bruxelles). Son témoignage en dit long sur les derniers évènements survenus à Paris et à Bruxelles, sur la gestion de la menace des attentats, en particulier en termes de communication et d'informations à la population.

Tijjini : Mme la ministre, on va parler de ce qui se passe en Belgique actuellement, de ce qui s’est passé à Paris, les attentas malheureux, les alertes terroristes à Bruxelles et en Belgique en général. Didier Reynders, le ministre des affaires étrangères a déclaré à une télévision française que les services de sécurité belges recherchaient entre cinq à dix personnes lourdement armées, prêtes à commettre des attentats terroristes. Deux jours après, on réévalue le niveau d’alerte de 4 à 3. Trouvez-vous ça logique Mme la ministre ?

Laurette Onkelinx : Non, je ne trouve pas ça logique et je trouve que le ministre des affaires étrangères a commis une grosse faute de communication. Revenons à l’essentiel : la menace pour le moment en Belgique existe et elle est sérieuse. Elle existe sur l’ensemble du pays, comme elle existe dans d’autres pays comme en France ou en Allemagne ! La région bruxelloise était mise sous niveau 4, ça veut dire que les autorités de sécurité estimaient qu’un attentat pouvait être réalisé à très court terme. Il y’avait un danger imminent ! Un jour, deux jours c’est bon, mais six jours après, on était toujours en niveau quatre. Cela veut dire que des gens qui ont peur, qui angoissent ! Une situation économique et sociale qui se dégradent, une situation au niveau de la culture ! Tous nos événements, nos écoles et nos musées sont fermés. Au niveau de la mobilité des professionnels, le métro était fermé, c’est une situation insoutenable. Est-ce qu’il y avait imminence ou non de la menace ?

Il y’a eu un climat de psychose, notamment parce qu’on n’a pas géré la communication, parce qu’on a permis à tout le monde de dire n’importe quoi sans que cette communication ne soit maitrisée par notre centre de crise... On a eu de gros problèmes d’information et de communication qui ont produit une psychose alors que la peur était déjà là, la peur normale puisqu’il y’a une menace sérieuse ; Mais là, on a viré à cause d’une erreur de la communication dans la psychose.

Puisque l’alerte terroriste est descendue d’un cran, est ce que tout va pour le mieux ?


La vie reprend, le métro recommence à Bruxelles, les écoles sont rouvertes, les évènements se déroulent maintenant. On appel tout le monde ici et à l’étranger à venir soutenir notre pays et Bruxelles.

Cela étant dit, il faut voir maintenant ce qui s’est passé et quelles sont les failles ? Est-ce qu’il y’a eu des erreurs, des fautes au niveau des services de sécurité et de renseignement ? est-ce qu’il y’a eu des fautes dans le chef de certains ministres comme le ministre de l’Intérieur ? Ce sont des questions légitimes qu’on devra se poser.

Mais vous posez une question importante à savoir est-ce que tout va comme avant ? Non, la peur a engendré une simplification et parfois, on n’a plus vu l’autre qui vit ici comme un frère, comme une sœur. Notamment, la communauté arabo-musulmane a été plus stigmatisée que d’habitude. Des hommes et des femmes ont témoigné d’être victimes d’un regard qui n’était pas le bon ! Et donc, il va falloir tout reconstruire.
Moi, je suis fière de vivre dans un pays où on veut le vivre ensemble, on veut se respecter quels que soient ses origines, quels que soient ses convictions politiques ou religieuses. Donc, il va falloir du temps pour reconstruire cela mais c’est absolument nécessaire …
L’intégralité de l’émission Tijjini Talk ci-dessous :


Avec Wakeupinfo.fr





 
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