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Je crois qu’il y a deux concepts à maîtriser. Le premier c’est le totalitarisme marchand, dont l’un des bras armés est le capitalisme de surveillance, mais ce n’est pas le seul : il y a également l’idéologie mondialiste, qui permet de s’affranchir de l’autorité des États-nations, et le pouvoir télévisuel, qui sert de moyen d’endoctrinement des masses ou plus précisément de lobotomisation des masses.

Croyez-moi, cet ennemi est redoutable car il est mondial et paré des atours attirants du confort matérialiste, du divertissement sans fin et de l’argent.

Les grandes sociétés commerciales n’ont rien à envier aux services secrets, ils collectent des informations sur la vie privée de leurs clients potentiels pour mieux influer sur leur comportement, note le journal allemand Frankfurter Allgemeine.
Le géant de l’Internet Google a inventé un nouveau modèle de capitalisme, celui “de surveillance”, a déclaré Shoshana Zuboff, ancien professeur de l’Université de Harvard, au journal Frankfurter Allgemeine.
Cette invention a permis à Google, où plus précisément à sa maison-mère Alphabet, de devenir la société la plus chère du monde avec une capitalisation boursière d’environ 570 milliards de dollars (513,3 milliards d’euros). La notion de “capitalisme de surveillance” rappelle l’idée de surveillance des citoyens par l’État, mais les capacités des services secrets actuels sont réduites par rapport à celles des grandes sociétés qui collectent des informations sur les internautes pour influer sur leur comportement et augmenter leurs bénéfices, rappelle Mme Zuboff.

Les sociétés d’assurance automobile imposent notamment des pénalités ou accordent des bonus compte tenu des données collectées sur leurs clients. En 2015, le PDG du groupe américain Allstate a annoncé que les progrès technologiques permettraient aux assureurs de vendre les informations sur les comportements des clients. Ces données intéresseraient tout le monde — les restaurants souhaitant vous proposer leurs meilleurs plats, les stations-services informées sur l’état des freins de votre véhicule, les magasins prêts à vous vendre tout ce dont vous rêvez.

Le capitalisme de surveillance n’a plus besoin de la loi sur l’offre et la demande et s’épanouit sur l’Internet, où aucune loi n’est universelle. Les internautes tombent de Charybde en Scylla. D’une part, l’Internet est un moyen de communication indispensable – nous pouvons partager rapidement nos photos sur les réseaux sociaux, trouver un emploi ou obtenir des soins médicaux en ligne. D’autre part, la Toile favorise le développement d’un capitalisme plus injuste, d’après Mme Zuboff. Google joue le même rôle pour le “capitalisme de surveillance” que celui joué par Ford et General Motors pour la production de masse, à savoir le rôle d’inventeur et de propagateur. Google fait et commercialise des prévisions sur le comportement des utilisateurs de google.com. L’utilisation des données sur le comportement en ligne — que personne n’a jusqu’ici jamais essayé de sauvegarder – a marqué un tournant décisif et le début de l’ère du nouveau capitalisme.

Ces données ont donné naissance à un nouveau marché. Les premiers acheteurs d’informations sur le comportement des clients étaient les annonceurs, mais d’après l’expert, la tendance ne s’arrêtera pas là. De nos jours, toutes les sociétés souhaitent emboîter le pas à Google et collecter des informations à des buts lucratifs. Parmi eux, il y a les assureurs, les producteurs de vêtements, de logiciels, d’un thermomètre rectal ou d’une bouteille de vodka intelligente et bien d’autres encore. Peut-on résister aux “capitalistes surveilleurs” ? Selon Mme Zuboff, demander à cette nouvelle génération de capitalistes de respecter la vie privée “serait comme demander à une girafe de raccourcir son cou ou à une vache d’arrêter de ruminer”. Mais le consommateur ne doit pas rester les bras croisés face au nouveau capitalisme. Cela signifierait accepter l’exploitation et la perte de liberté, conclut Shoshana Zuboff.

Charles Sannat
Diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. J’ai commencé ma carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance) et j’ai rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires. En 2012 j’ai intégré la société Aucoffre.com comme directeur des études économiques et créé le Contrarien Matin un site de "décryptage quotidien, sans concession, humoristique et sarcastique de l'actualité économique". En septembre 2015 je quitte mes fonctions au sein de la société Aucoffre.com pour fonder le site Insolentiae.com et me consacrer pleinement à ce nouveau projet éditorial.








 
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