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Le géant américain Caca-Cola poursuit une petite entreprise de Laval puisqu'il considère être le seul à pouvoir utiliser le mot smart pour ses boissons.

« Tu ne peux pas avoir une marque de commerce sur un mot connu, un adjectif, c’est insensé. La prochaine fois vont-ils vouloir posséder chacune des lettres du dictionnaire, c’est la folie », dénonce Mario Boisvert, copropriétaire de la petite entreprise Bolema.

L’entrepreneur a commercialisé sa boisson Smart Lime en 2014. Il s’agit d’une limonade énergisante faite à base de plantes, telle que le ginseng, de jus de citron et de lime.

La Smartwater de Coca-Cola est quant à elle de l’eau distillée enrichie d’électrolytes.

Quelques mois après la sortie de son produit, M. Boisvert a reçu une première mise en demeure de l’entreprise américaine.

Pourtant, le nom Smart Lime a bel et bien été enregistré à l’Office de la protection intellectuelle du Canada.
« Quand j’ai reçu la lettre, j’ai ri, je trouvais ça tellement absurde. Mais ils sont très sérieux. C’est injuste qu’on soit visé. On a travaillé 12 ans à développer le produit », souligne M. Boisvert.
Le Smart Lime de M. Boisvert est en rupture de stock depuis quelques mois, environ 12 000 bouteilles ont été vendues en moins d’un an. À titre de comparaison, Coca-Cola aurait vendu pour environ 700 millions de dollars de Smartwater l’an dernier, aux États-Unis seulement.

Les ventes de la Smartwater de Coca-Cola sont en fortes croissances.

Changer de nom
Mais ses démêlés avec le géant américain a véritablement freiné l’élan de la petite compagnie lavalloise.
« On a beaucoup de demandes de magasins: une coopérative de 38 cégeps veut nous avoir, mais on n’est pas capable d’aller chercher du financement. Disons que ça fait fuir des investisseurs une poursuite de coke », se désole M. Boisvert.
L’entrepreneur songe à lancer la serviette avec les factures d’avocat qui montent déjà à plusieurs milliers de dollars. Il réfléchit depuis quelque temps à un nouveau nom et à une refonte complète du logo.
« Coca-Cola poursuit Dr. Pepper autour du mot “zéro” et les procédures durent depuis 13 ans, et ç’a coûté des millions. Je ne pourrai jamais me rendre jusqu’au bout », dit-il.
L’avocat spécialisé en marques de commerce, Christian Bolduc, n’a pas voulu se prononcer sur l’issue du conflit, mais soutient qu’il est possible pour une entreprise de s’approprier un mot commun comme smart.
« On peut monopoliser des mots ou des expressions. On a qu’à penser à la compagnie Apple qui a pris le mot pomme en anglais. Il faut cependant voir si son utilisation crée de la confusion dans le marché, si déjà plusieurs entreprises l’utilisent, il pourrait être plus difficile de le prouver », mentionne-t-il.
Marie-Ève Dumont
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