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Les docteurs de la foi, seuls habilités à légiférer sur cette question théologique, sont unanimes pour affirmer que la burqa est totalement étrangère aux prescriptions coraniques. A ce titre, la burqa n’est ni un habit cultuel ni un signe religieux. Toute équivoque à cet égard doit être préalablement levée. Le port de la burqa n’est pas une affaire religieuse.

La liberté vestimentaire est une liberté individuelle fondamentale dans la limite où elle ne porte pas atteinte à la liberté d’autrui. La diversité vestimentaire distingue les sociétés démocratiques des systèmes totalitaires uniformisés sous uniforme.

Le débat actuel sur la burqa est faussé par la référence constante à la laïcité. Faut-il rappeler que les lois sur la laïcité garantissent la liberté de conscience, le libre exercice des cultes et leur expression publique en dehors des établissements scolaires. En ce sens, le port de la burqa n’entre pas dans le cadre la laïcité. Depuis un siècle, les lois sur la laïcité ont fait la preuve de leur souplesse dialectique et de leur adaptabilité historique aux transformations sociales. Toute nouvelle tentative de bricolage législatif de ce rouage central de la démocratie en pervertira forcément les effets.

La burqa est une geôle corporelle, une chape de la honte, qui remet en cause l’esprit de liberté, de fraternité, d’égalité en dignité et en droits, principes intangibles de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la Constitution française. L’exhibition de la burqa dans l’espace public est un refus fanatique des valeurs républicaines. La burqa est un virus symbolique qui cible les fondements mêmes de la démocratie.

Le port de la burqa est une provocation politique et doit être combattue comme telle. La provocation, par nature, ne porte aucun message. Elle est le message. Elle ne laisse aucune alternative. Son autorisation la justifie. Son interdiction la légitime. Il n’est d’autre issue pour la neutraliser que l’indifférence générale. La provocation n’existe que par l’écho qu’elle suscite. Le débat public l’attise. Le silence médiatique l’éteint. En ces temps de crise économique majeure, l’affaire de la burqa ne mérite pas la mobilisation politique démesurée qui se manifeste. A moins que ce battage ne soit qu’une vaste opération de diversion. Cet habit du déshonneur ne justifie ni l’obole des discours officiels ni l’éloquence qui l’érige en symbole. Puisse le mépris l’enfermer dans son abjecte image.

Mustapha Saha
Sociologue, poète, artiste peintre



 
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