Menu

News

Christelle, qui a perdu sa fille Pauline à cause de la codéine, se bat pour faire cesser la vente libre en pharmacie.

Vendus librement en pharmacie, même aux mineurs et pour des sommes dérisoires, la codéine est de plus en plus souvent détourné par les jeunes à la recherche de sensations, de "défonce" ou d'apaisement. C'est le constat de l'étude publiée mardi par l'OFDT (l'observatoire français des drogues et toxicomanie).
"Elle ne se réveillait pas et elle avait les lèvres bleues"
Le nombre de cas graves est en augmentation depuis septembre 2015. Et depuis le début de l'année, cinq cas d’intoxication ont été répertoriés dont deux décès d’adolescents des suites d'une prise de codéine. Le 29 juin dernier, l'ANSM a publié une note dans laquelle elle préconise deux solutions pour stopper le phénomène: vendre le médicament sur ordonnance ou interdire la vente aux mineurs (ce qui nécessiterait un texte de loi).


RMC a rencontré Christelle, une mère de famille qui a perdu sa fille de 16 ans, Pauline, en mai dernier, victime d'une overdose. Une "fille parfaite" décrit sa maman, en 1ère S qui avait pourtant pris l'habitude de consommer de la codéine. Le 26 avril dernier, elle entre dans sa chambre et découvre sa fille inanimée. "Elle ne se réveillait pas et elle avait les lèvres bleues. Ça nous a tout de suite énormément paniqué. On a appelé les secours, ils sont arrivés très vite sur les lieux. Et ils nous ont indiqué que Pauline avait fait un arrêt cardio-respiratoire".

Finalement les analyses permettront de mettre un nom sur le coupable: la codéine. Christelle est sous le choc. "Elle allait en pharmacie et elle achetait ses médicaments pour quelques euros. Et elle les prenait quand elle ne se sentait pas bien. Et je pense qu’elle n’a pas du tout pris la mesure de la dangerosité de ces médicaments. Elle ne pensait vraiment pas qu’elle pouvait en mourir".

Alors depuis, cette maman a décidé d'en faire son combat: mettre fin à la vente sans ordonnance du produit. Sa pétition en ligne a déjà recueilli plus de 50.000 signatures. "Cette codéine ne doit être délivrée que sur ordonnance. Si mon action peut permettre à d’autres jeunes de ne pas mourir aussi stupidement, ça aura donné un sens". Christelle n'est pas la seule mère endeuillée cette année. Au moins un autre cas a été signalé depuis janvier. Des chiffres loin d'être exhaustifs pour les spécialistes.

Mahauld Becker-Granier (avec A.M.)





 
Top