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Qu’on l’appelle revenu de base, revenu universel ou revenu minimum, tout le monde aujourd’hui évoque le concept d’un revenu de base, inamovible et versé à chaque citoyen sans aucune condition.

On ne travaille plus aujourd’hui comme on le faisait avant, et la société doit trouver de nouveaux moyens de s’adapter aux évolutions du monde du travail ; c’est en substance ce qu’indique le rapport du Conseil National du Numérique, intitulé “Travail emploi numérique: les nouvelles trajectoires”, remis mercredi 6 janvier à la Ministre du Travail.

Parmi les mesures préconisées, l’instauration d’un revenu minimum universel, qui permettrait à chacun de vivre décemment. Cette mesure pourrait sonner le glas du travail salarié, déjà mis à mal par la précarité, l’augmentation du travail indépendant ou la multiplication des employeurs. Toutefois, cela ne signifie pas pour autant l’avènement de l’oisiveté généralisée.

Si l’introduction au niveau national d’un tel revenu représenterait une première en Europe, son expérimentation dans d’autres parties du monde permet d’en imaginer les impacts face aux fantasmes que suscitent une telle mesure, à droite, comme à gauche.

En Finlande, le Premier Ministre de centre-droit, Juha Sipilä, a annoncé dans un discours de politique générale, souhaiter expérimenter dans une région de la Finlande un revenu minimum universel inconditionnel de 1.000 euros « permettant d’éradiquer la pauvreté ». L’idée est approuvée par une très large majorité des citoyens, tous bords confondus. L’annonce du Premier Ministre est reçue positivement par 79 % des sondés et plus des deux-tiers des députés, tandis que le niveau de l’allocation proposée va croissant de la gauche à la droite de l’échiquier politique : 440 euros pour les Verts, 620 pour l’Alliance de gauche, entre 850 et 1.000 euros pour les libéraux.

En Suisse, une initiative de référendum sur un revenu de base se tiendra dans les prochains mois. Les initiateurs proposent un niveau de revenu qui permette de vivre dignement. Enno Schmidt, l’un des initiateur du groupe Génération Revenu de Base, explique sur le site de l’initiative :

« Le principe est que chaque personne reçoit ce revenu de base, sans condition, quels que soient la manière dont il vit et ce qu’il fait. Il est fixé assez haut pour en vivre et dure toute la vie. Que se passe-t-il alors ? Les allocations inférieures au montant du revenu de base disparaissent. Les autres subsistent, mais elles seront bien moins nécessaires. Que se passera-t-il d’autre ? Les salaires seront renégociés. Avec un revenu de base, je peux dire non à une offre peu alléchante. Et oui à ce que je veux réellement ».

Il poursuit : « Avec un revenu de base, j’ai déjà un revenu quand je me présente à l’embauche. Le salaire est complété par un revenu dont le montant garantit ma subsistance. Le travail intéressant, que les gens aiment faire, deviendra meilleur marché. Le travail peu attractif, que les gens n’aiment pas faire, sera mieux payé, parce que personne ne peut être forcé de le faire pour survivre. Le revenu de base ne veut pas nécessairement dire plus d’argent. C’est la nature inconditionnelle du revenu qui est importante ».


Le revenu minimum : un luxe de pays nanti ?
Le revenu de base a été à ce jour expérimenté dans différentes parties du monde, notamment au Canada, en Inde, et en Namibie. L’Alaska, grâce à sa manne pétrolière et minière, a mis en place l’Alaska Permanent Fund.

Les expériences menées à ce jour montrent que la garantie d’un revenu ne provoque pas d’abandon de travail, et donc que les recettes fiscales de l’État ne s’effondrent pas par la baisse de l’activité marchande. Alors, qui osera en premier essayer le revenu minimum universel ?











 
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