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Craignant une invasion américaine, le président guatémaltèque, Jacobo Arbenz, a cédé la gouvernance de son pays au colonel Carlos Castillo Armas et à sa junte militaire le 27 juin 1954. 

La professeure d'histoire au collège Lionel-Groulx Mylène Desautels explique comment ce coup d'État, coordonné par les services secrets des États-Unis, a servi les intérêts de la United Fruit Company.



En 1944, une révolution instaure la démocratie au Guatemala, où des dictateurs favorisaient depuis des décennies l’exploitation du sol par des entreprises américaines. Élu à la tête du Guatemala en 1950, Jacobo Arbenz tente de libérer le pays de la tutelle d’une d’entre elles, la United Fruit Company. Celle-ci détient le monopole de la banane, une importante ressource économique du pays.

En 1952, Arbenz entreprend une réforme agraire basée sur l’expropriation des grands domaines mal exploités. Il favorise la redistribution des terres aux paysans pauvres.

À la défense des intérêts économiques américains
La United Fruit Company signale à Washington l’idée qu’a le gouvernement Arbenz de racheter une grande partie de ses terres arables. Elle affirme que les intérêts de la libre entreprise sont menacés et craint une révolution communiste au pays.

Fondée en 1947, l’agence américaine du renseignement, la CIA, déclenche l’une de ses premières opérations clandestines lorsqu’elle soutient la United Fruit Company dans le changement de gouvernement au Guatemala. Une centaine d’agents favorisent l’armement du colonel Carlos Castillo Armas et de ses quelques centaines de rebelles.

La CIA organise aussi le boycottage du café et de la vente d’armes au Guatemala. Elle met sur pied une opération de propagande qui contribue au succès de son opération. Un mois avant le coup d’État de juin 1954, elle distribue des tracts et annonce l’invasion de Castillo Armas dans une radio clandestine.

L’opération militaire de renversement commence le 15 juin. Démoralisée, l’armée guatémaltèque croit que les bombardiers qui survolent la capitale sont le prélude à une invasion américaine. Quelques jours plus tard, le président Arbenz abdique et Armas prend le pouvoir.

Le coup d’État a réussi facilement, presque sans effusion de sang. Pour la CIA, c’était un grand succès.


Un coup d’État aux suites catastrophiques
Une fois au pouvoir, Armas permet à la United Fruit Company de récupérer ses terres. Il interdit les partis politiques et les syndicats et il retire le droit de vote aux illettrés du pays.

Son règne est toutefois de courte durée puisqu’il est assassiné en 1957. Par la suite, une guerre civile larvée atteint durement le Guatemala et fait jusqu’à 200 000 morts.






 
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