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Un reportage rare à Agadez dernière étape des migrants avant le Sahara Algérien, l’enfer de la Libye et les traversées maritimes à haut risque. Géraldine Hallot grand reporter à France Inter a suivi aux portes du désert les migrants et leurs convoyeurs. Un reportage réalisé avec Eric Audra.


Les paroles de migrants torturés en Libye et victimes de la traite d’êtres humains, on les entend depuis des années à Lampedusa. La reporter Mathilde Dehimi a recueilli, cet été, des témoignages sur l’Aquarius, le bateau de SOS Méditerranée. Mais ce n’est qu’après la diffusion du film de CNN que le monde a feint de découvrir cette horreur. Européens et Africains réunis la semaine dernière ont décidé d’exfiltrer les migrants vendus et frappés en Libye et de traquer les passeurs de filières qui évoluent au Niger. 



Le Niger qui depuis un an a augmenté sa répression policière à l’égard des convoyeurs de migrants. Le flux de ces silhouettes qui empruntent les pistes en direction du Nord ne s’est pas tari pour autant. Géraldine Hallot et Eric Audra l’ont constaté sur place. A Agadez, le temps des pick-up qui partent du centre de la ville est révolu. Les candidats à l’immigration se cachent dans les ghettos et prennent des routes alternatives dans le désert, forcément plus dangereuses. A lire et relire le carnet de bord de Géraldine Hallot

A la lecture de ce carnet de bord, on perçoit toutes les difficultés d'externaliser les frontières de l'Union Européenne en Afrique. C'est le projet de Bruxelles, c'était celui d'Emmanuel Macron qui ambitionnait d'ouvrir un "hotspot" au Niger et au Tchad, au Niger, le nom d'Agadez revenait souvent. L'idée a vite été abandonnée. Pour l'heure, il est question d'auditions ponctuelles à Niamey et N'Djamena et de moyens donnés aux autorités pour interpeller migrants et passeurs. Cette politique incite ces populations à se cacher, et favorise la corruption de policiers qui ferment les yeux à certains barrages en échange de bakchich

Il est rare que des journalistes puissent approcher passeurs et migrants plongés dans les préparatifs du départ, au cœur de la nuit, aux portes du désert. Géraldine Hallot évoque au micro d’Eric Valmir ces jeunes, souvent mineurs, partis sous la bénédiction de la mère pour affronter la mer. Géraldine parle aussi de ceux, beaucoup plus rares, qui ont renoncé à l’Europe en Libye et qui ont pris le chemin du retour, ces gamins décrivent l’enfer libyen qui s’est refermé sur eux. 

Source : franceinter.fr/




 
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