Notre époque est caractérisée par une augmentation sans précédent des cataclysmes en tous genres. Les super-tempêtes succèdent aux séismes tandis que le climat se détraque. Même les météores strient le ciel à un rythme jamais vu.
Face à cette montée en puissance des cataclysmes, plusieurs choix s'offrent à chacun. On peut tout d'abord se contenter du discours officiel qui veut que ce soit l'activité humaine qui en est responsable et qu'une politique de régulation gérée au niveau global serait à même d'en limiter les dégâts. Une autre possibilité, certes très marginale compte tenu de l'état de décadence dans lequel se trouve l'homme moderne, celle qui consiste à étudier soit même la question de manière rationnelle en faisant appel à l'immense base de connaissance accumulée depuis des siècles dans les écrits anciens.
Les sources nombreuses et variées concordent toutes pour désigner l'époque qui est la nôtre comme étant la phase finale d'un cycle. C'est ainsi que les sources Traditionnelles désignent de manière indirecte l'an 2000 comme le point terminal d'un cycle de 64 800 ans (le cycle des yugas), un auteur comme Ibn Khaldoun cite également de manière détournée l'an 1440 du calendrier musulman (il commence en Juin 2018). Et, entre les prophéties des indiens Hopis, celles des Mayas, celles des 3 religions monothéistes et les anciens mythes antiques, il y aurait de quoi rédiger l'équivalent d'une encyclopédie en plusieurs volumes rien que sur ce thème.
Il est impossible de recenser la totalité des informations concernant le grand cataclysme. Tout au plus peut-on faire observer que pas moins de 272 mythes anciens répandus à travers le monde entier attestent d'une inondation universelle. Si on étudie les anciens livres de géologie, on observera que les géologues ont retrouvé pas moins de 14 couches de limon superposées qui prouvent sans conteste qu'à intervalles réguliers, les océans ainsi que les cours d'eau débordent et inondent les plaines et les bassins.
Aujourd'hui, on ne fera qu'effleurer la question en analysant 2 petits passages d'à peine quelques lignes mais qui contiennent cependant des informations de la plus haute importance. On retrouve là, la manière de faire des anciens sages qui étaient capables de dire beaucoup de choses en peu de mots, une démarche qui se situe à l'exact opposé des penseurs modernes qui déblatèrent à l’infini à seule fin de cacher la vacuité de leur propos.
Le premier témoignage est celui du grand Hérodote, le second nous a été transmis par le non moins fameux Platon. Ces 2 personnages figurant au Panthéon du genre humain, il est curieux que personne ne se soit donné la peine de les analyser, à moins bien entendu qu'il y ai des sujets tabous qu'il vaut mieux éviter de divulguer au public.
Le récit d'Hérodote
Hérodote est considéré comme le père de l'Histoire. Né vers 484 av JC, il est l'un des rares auteurs grecs dont l'œuvre nous soit parvenue en entier. Il y raconte notamment ce qu'il a appris au cours de ces nombreux voyages.
Dans le passage qui suit (extrait de "Histoires II" pages 142 à 147), il décrit sa visite aux grands prêtres de Memphis. Ceux-ci lui dressent la liste de tous les rois qui régnèrent sur l'Égypte :
Jusqu'à ce point de mon histoire, ce sont les Égyptiens et leurs prêtres qui avaient la parole ; ils faisaient voir que, du premier roi à ce prêtre d'Héphaistos qui régna le dernier, il y eut trois cent quarante et une générations humaines, et, dans l'espace de ces générations, autant de grands-prêtres et de rois.
Or, trois cents générations en lignée masculine représentent dix mille ans ; car trois de ces générations font cent ans ; et les quarante et une générations encore restantes, qui s'ajoutent aux trois cents, font treize cent quarante ans.
Un rapide calcul lui permet d'estimer à environ 11 140 ans la durée totale de cette période qui s'est déroulée sur 340 générations.
En outre, les prêtres égyptiens lui affirment que durant ce laps de temps, le soleil changea à 4 reprises son déplacement dans le ciel. Par 2 fois, il s'est lévé à l'Ouest, et par 2 fois il s'est couché à l'Est :
Au cours de ces années, disaient-ils, le soleil changea quatre fois de demeures, deux fois se levant là où maintenant il se couche et deux fois se couchant là où maintenant il se lève, sans que rien en Égypte subît alors de changement, ni ce que la terre ni ce que le fleuve donnait aux habitants, ni le régime des maladies ni les conditions de la mort.
En d'autres termes, selon les annales égyptiennes scrupuleusement mises à jour par les prêtres, la Terre aurait à 4 reprises inversé son sens de rotation en l'espace de 11 140 ans.
On pourrait donc aisément en déduire que ce cycle destructeur qui est celui du déluge et qui, selon les prêtres n'aurait pas affecté l'Égypte (contrairement aux autres régions du monde), ne saurait en aucun cas excéder une durée d'environ 2700 ans.
On se rend compte tout de suite que quelque chose cloche avec ce chiffre puisque l'on sait avec certitude qu'il n'y a eu aucun déluge depuis l'époque relativement récente de -700 av JC.
Une seconde lecture du passage en question s'impose donc tout en gardant à l'esprit que chaque mot à son importance. Les anciens prêtres égyptiens lui ont déclaré qu'à 4 reprises le soleil changea de demeure, ce qui en d'autres termes signifie que le sens de rotation de la Terre s'est inversé 4 fois, mais ils ajoutent aussi que par 2 fois, le soleil s'est levé à l'Ouest et que par 2 fois il s'est couché à l'Est. Pourquoi une telle formulation ?
On fera observer qu'en cas d'inversion du sens de rotation de la Terre, le soleil se lèvera à l'Ouest et se couchera inévitablement à l'Est. La phrase est donc redondante, la chose importante qu'il faut retenir c'est que le cycle de la grande catastrophe s'est inscrit à 2 reprises dans un intervalle de 11 140 ans et que par conséquent d'un point de vue strictement arithmétique, il ne peut avoir une valeur supérieure à la moitié de cette période soit 5570 ans.
Mais alors dans ce cas pourquoi les prêtres ont-ils déclaré qu'il y a eu 4 changements du sens de rotation de la Terre ? L'explication logique, c'est que chaque basculement se fait en 2 étapes, tout d'abord la Terre inverse son sens de rotation ce qui engendre divers effets néfastes qui vont du tremblement de Terre universel au déluge dû, il faut le rappeler, au déplacement des masses d'eaux océaniques, puis dans un second temps, elle retrouve son sens de rotation initial, ce qui donne lieu à un second déluge !
Voilà la raison pour laquelle les prêtres ont scrupuleusement noté 4 inversions au cours des 2 cycles de la grande catastrophe. Et il est vrai qu'il ne sert à rien d'anticiper cet événement des millénaires à l'avance si c'est pour périr sous le coup de la seconde vague.
Ce qu'il faut retenir de ces informations qu'Hérodote a glané chez les anciens égyptiens, c'est que le grand déluge est un drame qui se joue en 2 actes. Tout d'abord, la Terre inverse son sens de rotation puis quelques temps après, elle repart dans son sens initial ce qui engendre également une pléthore de cataclysmes. Bref, dans un intervalle de temps inférieur à 5 millénaires, la Terre connaît 2 déluges successifs. Il ne sert donc à rien de survivre à la première vague si c'est pour être emporté quelques temps après par la suivante.
En réalité, le phénomène d'inversion du sens de rotation de la Terre est plus complexe que cela mais afin de ne pas alourdir cet exposé on retiendra pour le moment que la durée du cycle est inférieure à 5 000 ans et que celui-ci se déroule en 2 temps correspondants au va-et-vient de la Terre.
C'est un autre témoignage qui nous a été transmis par un autre auteur au-dessus de tout soupçon qui va apporter un éclairage complémentaire sur le phénomène du basculement des pôles. Cet auteur, c'est le fameux Platon.
Grâce au récit d'Hérodote, on avait pu déterminer qu'à intervalles réguliers, le sens de rotation de la Terre effectuait un va et vient. On remarquera tout d'abord que la durée de la dynastie qui régna pendant plus de 10 millénaires sur l'Égypte est en contradiction totale avec les données actuelles qui fixent le point de départ de cette civilisation à -3150 av JC, ce qui entache sérieusement la crédibilité de l'Histoire officielle.
On remarquera ensuite que la cause du cataclysme n'est pas mentionnée dans le récit d'Hérodote. En fait, cela correspond assez bien à la manière de procéder des anciens sages. En plus de son mode de transmission par voie orale, la science antique (la sagesse) était très compartimentée ce qui rendait nécessaire un travail de recoupement pour la rendre utilisable. Aujourd'hui encore, la plupart de ceux qui étudient les données Traditionnelles n'ont aucune idée de ce dont il est question en vérité.
À l'inverse du mode de pensée strictement analytique, une information pourra être diluée parmi une variété de sujets quand elle ne sera pas carrément occultée par les circonvolutions d'une phraséologie absconse afin de dissuader les profanes.
Pour mettre à jour, le mystère du cycle de la grande catastrophe, il va donc falloir effectuer un tel travail de recoupement et rassembler, une à une, les pièces du puzzle afin d'obtenir une vision globale de l'événement.
Tout en restant dans le cadre que l'on s'est fixé, celui de l'ancienne Égypte, on peut aisément en déduire des informations complémentaires qui viendront s'ajouter à ce que l'on a pu appréhender précédemment. Encore une fois, c'est via les grecs que nous avons connaissance du discours d'un prêtre égyptien.
Le récit de Solon rapporté par Platon
Dans le "Timée", Platon rapporte la discussion que Solon, l'un des 7 sages de la Grèce, eu avec un prêtre du temple de Sais en Egypte. Celle -ci a été consignée sur un manuscrit conservé par le père de Platon, Critias.
Cette discussion se concentre surtout la destruction du royaume de l'Atlantide il y a 12 900 ans, un fait dont il faudra tenir compte si l'on veut faire toute la lumière sur le mystère du cycle de la catastrophe.
Le prêtre de Sais aborde d'emblée Solon sur un ton narquois en lui faisant remarquer l'étendue de son ignorance et que celle-ci est due à l'absence des écoles de sagesse, une chaîne de transmission destinée à assurer la sauvegarde d'un savoir Traditionnel à travers les siècles. Aux yeux des égyptiens, les grecs ne sont que des enfants ignorants :
« C’est alors qu’un prêtre dont l’âge était particulièrement avancé, l’interrompit »
-Solon, Solon, vous autres Grecs êtes toujours des enfants ; vieux, un Grec ne peut l’être.
Sur ce, Solon s’enquit :
-Que veux-tu dire par là ?
Et le prêtre de répondre :
-Jeunes vous l’êtes par l’âme, car vous n’avez en elle aucune vieille opinion transmise depuis l’antiquité de bouche à oreille ni aucun savoir blanchi par le temps.
Puis il oriente la discussion sur le cycle de la catastrophe, celle-ci est un phénomène global (le genre humain est détruit) qui s'est répété à maintes reprises. Si les grecs n'en ont pas connaissance, c'est que seules les écoles de sagesse sont à même d'entretenir le souvenir d'un tel cataclysme. Le prêtre lui précise ensuite que les destructions les plus importantes sont causées par le feu et l'eau mais qu'il y a également divers autres causes qui rentrent en jeu :
Voici pourquoi. Bien des fois et de bien des manières, le genre humain été détruit, et il le sera encore. Les catastrophes les plus importantes sont dues au feu et à l’eau, mais des milliers d’autres causes provoquent des catastrophes moins importantes.
Voilà venu le moment de faire le recoupement avec le récit d'Herodote. Ce dernier rapportait qu'à intervalles périodiques, le sens de rotation de la Terre effectuait un va et vient. Si la cause de ce phénomène n'est pas précisée, il est cependant aisé d'en déduire les conséquences. La Terre tournant sur elle-même à la vitesse de 1 674 km/ h (au niveau de l'équateur), le moindre ralentissement de celle-ci aurait pour effet de faire déborder les océans provoquant ainsi l'inondation de la majeure partie des côtes, les fleuves et les lacs sortiraient de leurs emplacements et pire encore, la majeure partie de la croûte terrestre se liquéfierait sous l'effet du plus grand séisme qu'il soit possible d'imaginer. S'il n'a pas été construit sur du roc, aucun édifice ne saurait y résister.
De ce point de vue, on comprend mieux pourquoi dans la suite du récit, le prêtre déclare que seuls ceux qui vivent dans les montagnes ou dans des endroits situés en altitude ont des chances de survivre au premier cataclysme qui est celui d'une grande inondation combinée à un séisme universel :
Quand, en revanche, les dieux, pour purifier la terre, provoquent un déluge, ce sont les habitants des montagnes qui sont épargnés, bouviers et pâtres, tandis que ceux qui, chez vous, habitent dans les cités sont entraînés vers la mer par les fleuves.
Mais ce n'est pas tout, le prêtre ajoute qu'au premier cataclysme qui est celui que l'on connaît sous le nom du déluge universel s'ajoute ultérieurement un autre, celui de la destruction par le feu et en outre il indique que ces cataclysmes ont une origine cosmique, selon lui le cycle est lié à la ronde des astres et se répète entre de longs intervalles :
Les corps qui, dans le ciel, accomplissent une révolution autour de la terre sont soumis à une variation qui se reproduit à de longs intervalles ; ce qui se trouve à la surface de la terre est alors détruit par un excès de feu.
À ces moments-là, tous les êtres humains qui sont établis sur des montagnes et en des lieux élevés ou secs périssent en plus grand nombre que ceux qui habitent au bord des fleuves ou près de la mer. Nous, c’est le Nil, notre sauveur en d’autres circonstances qui en cette situation difficile aussi, nous sauve par sa crue.
Là encore, la description de la catastrophe montre qu'elle se joue en 2 temps, tout d'abord vient une inondation qui éliminera ceux qui n'habitent pas dans les hauteurs ensuite vient la destruction par le feu qui n'épargnera que ceux qui pourront se réfugier dans la fraîcheur des mers et des fleuves.
Par une cruelle ironie du sort, les choses sont ainsi faites que les conditions qui permettent de survivre à l'un des cataclysmes sont les mêmes qui entraîneront la mort lorsque survient l'autre. Ceux dans les montagnes survivent aux inondations mais périssent par le feu, ceux qui vivent au bord de l'eau survivront à la destruction par le feu mais périront sous les flots.
En superposant les récits de Solon et d'Hérodote, on se rend compte que la grande catastrophe cyclique se décompose en plusieurs étapes, au va-et-vient de la Terre sur son axe s'ajoute un autre facteur entraînant la mort des hommes par le feu. S'il est facile de déterminer la raison de la grande inondation, il est moins évident de comprendre quelle est l'origine du feu destructeur qui s'abat sur le genre humain.
Il s'agit véritablement d'un grand mystère de la création, probablement l'un des mieux gardés. Une fois de plus on reconnaît la manière de faire des écoles de sagesse qui ne transmettent le savoir Traditionnel que par petites touches suggestives afin qu'il ne tombe pas entre les mains des ignares et des sots.
Néanmoins, les paroles du prêtre de Sais contiennent une indication qui va nous mettre sur la voie. De manière judicieuse, le sage mentionne à Solon le mythe grec de Phaéton de manière à orienter sa réflexion sur la bonne voie :
Prenons par exemple cette histoire qu’on raconte chez vous. Un jour, Phaéton, le fils du Soleil attela le char de son père, il mit le feu à ce qui se trouvait à la surface de la terre et périt lui-même foudroyé. Ce récit n’est qu’un mythe.
Le mythe de Phaéton est donc intimement lié à la grande catastrophe cyclique. Cette fable recèle un sens caché que seuls certains sages sont en mesure de comprendre. Si à première vue, on devine qu'il concerne à la fois le soleil et la destruction par le feu sur Terre, il faudra l'étudier dans la perspective d'une inversion du sens de rotation de la Terre afin appréhender complètement le sens de l'allégorie.