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En 1800, 3% de la population mondiale vivait en zone urbaine. En 1900, environ 14% de la population mondiale étaient des citadins, et douze villes comptaient un million d'habitants ou plus. 

En 1950, 30% - 746 millions de personnes - vivaient dans des centres urbains, et le nombre de villes de plus d'un million d'habitants était passé à 83. 

En 1975, trois villes enregistraient des populations de dix millions d'habitants ou plus. En 1990, on comptait dix « méga-villes » de 10 millions d'habitants ou plus, dans lesquelles vivaient 153 millions de personnes, soit un peu moins de 7 pourcent de la population urbaine mondiale de l'époque. On comptait 16 mégapoles (villes de plus de dix millions d'habitants) en 2000. 

En 2014, il y en avait 28 autour du monde, dans lesquelles vivaient 453 millions de personnes, ou 12 pourcent de la population urbaine globale. Parmi les 28 mégapoles de 2014, 16 se situent en Asie, 4 en Amérique latine, 3 en Afrique et 3 en Europe, et deux en Amérique du Nord. 

En 2014, 54% de la population globale, soit 3,7 milliards de personnes, vivaient en ville. Ce chiffre devrait passer à 5 milliards en 2020, et doubler d'ici à 2050. 

Le rapport sur la division de la population du Département pour la politique sociale et le développement des Nations-Unies estime qu'entre 2014 et 2050, le plus gros de la croissance urbaine globale, soit 37 pourcent, se produira en Inde, en Chine et au Nigéria. En 2050, l'Inde devrait voir sa population urbaine gonfler de 404 millions, la Chine de 292 millions et le Nigéria de 212 millions. 

Les dépenses des populations rurales de la Chine se sont élevées à 2,78 trillions de yuans en 2012, soit 447 milliards de dollars - moins d'un cinquième de ce que représentaient les dépenses des populations urbaines. Bien qu'ils aient dépensé cinq fois plus que leurs homologues des campagnes, les habitants des villes ne représentaient que 52% de la population chinoise en 2012. 

C'est un développement important, parce que la consommation globale a non seulement été soutenue par l'urbanisation, elle ne cesse plus de gonfler à mesure que des centaines de millions de consommateurs des pays émergents peuvent se permettre d'acheter plus que des biens de première nécessité. 

« La croissance de la classe moyenne chinoise devrait porter la part de la consommation dans le PIB à 50% d'ici à 2030, contre 36% en 2014, » comme l’ont expliqué Li-Gang Liu et Louis Lam, économistes pour ANZ en Chine. 

« Si la forte croissance de l'Inde se poursuivait, la classe moyenne du pays pourrait se trouver multipliée par dix pour passer de 50 à 583 millions de personnes. Les revenus devraient tripler ces vingt prochaines années, et le pays deviendra le cinquième plus gros marché de consommation du monde avant 2025. » McKinsey Global Institute 

Une hausse des revenus signifie plus d'argent disponible dans le budget des ménages. 

La première chose que fait quelqu'un qui vit en ville et vient d'accéder à la classe moyenne est transformer son alimentation. 

Cette transformation parmi les populations urbaines nouvellement prospères des pays en pays en développement est le plus important facteur de la demande alimentaire globale. Les consommateurs de la nouvelle classe moyenne délaissent les calories issues des plantes en faveur de protéines animalières et de produits laitiers. C'est ce qu'on appelle l'échelle des protéines. Le niveau zéro, ou le régime alimentaire de base, consiste presque entièrement de plantes. 

L'échelle des protéines 
5. Bœuf nourri au grain 
4. Bœuf de pâturages 
3. Lait et autres produits laitiers 
2. Porc 
1. Poulet et œufs 

Niveau zéro : riz, haricots et pain 
  • En 1980, le monde a mangé 133 millions de tonnes de viande et bu 342 millions de tonnes de lait. 
  • En 2002, la consommation a augmenté, et le monde a mangé 239 millions de tonnes de viande et bu 487 millions de tonnes de lait. 
« Au cours de ces cinquante dernières années, la production globale de viande a presque quadruplé pour passer de 78 millions de tonnes en 1963 à 308 millions de tonnes par an aujourd'hui. L'IAASTD s'attend à voir la tendance se poursuivre, notamment en raison de la croissance de la classe moyenne en Chine et dans d'autres pays émergents, qui s'adapte au régime alimentaire dit occidental des habitants d'Amérique du Nord et de l'Europe, avec ses burgers et ses steaks. » Globalagriculture.org 

L'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture estime que d'ici à 2030, la demande globale annuelle s'élèvera à 373 millions de tonnes de viande et 736 millions de tonnes de lait. 

L'organisation estime que d'ici à 2050, la production globale de viande atteindra 455 millions de tonnes. 

Ce qu'il coûte de franchir les échelons de l'échelle des protéines 
Plus il y aura de gens sur Terre, et plus des Asiatiques et autres populations se tourneront vers un régime alimentaire occidental, plus nous auront besoin de céréales et de grains. Il faut environ 8 kilos de céréales pour produire un demi-kilo de bœuf - il faut moins pour produire du porc, du poulet, du lait ou des œufs, avec 2 à 6 kilos. A mesure que croît la consommation de viande, il faut de plus en plus de céréales pour nourrir le bétail. 

Et beaucoup des céréales nécessaires à la production de protéines animales que sont le bœuf, le porc et le poulet, sont aussi les céréales dont les populations les plus pauvres qui ne peuvent pas se permettre de grimper sur l'échelle des protéines se nourrissent. 

L'élevage de bétail est déjà le plus gros utilisateur de ressources terrestres, les pâturages et champs dédiés à la production de nourriture représentant environ 80% des terres agricoles. 

Si la population du monde se mettait à manger autant de viande que le monde occidental - 80 kilos de viande par tête et par an - la surface agricole nécessaire serait deux-tiers plus importante que ce qu'elle est aujourd'hui. 

En 2013, le bétail représentait 1.494 millions d'animaux, soit 54% de plus qu'en 1963. Le nombre de poulets élevés pour la consommation humaine est passé de 4,1 à 21,7 milliards entre 1963 et 2013. Sur la même période, la population de cochons a gonflé de 114% pour atteindre 977 millions. 

L'agriculture de bétail réduit la disponibilité de terres destinées à la consommation humaine directe de deux manières :

La surface nécessaire à la production d'une certaine quantité de calories animales est beaucoup plus importante que celle nécessaire à produire la même quantité de calories issues de plantes.
L'agriculture de bétail nécessite également des terres supplémentaires utilisées pour produire les céréales qui le nourrissent.Le bétail élevé aujourd'hui consomme un tiers de la production globale de céréales. Dans le monde industrialisé, deux tiers des terres agricoles produisent des céréales destinées à nourrir le bétail. Aux Etats-Unis, les animaux d'élevage, et notamment le bétail, consomment deux fois plus de céréales que la population américaine toute entière. Plus de 100 millions d'acres de terres agricoles sont utilisées pour produire les céréales qui nourrissent le bétail. Des céréales sont aussi importées. 

La transition depuis une alimentation basée majoritairement sur les féculents vers la viande et les produits laitiers, qui nécessitent plus d'eau, a représenté l'impact le plus important sur la consommation d'eau ces trente dernières années. L'eau utilisée dans l'irrigation et la production alimentaire représente l'une des plus grosses contraintes pour les réserves d'eau douce. 

Produire un kilo de riz demande environ 3.500 litres d'eau, contre 15.000 litres pour un kilo de bœuf. Produire ce kilo de bœuf nécessite autant d'eau que ce qu'utilise un ménage moyen sur dix mois (50 litres par personne et par jour). 

L'agriculture représente environ 70% de l'utilisation globale d'eau douce, et jusqu'à 90% dans les économies qui se développent le plus rapidement. 

Les estimations indiquent qu'il n'y aura pas suffisamment d'eau disponible en 2050 pour nourrir la projection de population si nous continuons de suivre les mêmes tendances et n'adoptons pas de régimes alimentaires plus orientaux (3.000 calories produites par tête, dont 20% proviennent de protéines animales). 

En 2050, nourrir la planète pourrait nécessiter deux fois plus d'eau qu'aujourd'hui. 

Conclusion 
  • Si tous les habitants de notre planète étaient végétariens, nous pourrions nourrir 40 milliards de personnes. 
  • Si tout le monde mangeait comme un Américain moyen, nous pourrions nourrir 2,5 milliards de personnes. 
Comme l'a dit Norman Borlaug, le « père de la révolution verte » : « Le monde a désormais une technologie suffisante - disponible ou actuellement en phase terminale de recherche - pour nourrir de manière durable une population de dix milliards de personnes. » 

Les Nations-Unies estiment que la population médiane sera de 9,7 milliards d'habitants en 2050. 

En matière d'agriculture, nous sommes bien loin de faire les choses correctement. Une fois les changements climatiques pris en compte, une transformation des habitudes alimentaires apparaît comme nécessaire.



 
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