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La boutique, qui propose de l’herbe et du haschisch à emporter, a ouvert cette semaine, en toute légalité, dans le XIe arrondissement de Paris. C’est la ruée.

« C’est là, la queue pour la beuh ? », apostrophent deux jeunes, rigolards sur un scooter, rue Amelot, dans le XIe arrondissement de Paris, et zigzaguant devant le Cofyshop et sa horde de clients. Gros succès et ambiance un brin rock and roll, ce samedi, à Paris, à quelques centaines de mètres de la place de la République.

Toute la journée, des dizaines de Parisiens, plutôt bobos de 20-30 ans, majoritairement des hommes, ont fait la queue, certains près d’une heure, pour découvrir le nouveau commerce « sulfureux », selon les termes mêmes de son gérant.

Depuis mardi, on peut acheter en toute légalité de l’herbe et du haschich dans ce commerce situé 140, rue Amelot (XIe). Ce n’est pas un coffee-shop comme à Amsterdam mais un "comptoir de vente à emporter."
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«C’est du bio, sans engrais»
Ce nouveau commerce marche si bien que Joachim a dû fermer avant l’heure deux fois cette semaine. Toute sa marchandise avait été dévalisée. Rue Amelot, derrière le comptoir, on peut acheter de l’herbe ou du haschisch au poids, entre 11,50 et 13 euros le gramme. On y trouve aussi du sirop, de l’infusion, des huiles de massages… « Les produits que l’on vend ont un taux de THC (NDLR : Tétrahydrocannabinol, principale molécule du cannabis) inférieur au seuil imposé par la loi. Et c’est du bio, sans engrais. »

Maxime, barbe de trois jours et « bossant dans la com », est venu pour « (sa) mère qui a des problèmes de dos. C’est l’occasion pour elle d’essayer une alternative à la médecine traditionnelle sans pour autant que ce soit illégal ». Mais lui va aussi va goûter !

Lucia, son amie de 23 ans, affirme ne « pas être tentée par les drogues. Ma jeune sœur, accro à la marijuana, fume des joints tous les jours. Ça calme ! », confie-t-elle.

Sensa, belle quinquagénaire, chevelure rousse, rouge à lèvres et veste treillis, est, elle, venue parce que c’est « le premier coffee-shop et aussi pour la légalité et la qualité ».

« Moi, je veux essayer, glousse Adrien, 20 ans. Je veux voir si ça défonce ! A priori, ils sont sous les 0.2 % de THC. Mais je crois qu’ils doivent forcer sur l’autre molécule, le CBD, légale mais très relaxante. Ça doit bien faire son effet », espère l’étudiant.

Le député Pacôme Rupin venu s'approvisionner ?
À l’intérieur de la boutique, un ovni fait son entrée… Pacôme Rupin, député (LREM), 33 ans, chemise oxford rose et veste en tweed, s’enquiert auprès de Joachim de la tenue de ce commerce. « Il y a eu un changement de loi, commente le jeune député. Ce monsieur s’est engouffré dans la brèche, mais on va regarder cela de près. »

Dans la rue, Marlène, riveraine, 72 ans, corsage fleuri et panier sous le bras, se plaint de l’odeur. « Ça sent le haschich dans la rue. Ça remonte chez nous ! », désapprouve-t-elle.

« Il n’y a pas d’effet psychotrope, affirme Joachim. D’ailleurs, avance-t-il, comme pour se convaincre, les policiers, très courtois, sont déjà passés. »

 
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