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Deux pays, deux visions contradictoires sur la notion d’échec dans le monde de l’entrepreneuriat. D’un côté la France, du vieux continent, avec une histoire riche et de l’autre les Etats-Unis, terre du libéralisme et de l’innovation. Nous allons aborder la notion de culture de l’échec.

La perception française de l’échec
Nos modes d’éducation et nos écoles valorisent ceux et celles qui suivent les règles et les consignes et laissent peu de place à l’erreur. Cette dernière est d’ailleurs mal vue. Dans nos parcours scolaires, de la petite école à l’université, les erreurs sont la base de la notation. Chaque faute ne permettant pas de garder ou gagner des points pour la précieuse notation finale.

On retrouve cette même vision plus tard dans le monde du travail et de l’entrepreneuriat. L’échec est quelque chose de négatif en France et synonyme de défaite pour beaucoup. Celui qui échoue serait donc celui qui n’a pas bien travaillé ou qui n’a pas suivi les règles.

L’échec est directement associé à la personne derrière le projet. Cela est donc vécu comme une honte et la confiance envers cette personne tend à diminuer. La place pour une seconde chance en est réduite, l’échec est la alors la chose à éviter si l’on souhaite le succès. Une peur se construit autour de l’échec, on recherche à minimiser les risques pour réussir.

Il paraîtrait pourtant évident d’opposer les deux termes (échec et succès) et que l’un est indépendant de l’autre. Pourtant, d’autres modes de penser à travers le monde ne sont pas en accord avec notre modèle.

Une autre mentalité, le modèle américain
À l’inverse de notre modèle, qui a quand même de bon côté, nous avons le modèle américain qui prône ce que l’on nomme la culture de l’échec. Ce modèle est généralement partagé par les pays scandinaves et l’Angleterre. Outre Atlantique, les erreurs sont sources d’apprentissages, d’expériences, et contribuent à faire avancer.

L’échec n’est donc pas vu comme un mot péjoratif mais plutôt comme un évènement nécessaire à la construction de la réussite et du succès. Il y a une différenciation qui est faite entre l’échec d’un projet et la personne à son fondement.

Par exemple en Silicon Valley, on passe son temps à échouer, puis on se relève et on recommence. Il n’est pas rare de retrouver dans le passer de nombreux entrepreneurs américains plusieurs échecs à leurs actifs.

On cite souvent, comme exemple, Steve Jobs qui a été renvoyé d’Apple (sa propre société) puis il rachète Pixar pour en faire un des piliers du cinéma d’animation et retourne finalement chez Apple pour en faire la première marque mondiale. Walt Disney, a lui aussi connu de nombreux revers avant de fonder ses studios. Un point commun la culture de l’échec qui donne une vision de l’entrepreneuriat comme une aventure ou l’on apprend des épreuves pour arriver au succès.

Lors de certains entretiens aux USA, il n’est pas rare que l’expérience d’un candidat ait plus de valeur que ses diplômes. Et même qu’un parcours sans échec ne soit pas intéressant pour le recruteur synonyme de peu d’expérience et de connaissance.

Les vertus de la culture de l’échec
La valorisation des échecs permet de s’affranchir d’une partie de la notion de peur liée à la création et l’innovation. En effet, en rendant l’échec vertueux, il n’est plus source de défaite ou d’erreur que l’on n’aurait pas dû commettre. En théorisant ses propres échecs, on apprend à reconnaître ce qui fonctionne ou non pour ensuite l’appliquer à de nouveaux projets. C’est un apport de connaissance que l’école ne peut nous donner.

La culture de l’échec permet de prendre de meilleures décisions, plus justes. La peur de la fausse note contraint de nombreuses personnes en France à ne pas mettre en place les idées innovantes qui germent en eux. On constate cependant que la jeune génération est plus audacieuse et apporteuse de projet en partie grâce à l’avènement d’Internet ou les succès et échecs sont visibles de tous.

Même si tous les projets n’aboutissent pas à une réussite commerciale, ils sont riches en apprentissage. En Suède, il existe désormais un musée de l’échec dans la ville d’Helsingborg. On retrouve des objets qui ont connu un échec commercial et qui dénote par leur originalité.

De nombreux ouvrages traitent de la culture de l’échec et de nombreuses citations prônent l’échec. On peut alors retirer de la culture de l’échec que le mot succès est à mettre en parallèle de celui qu’est l’échec. Mais également que le succès a un cout que l’on ne définit pas toujours, celui du temps, du travail et de l’apprentissage par l’erreur.

Antoine Moulard



 
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