Aujourd’hui la Chine achète une partie du monde, occupe des territoires et en menace d’autres.
La Chine achète, par exemple, en Afrique ou dans les pays européens, la Chine est le grand prédateur du monde moderne. En Afrique, les Chinois acquièrent massivement des terres pour y cultiver des produits réservés à leur consommation (riz) ou faire des agro-carburants, des mines, des champs de pétrole, des forêts (déforestation massive pour les besoins en bois), etc. Ils se livrent à un pillage des ressources de ce continent, en particulier les ressources énergétiques qui sont une véritable obsession chinoise, sans tenir compte le moins du monde des besoins des populations et du développement durable et, en même temps, ils inondent le marché de produits bas de gamme qui assassinent l’artisanat local (on trouve des babouches en plastique faites en Chine dans les souks du Caire et d’Alger !). Dans les pays européens, la situation ne vaut pas mieux. Nos vieilles nations connaissent une colonisation rampante avec souvent la complicité d’idiots utiles, comme l’ancien premier ministre Raffarin. Plus de 10% des capacités portuaires, des aéroports (zones stratégiques essentielles bradées par les États, des vignes de grands crus classés (rebaptisées de noms chinois !), des châteaux et même les bars PMU sont achetés à des vendeurs peu scrupuleux avec l’assentiment d’États défaillants et au nom de l’idéologie absurde de l’ultralibéralisme mondialiste et prédateur. À cela il faut ajouter l’espionnage à grande échelle par l’intermédiaire d’étudiants ou de chercheurs, le plus souvent rattachés à l’Armée chinoise, dans les universités et les centres de recherche occidentaux.
La Chine occupe depuis 1950 la région du Xinjiang (ou Turkestan oriental), berceau des Ouïghours musulmans turcophones (un million de prisonniers politiques !), et le Tibet où Pékin s’emploie à anéantir l’identité de ces nations. Elle occupe également divers archipels (par exemple, les îles vietnamiennes des Paracels et des Spratleys ) en mer de Chine méridionale. En juillet 2016, la Cour permanente d’arbitrage de La Haye a jugé que la Chine n’ a pas de droits historiques sur la majorité des eaux de la mer de Chine méridionale et ne peut prétendre à une zone économique exclusive du fait de l’occupation illégale des iles Spratleys et Paracels, mais Pékin n’en a cure et continue à violer continuellement la souveraineté des États riverains (Vietnam, Philippines, Malaisie, Brunei..), militariser la région et entraver la liberté de navigations dans cette zone, menaçant le détroit de Malacca qui est la route la plus animée du monde pour le trafic maritime.
La Chine menace un pays comme Taiwan qu’elle déclare avoir le droit d’occuper par la force à tout moment car la guerre est « la seule solution » pour imposer l’unification. L’expert militaires du régime Liu Mingfu, proche du président Xi Jinping et dont l’ouvrage Le rêve chinois (2010) est la doctrine officielle de Pékin, n’hésite pas à préciser que les « criminels indépendantistes seront jugés et sévèrement puni » puis qu’une « guerre spéciale sera menée pour éradiquer les pensées indépendantistes de la population et imposer l’idéologie « un pays, un système ». Il est tout de même hallucinant de voir une grande puissance annoncer crument son programme totalitaire comme Hitler l’annonçait dans Mein Kampf. Et toujours avec le même lâche renoncement des dirigeants des autres États !
De fait les annonces chinoises relèvent d’une stratégie précise que les élites chinoises ne se donnent pas la peine de dissimuler. Dans un entretien à la revue Politique internationale de l’hiver 2018-2019 dont il faut saluer la franchise et déplorer l’arrogance, le théoricien Liu Mingfu définit la stratégie mondiale de son pays. Le moins qu’on puisse dire est que M. Liu ne mâche pas ses mots lorsqu’il définit le « rêve chinois » comme la volonté de dépasser les États-Unis et devenir la première puissance mondiale. Pour les dirigeants de la Chine actuelle, il s’agit de tourner la page du « siècle de la honte » (1840-1949) et faire de la Chine la puissance mondiale et « lorsque l’armée chinoise [forte de 2 millions d’hommes] sera devenue la plus puissante le monde tremblera » annonce M. Liu sans état d’âme.
Bien entendu, la Chine nourrit l’ambition de dominer le monde et d’imposer un modèle consistant à suivre les directives du parti communiste (PCC), c’est-à-dire un modèle totalitaire où triomphe l’arbitraire, la corruption, la terreur au quotidien.
Ce qui est particulièrement inquiétant dans la mesure où la Chine porte atteinte aux libertés fondamentales avec une rare férocité et réprime ceux qui sont qualifiés de « déviants idéologiques » comme aux meilleurs jours du dictateur Mao Zedong qui fut l’un des plus grands criminels du XXe siècle avec Hitler et Staline. Xi Jinping qui veut que son pays devienne la première puissance mondiale en 2049 pour le centenaire de la tyrannie du parti communiste (PCC), rêve d’instaurer sur le monde entier, sous couvert du slogan « communauté de destin pour la planète », un totalitarisme qui sera un cauchemar pire que celui imaginé par Orwell dans son ouvrage 1984. Il faut prendre conscience de la menace chinoise avant qu’il ne soit trop tard !
Directeur de l'Observatoire d'Etudes Géopolitiques Paris (OEG)
Source Bulletin OEG mars