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La présence d'importantes quantités de tritium, un déchet issu de la fission nucléaire, a été constatée dans le réseau d’eau potable servant à l’alimentation de 268 communes situées dans les bassins de la Loire, la Vienne et la Seine.

En s’appuyant sur les données fournies par le ministère de la Santé, l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (ACRO) vient de publier une carte interactive de la pollution de l’eau du robinet au tritium.

Trois grands cours d’eau français pollués au tritium
L’eau du robinet est-elle contaminée par des déchets nucléaires ? Dans 268 communes de France (6,4 millions d’habitants), la réponse est oui. Bien que dans des proportions inférieures aux seuil réglementaire, l’eau du robinet y contient du tritium.

Le tritium est un isotope de l’hydrogène, que rejettent les installations nucléaires sous forme liquide ou gazeuse. Très difficilement confinable, il traverse les métaux et le béton et s’écoule dans les cours d’eau. Et le traitement de l’eau dans les usines de potabilisation n’aide pas : le tritium intègre malgré tout le circuit d’eau potable, et donc sort de nos robinets.

Selon les mesures de l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (ACRO), trois cours d’eau français majeurs (la Seine, la Loire et la Vienne) sont tous les trois pollués au tritium. Dans la Seine, le tritium provient de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, tandis que le long de la Vienne et de la Loire sont en cause les rejets radioactifs des installations nucléaires d’EDF (Belleville, Dampierre, St-Laurent, Chinon et Civaux).

Les autorités rassurent 
"L'eau du robinet peut être consommée sans restriction", assure la préfecture ce vendredi après la circulation de fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux.

Tritium : la concentration est très élevée à Châtellerault
Chacun des cours d’eau pollués se distingue par une particularité. La Vienne contient une concentration très élevée du tritium. À Châtellerault, par exemple, les 18 prélèvements effectués sur la période 2016-2017 ont donné une moyenne de 31 Bq/litre (alors même que le seuil maximum autorisé est de 100 Bq/litre).

Le long de la Loire, du tritium a été détecté dans l’eau potable de toutes les communes s’alimentant dans ce fleuve ou ses nappes sédimentaires. De grandes agglomérations sont concernées : Orléans, Blois, Tours, Angers et Nantes.

Quant à la Seine, ce bassin se distingue par un nombre très élevé de consommateurs concernés. La seule usine de potabilisation de Choisy-le-Roi, qui alimente en eau potable 56 communes de la banlieue Sud et Ouest de Paris, fournit de l’eau potable à 1,9 million d’habitants.

Elle produit environ 128.400.000 m3 par an d’eau potable, avec une concentration moyenne de 10 Bq/litre. Il n’est pas difficile de faire la multiplication pour arriver au chiffre de 1,3 TBq de tritium, distribués chaque année par cette seule usine. Cela représente tout de même 2,5 % des rejets de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine.




 
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