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J’ai accompagné, fin juin 2019, une amie à la clôture de la cession d’une formation qu’elle a effectuée au sein d’une structure au nom « d’incubateurs » formant les futurs petits entrepreneurs. La fête de fin d’année (session de 6 mois) est sous forme d’un mini salon avec des places réservées à chaque futur patron pour exposer son projet. 

La fête se déroule dans une ambiance bon enfant. Pour chaque entreprise, il y’a une petite table avec quelques documents préparés par l’apprenti et parfois un étendard pour signaler l’envergure du futur petit entrepreneuriat. Les exposants se mettent en situation comme dans un vrai salon d’expositions et expliquent aux personnes intéressées leur future activité. Dans le même temps, deux petites salles de conférences, pratiquement vides, sont allouées à trois ou quatre incubés confirmés pour présenter leurs projets en une trentaine de minutes. 

Après l’exposition, c’était la remise des prix d’excellence aux élèves de la formation pour leurs assiduités et ainsi marquer la fin d’une cession accomplie. Les formés doivent convaincre, devant un jurée et le public présent, leur projet en une minute de temps. Ils étaient trente incubés (l’appellation donnée par les formateurs) à passer successivement avec des numéros pour chaque candidat afin de les départager pour les prix de récompense. La salle était bien remplie, les 2/3 par les anciens formés rappelés pour la circonstance, et le 1/3 par les accompagnateurs comme moi. Au premier rang, il y’avait les 5 nominés de la cession 2018, invités également pour encourager les nouveaux gagnants et donner de la consistance à la cérémonie. Les petits papiers de vote sont ramassés par les employés et au bout de quelques minutes, les diplômes de reconnaissance sont prononcés aux cinq futurs heureux entrepreneurs. Bien entendu, j’avais voté pour ma copine que je pense n’a eu que ma voix. Avant de passer à une collation offerte, le directeur et ses adjoints ont clôturé le jubilé en rappelant aux candidats qu’ils peuvent se réinscrire à une nouvelle formation qui devrait leur donner plus de chance pour mieux réussir leur projet. 

Un peu intrigué par tout ce spectacle, j’ai posé quelques questions à mon amie sur la formation et sur ses attentes. J’ai aussi essayé de comprendre le déroulement de cette fête qui ressemble à une kermesse de fin d’année dans une école primaire en y ajoutant une pincette de sel de l’émission école des fans de Jacques Martin. Et quand j’ai appris qu’en fin de cession, chacun est pour soi et dieu pour tous, j’ai vite déduit que toutes ces organisations formatrices, c’est du business. Les formés ou plutôt (les entubés) sont traités comme de simples élèves à l’âge d’apprentissage primaire. Ces incubés, prenant le cas de mon amie, ont besoin d’un accompagnement, d’une orientation et d’un suivi pour réussir leur projet. Ils n’ont pas besoin d’un bout de papier avec la promesse de réussir s’ils s’inscrivent à une deuxième cession supérieure. 

Une cession de 200 heures coûte en moyenne 300€, il faut un mois complet pour environ une trentaine de cours ce qui donne 100€ d’apprentissage le cours. Les formateurs peuvent travailler pour plusieurs sociétés d’apprentissage et idem pour les 2 ou 3 employés permanents. Les locaux se louent à la journée. Les quelques patrons de ce business ne crèveront, sûrement, pas de faim car ils savent manipuler les affaires avec l’aide des politiques et les aides sociales qui leurs sont allouées. Quant au futur entrepreneur, le chemin est encore rempli d’embûches avant d’arriver au fisc avec une grosse massue. Il faut vivre avec l’espoir, mais l’attente fait mourir !

Wakeupinfo





 
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