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Pendant cinq ans, Mathieu Asselin a parcouru le monde avec son appareil photo sur les traces du géant agrochimique, ses clichés sont édifiants. Des villes fantômes ravagées par la pollution, des générations d’enfants handicapés : une enquête photographique de longue haleine, présentée aux Rencontres d’Arles et publiée par Actes Sud, accuse le géant de l’agrochimie américain Monsanto.

L’enquête du photographe franco-vénézuélien Mathieu Asselin, qui a duré cinq ans, débute à Anniston, une petite commune de l’Alabama, haut lieu pendant des décennies de la production des PCB (polychlorobiphéniles), utilisés entre autres comme lubrifiants, revêtements imperméables et produits d’étanchéité. 

"Malgré un procès gagné en 2002 contre Monsanto, Anniston est contaminée, ravagée par la pollution, ses habitants sont malades, leur vie détruite. Monsanto connaissait pourtant la dangerosité des PCB depuis 1937", résume le photographe, devant des photos d’habitants dont les proches ont été fauchés par des cancers. 

Mathieu Asselin a juxtaposé des publicités de la "Maison du futur" de Monsanto, présentée de 1957 à 1967 à Disneyland, en Californie, et qui draina 20 millions de visiteurs, et des clichés des maisons fantôme d’Anniston. "Aujourd’hui, c’est ça le futur selon Monsanto", affirme-t-il. 


"Plus de 500 00 bébés nés difformes"
Le travail du photographe se poursuit au Vietnam, sur les traces de l’agent orange, puissant défoliant fabriqué par Monsanto et déversé par l’armée américaine de 1959 à 1971 sur le sud du Vietnam. 

Depuis lors, "plus de 500 000 bébés sont nés difformes, le nombre de fausses couches et d’enfants mort-nés étant difficile à déterminer" et "plus de 2 millions de personnes dans le pays souffrent aujourd’hui de cancers ou de maladies liées à l’exposition chimique. 400 000 sont mortes ou handicapées", écrit Mathieu Asselin dans l’ouvrage, s’appuyant sur des recherches comme celles de la documentariste Marie-Monique Robin qui a travaillé sur Monsanto. 


"Ce sont des enfants de 2e ou 3e génération", souligne le photographe devant des clichés d’enfants de vétérans américains ou de jeunes Vietnamiens handicapés. "Certaines générations y échappent, ça voyage d’une génération à une autre et ça ressort d’un coup. C’est terrifiant."




 
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