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La presse espagnole vient de livrer une information rentrant dans le cadre de la coopération migratoire entre le Maroc d’un côté, l’Espagne en particulier et l’Union européenne en général de l’autre côté. Il s’agit de la livraison en nature au Maroc de l’équivalent d’une aide de 26 millions d’Euros qui avait fait auparavant l’objet en Conseil des ministres à Madrid d’un appel d’offres pour acheter et livrer au Maroc du matériel destiné à renforcer le contrôle de ses frontières. 

La nature de cette livraison est assez précise, consistant en un lot de 750 véhicules, 15 drones, des dizaines de scanners, radars et autres équipements techniques. Parmi les véhicules, il y’a l’acquisition de véhicules tout terrains pour contrôler les frontières terrestres, des ambulances ainsi que des camions, dont des camions citernes ainsi que des camions-frigorifiques . 

Sur la signification de cette aide dans le cadre des relations migratoires entre le Maroc d’un côté, l’Espagne et l’Union européenne de l’autre côté, la question a été posée ce vendredi à Abdelkrim Belguendouz, universitaire à Rabat, chercheur en migration par Radio Plus (Casablanca), dans le cadre du bulletin d’information de 19 heures 

Deux idées principales ont été émises par l’intervenant dans une déclaration enregistrée préalablement : 
  1. La livraison de ce matériel ne provient pas du fait que le Maroc ait quémandé une aide à l’Espagne, une façon de se faire rétribuer pour service rendu à l ‘Espagne et à l’UE dans le cadre du contrôle migratoire, ou d’un rôle de gendarme exercé par le Maroc au profit de l’Europe. Non, cette aide est l’expression d’une responsabilité partagée, dans la mesure où les réseaux de trafiquants d’êtres humains existent aussi bien au Nord du Maroc qu’au Sud de l ‘Espagne et que la lutte contre ce trafic doit être assurée aussi bien par le Maroc que par l’Espagne. De ce fait, le Maroc a besoin de ce genre d’équipement et de matériel pour contrôler ses frontières. 
  2. Ceci dit, le Maroc a adopté depuis septembre 2013 une nouvelle politique migratoire, soucieuse des droits humains et du respect des engagements internationaux du Maroc en la matière. Voilà pourquoi, le Maroc ne doit pas tomber dans le piège du rôle de gendarme des frontières de l’Europe que celle-ci cherche par tous les moyens à lui assigner, notamment par le retour coûte que coûte des mineurs non accompagnés , l’acceptation des « refoulements à chaud », le transfert coercitif des migrants du Nord du Maroc vers d’autres régions à l’intérieur du pays, la signature recherchée depuis des années d’un accord général de réadmission UE-Maroc concernant non seulement les Marocains en situation irrégulière au sein de l’UE, mais également les migrants subsahariens en situation irrégulière en Europe qui auraient transité par le Maroc. Dès lors, cette aide, sous toutes ses formes, doit être utilisée uniquement dans le cadre de la lutte contre les passeurs et les trafiquants d’êtres humains et non pas constituer un instrument de guerre contre les migrants eux-mêmes et de violation de leurs droits par une série de mesures administratives répressives dénoncées par la société civile interne et les milieux internationaux chargés de la protection des droits des migrants, dont l’ONU elle-même. 
Ci- après, la déclaration en arabe du professeur Abdelkrim Belguendouz, telle que résumée par Radio Plus et diffusée sur ses ondes. 


 
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