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Pour dissiper tout malentendu et éliminer toute raison de fausse querelle concernant cette contribution analytique citoyenne à une réflexion pour un débat d’idées pour l’action, insistons sur un point très important concernant la méthode d’approche suivie dans la présente étude, élaborée par conviction et non par ambition. On s’est déterminé librement de manière franche, constructive et responsable, dans le respect de l’interêt général et des personnes en tant que telles sur un sujet lié à plusieurs années de réflexion et d’engagement citoyen. 

Si la tonalité critique a été bien présente tout au long de nos développements, compte tenu d’un certain nombre de faits concrets constatés, de divergences d’opinion et de problèmes toujours en suspens, cette tonalité n’est pas synonyme d’attaques individuelles. Elle n’est pas liée à des réactions subjectives contre des personnes en tant que telles, à un «acharnement» contre certains, à une démarche incendiaire ou à une volonté délibérée d’affrontement ou de nuisance de notre part, mais à des conceptions très discutables à certains moments de la gestion du dossier migratoire par certains responsables dans le cadre d’institutions publiques. 

Il s’agit principalement ici de l’Observatoire National de la Migration, dépendant du ministère de l’Intérieur, que l’on souhaiterait être à la hauteur des ambitions marocaines relatives à l’Agenda Africain sur la Migration et à l’Observatoire Africain des Migrations dont il est issu. 

D’autres remarques critiques de fond concernent bien d’autres intervenants dans le champ migratoire marocain, en particulier l’OCMRE relevant de la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger, la Direction de la 

coopération, des études et de la coordination intersectorielle, dépendant du ministère délégué chargé des MRE et des affaires de la migration, le CCME, la Direction de la migration et de la surveillance des frontières relevant du ministère de l’Intérieur, la commission ministérielle présidée par le chef du gouvernement, chargée des affaires des MRE et des affaires de la migration. 

Cette gestion de l’Observatoire National de la Migration doit normalement être soumise au débat public démocratique, serein et responsable, sans que les critiques émises parfois, ne légitiment l’excommunication exercée contre leurs auteurs. Ceci ne signifie nullement par ailleurs que la démarche empruntée dans notre analyse, soit «négative», «pessimiste» ou teintée de nihilisme. 

Bien au contraire, c’est parce que nous avons essayé, à travers une réflexion pesée, mesurée, réaliste et une démarche constructive tournée résolument vers l’avenir, de dégager les fondements et les déterminants d’éléments alternatifs, et que le changement est possible à certaines conditions, que la situation future peut être perçue avec optimisme. Dit autrement, la présente contribution citoyenne a eu l’ambition de participer activement et utilement à un débat qui concerne au plus haut point notre pays, sur la base de faits, d’idées, d’argumentaires et de convictions. Elle est une manière de faire vivre en le prolongeant, le dialogue duquel on a été écarté de manière arbitraire et inique le 17 janvier 2019. 

Mais on ne peut se limiter à une critique aussi étoffée, rigoureuse et pertinente soit-elle. Les choses étant liées, on est allé bien plus loin, en apportant par rapport au dossier migratoire dans ses deux volets (MRE et immigrés au Maroc), notre contribution citoyenne à la réflexion nationale collective concernant le nouveau modèle de développement du Maroc. 

S’agissant spécifiquement de la question de la stratégie nationale globale, cohérente et intégrée relative aux Marocains résidant à l’étranger, qui n’existe pas encore, il s’agit de faire toute la lumière la concernant, l’essentiel étant de se tourner vers la solution pour disposer précisément de cette stratégie nationale qui constitue une urgence absolue pour envisager le futur. Maurice Blondel considérait que «l’avenir ne se prévoit pas, il se prépare». 

La politique migratoire marocaine dans tous ses volets, ainsi que l’engagement fort du Maroc au sein de l’Union Africaine dans le domaine migratoire, sont porteurs d’avenir s’il y’ a notamment une convergence des efforts et une réelle ouverture du côté des gestionnaires du dossier migratoire au Maroc, la flexibilité au lieu de la rigidité, la participation et l’inclusion au lieu de l’exclusion. Le maître mot ici, est la pratique de la transparence et la bonne volonté de tous les concernés. 

Rabat, le 15 Juillet 2019 

Abdelkrim Belguendouz 
Universitaire à Rabat, chercheur en migration 

Demain : Annexe « Pour un Agenda Africain sur la Migration ». 


 
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