L'étude tant attendue a été publiée et vite retirée par l’OMS. L’essai chinois a montré que «le remdesivir (...) n'améliore pas l'état des malades et ne réduit pas la présence de l'agent pathogène dans le système sanguin». L'OMS a indiqué que l'étude avait été publiée par erreur sur son site avant d'avoir été évaluée par un comité de lecture. Les essais cliniques ont démontré que le traitement de Gilead Sciences pouvait avoir des effets secondaires «importants», de sorte qu'ils ont interrompu assez vite le traitement pour 18 malades.
Le Financial Times a rapporté : L'antiviral remdesivir du laboratoire américain Gilead Sciences a échoué à améliorer l'état de malades de Covid-19, maladie causée par le nouveau coronavirus, selon les résultats d'un des premiers essais cliniques sur le médicament en Chine et publiés prématurément, . Un résumé des résultats de l'essai clinique a été publié, avant d'être retiré, sur le site de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), d'après le quotidien britannique. De nombreux essais sont en cours sur le remdesivir, ainsi que sur d'autres médicaments, mais la nouvelle de l'échec de cet essai est un coup dur pour la communauté scientifique, qui fondait beaucoup d'espoir sur cet antiviral en attendant un vaccin contre le Covid-19, pas avant l'an prochain.
Ces résultats décevants interviennent également au moment où de nombreux pays planchent sur leurs scénarios de déconfinement, ce qui ne serait pas de nature à rassurer les populations.
Le remdésivir a été utilisé contre le virus Ebola lors de l'épidémie de 2013-2016 en Afrique de l'Ouest, il ne s'est pas montré particulièrement efficace contre les filovirus, les traitements à base d'anticorps monoclonaux comme le mAb114 (en) et le REGN-EB3 (en) ont été plus efficaces. (Wiki)
Le remdésivir (développé sous le code GS-5734) est un dérivé monophosphate d'un analogues de nucléosides de l'adénine2. Il a été développé par le laboratoire Gilead Sciences initialement pour traiter la maladie à virus Ebola et les infections à virus Marburg3. Il a par la suite montré une activité antivirale également contre d'autres virus à ARN monocaténaire comme le virus respiratoire syncytial, le virus Junin, le virus Lassa, le virus Nipah et le genre Henipavirus en général, ainsi que les coronavirus, notamment le MERS-CoV et le SARS-CoV4,5 ; il est également étudié contre les infections à virus SARS-CoV-2.
Chercheurs et laboratoires tentent en priorité de "repositionner" des médicaments existants au lieu d'en développer de nouveaux, pour voir s'ils peuvent agir contre le Covid-19. Deux grandes approches sont testées : des antiviraux pour combattre directement le virus et des médicaments agissant sur le système immunitaire, pour contrôler la réaction inflammatoire de l'organisme. En Europe, l'essai Discovery, lancé le 22 mars dans sept pays, vise à tester quatre traitements potentiels: l'antiviral remdesivir, l'association lopinavir/ritonavir, ces anti-rétroviraux combinés avec l'interferon beta et l'hydroxychloroquine, dérivé de l'antipaludéen chloroquine, tandis que d'autres patients recevront un placebo. Pour l'hydroxychloroquine, largement utilisée en urgence dans de multiples pays et promue en combinaison avec l'antibiotique azithromycine par le médecin français Didier Raoult, les études publiées jusqu'à présent ne sont pas concluantes, voire indiquent un effet négatif sur les patients; mais elles ne sont pas des études "randomisées", les plus rigoureuses. Néanmoins, un panel d'experts du gouvernement américain a déconseillé cette semaine explicitement cette bithérapie à base d'hydroxychloroquine.