Selon une information de la chaîne russe RT, des commandes passées à la Chine de quelques centaines de millions de masques hygiéniques, destinées aux établissements de santé français, ont été chipées par les américains. Décidément, le Codiv a mis à nu le vrai visage des Nations. D’un côté, on a des Etats voyous, et de l’autre, beaucoup d’amateurisme.
«La commande avec le paiement a été réalisée, c’est-à-dire que les masques sont fabriqués et en attente en Chine, assure un élu français (Renaud Muselier). La difficulté que nous rencontrons c’est l’acheminement. […] Ce matin sur le tarmac [de l’aéroport], en Chine, une commande française a été achetée par les Américains cash, et l’avion qui devait venir en France est parti directement aux Etats-Unis. Devant ces problèmes, je suis en train de sécuriser la marchandise de façon à ce […] qu’elle ne soit pas saisie ou achetée par d’autres.» Au prix d’un retard de plusieurs jours dans la livraison.
Du côté de la région Nouvelle Aquitaine, c’est un autre aspect de la concurrence américaine qui joue : «C’est le chaos logistique en Chine, rapporte une source. Les Américains commandent deux ou trois milliards de masques : avec nos cinq petits millions, on passe toujours après. La livraison devait arriver il y a dix jours, mais l’aéroport de Shenzhen était engorgé. Notre importateur a tout mis dans un camion, direction Shanghai, mais c’est pire : le camion est coincé sur la route derrière tous ceux qui attendent leur tour. On l’a dérouté vers Zhengzhou, où l’on pense que la situation est meilleure. J’appelle notre importateur deux fois par jour pour sécuriser les choses, mais on se demande si on ne ferait pas mieux d’utiliser le train ou le bateau…»
«Beaucoup d’amateurisme»
Parfois critiques sur la gestion du dossier par le gouvernement, de nombreuses collectivités ont procédé à leurs propres commandes de masques, le plus souvent en Chine. Au total, environ 60 millions d’unités auraient été commandées par les régions – le gouvernement ayant ramené à cinq millions d’unités par trimestre et par personne morale le seuil au-delà duquel il peut réquisitionner tout ou partie de la livraison.
«Les présidents de régions se sont tous échangés des tuyaux, rapporte un proche de l’un d’eux. Chacun y va de son ami producteur de masques.» Sénateur LR et ancien président des Pays de la Loire, Bruno Retailleau s’emportait récemment dans Libération : «Je reçois tous les jours des adresses d’entreprises prêtes à fournir. Ça me rend fou ! J’encourage donc ma région, mon département à passer commande en leur nom, sans passer par le préfet.»