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[...] La crainte d’un avenir incertain et les répercussions économiques immédiates de l’actuelle crise sanitaire ont freiné le désir d’enfant, le renvoyant au minimum à plus tard. La première vague de contagion et les confinements du printemps 2020 dessinent donc comme un accroc dans les courbes démographiques neuf mois plus tard, à partir de novembre. Il ne s’agit, cependant, que d’estimations ou de premières statistiques : dans ce domaine aussi, le monde est bien inégalement desservi.

Au total, les berceaux manquants devraient se compter par millions, de façon inégale. La pandémie n’a pas frappé avec la même violence partout, ni suscité les mêmes angoisses dans les pays qui se sont détournés des maternités et dans ceux où elle a interrompu l’accès à la contraception.

A partir de la base de données sur la fertilité humaine des instituts de démographie de l’université de Vienne, en Autriche, et de Max-Planck en Allemagne, Tomas Sobotka et son équipe de chercheurs se sont penchés sur les derniers chiffres rendus publics par 34 pays. Ils soulignent que chez quinze membres de l’Union européenne, la natalité plonge en moyenne de 3 % en octobre, 5 % en novembre, puis de 8,1 % en décembre 2020 (les données que nous rapportons sont systématiquement indiquées par rapport à l’année précédente ou à la période correspondante un an plus tôt). Avec des chutes en janvier 2021 de 10,3 % en Russie, 23,3 % à Taïwan entre autres, « les spéculations initiales sur un éventuel baby-boom se sont largement dissipées », écrivent les auteurs de cette étude. Ils pronostiquent un effet « baby flop » en 2020, suivi d’un « baby crash » en 2021 en Europe, dans l’est de l’Asie et aux Etats-Unis.

Déclin démographique
Il est trop tôt pour des statistiques globales américaines, mais plusieurs études convergent sans surprise sur l’effet redoutable du SARS-CoV-2 sur la natalité. Philip Cohen, de l’université du Maryland, annonce une baisse de 3,8 % en Floride et dans l’Ohio en 2020. Il note surtout une chute de 6 % en novembre, puis de 8 % en décembre, conséquence des premiers effets sociaux de la pandémie. Les comtés où la contamination et les limitations de la mobilité ont été les plus fortes sont aussi ceux où les déclins sont les plus marqués. Le chercheur rapporte que neuf Etats qui disposent de bilans mensuels ont enregistré une baisse de 5 à 10 % pour les deux derniers mois de l’année.











 
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