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Parfois, Le Figaro enlève son masque de média de centre-droit politiquement correct, et retrouve son vrai visage de grand quotidien défenseur des libertés. C’est le cas aujourd’hui, avec un long article non seulement brillant et impitoyable, mais profond et salutaire. Indispensable.

C’est peut-être l’article le plus important de l’année. Son sujet? L’effroyable assaut mené contre nos libertés les plus fondamentales, et contre l’essence même de la démocratie, par la tyrannie sanitaire de Macron. FL24 vous en livre les passages les plus puissants.

Mathieu Slama, analyste politique, dissèque les nouvelles mesures annoncées par l’Élysée.
“Il y a, dans cette décision prise par Macron, un reniement de la parole donnée. Le gouvernement n’avait-il pas promis que le pass sanitaire ne pourrait pas concerner les actes du quotidien? Emmanuel Macron n’avait-il pas annoncé que la vaccination ne serait pas rendue obligatoire, et que son objectif était de convaincre par l’information et la pédagogie? Il s’est passé ce qu’il se passe depuis le début de la crise: le gouvernement avance pas à pas, subit les évolutions de la crise et va à chaque fois un peu plus loin dans les mesures autoritaires et liberticides, finissant par se dédire de ses anciennes promesses.”
Et ce n’est qu’un début. Accrochez-vous.
“Que dire, d’autre part, de la manière dont cette décision gravissime est prise? Depuis le début de la crise sanitaire, le Parlement est réduit à une chambre d’enregistrement et toutes les décisions sont prises par un homme seul, le chef de l’État, assisté par un Conseil scientifique non élu et délibérant au sein du Conseil de Défense dans la plus grande opacité. Il n’en va pas différemment de la décision d’hier soir, où Macron a annoncé les nouvelles mesures sanitaires sans la consultation du Parlement, qui sera sommé de voter le texte de loi en urgence et sans réel débat démocratique. Cette crise majeure de nos institutions parlementaires et démocratiques devrait interroger quiconque se soucie de l’équilibre de nos institutions.”
Cette fois, il ne s’agit plus de sondages truqués, ni d’élections manipulées, mais de l’âme même de notre système politique. Elle est violée, torturée.
“Comment ces institutions, censées nous protéger de l’arbitraire et des atteintes à nos libertés fondamentales, justifieront leur (probable) validation de la nouvelle mouture du pass ? Vont-elles se dédire? Justifier ce durcissement par la remontée du variant Delta? Depuis le début de la pandémie, le Conseil d’État et le Conseil Constitutionnel n’ont cessé de légitimer les mesures les plus attentatoires à nos droits fondamentaux et à notre Constitution. Il n’y a plus, aujourd’hui, de garde-fous juridiques contre les excès du pouvoir sanitaire.”
Plus du tout de garde-fous: plus rien pour nous protéger du cynisme, du vice, des poisons que nous fait boire l’Élysée.
“Ces annonces signifient aussi que nous entrons dans une société répressive, où la police pourra, comme l’a rappelé Gabriel Attal après l’intervention du chef de l’État, effectuer des contrôles à l’aveugle des pass et réprimer les récalcitrants; une société où les Français eux-mêmes pourront vérifier le QR Code de leurs concitoyens et ainsi jouer un rôle de police; une société où chaque action de la vie quotidienne sera soumise à des règles disciplinaires strictes et contrôlées. Bref, le pass sanitaire généralisé, c’est tout un système répressif et disciplinaire qui se met en marche subrepticement, aux antipodes des principes démocratiques qui ont fondé notre République.”
Oui, lundi soir, nous avons changé de société. Le monde d’après, c’est tout de suite, et il est affreux.
“Il faut ici s’interroger sur la rupture démocratique que tout cela représente. L’état d’exception permanent, la rupture d’égalité entre les citoyens, la mise en place d’un dispositif disciplinaire et répressif, cette bureaucratisation à l’extrême des rapports sociaux, tout cela n’a aucun équivalent dans notre histoire récente. Il s’agit même, comme l’a joliment écrit Giorgio Agamben, d’un renversement complet de l’idée même de citoyenneté, où le nouveau citoyen n’a de droits qu’à la condition qu’il produise la preuve de sa bonne santé.”
C’est 1984 en blouse blanche!
“Essayons donc, face à l’hystérie qui embrume notre jugement, de poser quelques principes clairs et de bon sens. D’abord, il n’y a nul besoin de pass sanitaire ou de vaccination obligatoire. La vaccination protège celui qui décide de se faire vacciner des formes graves du virus: le non-vacciné n’est donc une menace que pour lui-même. La vaccination est donc un choix purement individuel qui doit relever de la seule décision rationnelle de chaque citoyen. Les personnes vaccinées sont protégées, les autres choisissent en leur âme et conscience de prendre un risque pour eux-mêmes. Ensuite la citoyenneté ne se divise pas.”
Voilà des vérités qu’il faut apprendre par cœur et répéter! “Le non-vacciné n’est donc une menace que pour lui-même”: la formule claque comme un coup de tonnerre!
“Le pass sanitaire, qui créé de facto deux catégories de citoyens selon qu’ils sont vaccinés ou non, est une aberration éthique, juridique et démocratique. Il n’a pas sa place dans notre démocratie. Enfin, le virus ne disparaîtra pas. Il faut apprendre à vivre avec, sortir de l’état d’exception et faire confiance au libre-arbitre et à la responsabilité de chacun. La France n’est pas une cour d’école à discipliner, mais un pays où les citoyens ont des devoirs et des droits, et parmi ces droits figure la liberté de disposer de son corps.”
Tout est dit. Bravo à Mathieu Slama pour cet article de très haut vol, une vraie bombe, dont on peut lire la version intégrale en cliquant ici.



 
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