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Depuis la première Guerre d’Irak, nous devrions être habitués à identifier la propagande occidentale pour ce qu’elle est. 

Un bon florilège ces jours-ci: quand vous lisez qu’un responsable des services britanniques affirme que les Russes ont saboté leur propre matériel; ça devrait éveiller aussitôt un signal d’alarme. Les services britanniques se sont-ils distingués dans les vingt dernières années par leur professionnalisme quand il s’agissait d’évaluer un ennemi de l’Occident? Ou bien, toujours dans le Washington Post: fort taux de mortalité chez les généraux russes. Ou bien encore: son entourage cacherait à Poutine les mauvaises nouvelles; le milieu dirigeant russe serait divisé etc… La dernière trouvaille de CNN, c’est de faire croire que Poutine réquisitionne 134 000 conscrits pour la guerre en Ukraine; alors que le président russe a simplement signé le décret annuel sur le service militaire, avec précision des effectifs.

En revanche, lorsqu’Arestovitch, conseiller de Zelinski, explique que la Russie a pratiquement détruit l’industrie militaire ukrainienne, ce n’est pas repris par les médias établis en Occident. A noter que, depuis le début de l’opération, outre les destructions d’aérodromes, d’infrastructures militaires, de dépôts de carburants etc…, selon le dernier briefing du ministère russe de la Défense, l’armée russe a détruit 124 avions de guerre, 82 hélicoptères, 357 drones, 1854 chars et autres véhicules armés, 202 systèmes de défense aérienne, 777 pièces d’artillerie et mortiers, ainsi que 1722 unités de véhicules militaires spéciaux depuis le début de son opération spéciale en Ukraine.

On se dirige non seulement vers une victoire militaire incontestable de la Russie mais vers une défaite stratégique de l’OTAN. Les fake news occidentales sont des tentatives pathétiques de retarder l’inéluctable. 

+ On a rappelé la guerre du Kosovo ces jours-ci. Qui se rappelle qu’elle a duré 70 jours au printemps 1999? On ne se rappelle pas que les commentateurs occidentaux aient expliqué à l’époque aux environs du 15 avril (la guerre avait commencé un 10 mars) que les Etats-Unis perdaient la guerre. 

+ En fait, comme nous l’avons dit plusieurs fois, l’Occident ne sait plus ce qu’est la guerre. Dans nos compte-rendus quotidiens nous-mêmes avons été un peu impatients quelquefois. c’est aujourd’hui qu’Izioum est complètement prise.
Denis Pouchiline, président de la République sécessionniste de Donetsk annonce la bataille suivante: il a insisté aujourd’hui sur l’opportunité d’évacuer les civils de Slaviansk et Kramatorsk, où vont sans doute se dérouler des combats aussi durs qu’à Marioupol. 

+ On parle beaucoup des troupes russes qui ont quitté la région de Kiev. Mais, du coup, les troupes ukrainiennes aussi se déplacent vers l’Est. Entre 20 et 40.000 hommes stationnés dans la région de Kiev vont aller affronter les Russes dans la bataille du Donbass. 

+ A Marioupol, l’armée russe a recours à des frappes balistiques maintenant que les derniers combattants d’Azov sont regroupés loin des habitations. Le matériel militaire camouflé dans l’usine d’Azovstal peut ainsi être visé. 

+ Les frappes balistiques de précision par l’armée russe ont continué ce jour: Dniepropetrovsk, 

+ Les tentatives de contre-attaque des Ukrainiens contre Kherson à partir de Nikolaïev ont échoué. La ville de Nikolaïev devrait être définitivement sous contrôle russe dans les prochains jours. 

+Revenons au nord. Deux hélicoptères ukrainiens ont franchi la frontière russe pour frapper un dépôt de carburant à Belgorod. C’est la deuxième frappe ukrainienne réussie à Belgorod (de l’autre côté de la frontière par rapport à Kharkov) Les Russes ont riposté par un certain nombre de frappes précises sur la région de Kharkov. 

Vers l'auto-destruction de l'économie européenne?
+ Le PDG de BASF a donné un entretien à la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Dès le début de la semaine, l’entreprise avait fait savoir qu’elle redoutait un arrêt des livraisons de gaz russe. Mais il semble que les résistances politiques restent nombreuses. demande à son gouvernement de faire preuve de réalisme: l’Allemagne ne peut pas, dans l’immédiat, se passer du gaz russe: “Si nous ne recevons plus de gaz russe pendant longtemps“, explique Martin Brudermüller, “alors nous avons vraiment un problème ici en Allemagne. Chez BASF, nous devrions réduire ou arrêter complètement la production sur notre plus grand site de Ludwigshafen si l’approvisionnement tombait de manière significative et permanente en dessous de 50 % de nos besoins maximums en gaz naturel”. Et il ajoute: “Pour dire les choses crûment : Cela pourrait entraîner l’économie allemande dans sa pire crise depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et détruire notre prospérité. Pour de nombreuses petites et moyennes entreprises en particulier, cela pourrait signifier la fin. Nous ne pouvons pas prendre ce risque !”. 

C’est une situation classique en Allemagne, où le respect religieux des principes établis affronte le pragmatisme économique. “Beaucoup ont des idées fausses. Je le remarque dans de nombreuses conversations que j’ai. Les gens ne font souvent aucun lien entre un boycott et leur propre emploi. Comme si notre économie et notre prospérité étaient gravées dans le marbre“.

+ En attendant, le nouveau mode de paiement est entré en vigueur aujourd’hui 1er avril, selon un décret signé hier par Vladimir Poutine, transformant en roubles les paiements en devises étrangères pour les livraisons de gaz à des pays “inamicaux”. 

“Le document exige que les acheteurs étrangers (…) créent des comptes dans les banques russes à partir du 1er avril afin de payer la livraison. Selon ce mécanisme, l’acheteur ouvre des comptes en devises et en roubles auprès de la Gazprombank (GPB), paie les fournitures de gaz par transfert sur un compte en devises, puis la banque échange ces devises en roubles à la Bourse de Moscou et les dépose sur le compte en roubles de l’acheteur.
“Le gaz est donc payé en roubles à partir du compte en roubles de l’acheteur.
Ce n’est pas le mécanisme qui conduira à la “création du rouble en tant que monnaie de règlement internationale”, a noté Sofya Donets, analyste de la Russie et de la CEI chez Renaissance Capital. Les acheteurs de gaz n’ont pas besoin de chercher des roubles. Le concept élimine toutefois les pénalités et le danger spéculatif, car les paiements pouvaient auparavant se retrouver bloqués dans une banque européenne.

Un mécanisme permettant un paiement formel, mais garantissant que la Russie ne le reçoit pas, est désormais impossible, a déclaré aux journalistes Vladimir Braguine, directeur de l’analyse des marchés financiers et de la macroéconomie à la société de gestion Alfa-Capital”
+ Déplaçons-nous maintenant de l’autre côté de la Manche, où la russophobie de Boris Johnson et d’une partie de sa majorité est en train de tuer tous les bénéfices du Brexit: “Le syndicat national des agriculteurs (National Farmers’ Union) a averti que le Royaume-Uni s’enfonce dans une crise de sécurité alimentaire. La flambée des coûts de l’énergie et des engrais a conduit à une situation sans précédent où les marges des agriculteurs se sont effondrées, obligeant nombre d’entre eux à cesser leurs activités (…)

Les prix des engrais ont triplé depuis l’année dernière, de même que les prix des emballages, du diesel, du fret, de la main-d’œuvre et de tout ce qui est lié à la gestion d’une exploitation agricole.

“Nous sommes maintenant dans une situation sans précédent où les augmentations de coûts dépassent de loin la capacité d’un cultivateur à faire quoi que ce soit”, a déclaré Jack Ward, directeur de British Growers.

Avec de nombreuses serres hors service, cela va inévitablement faire baisser la production de produits pour les supermarchés et entraîner une inflation alimentaire persistante, voire plus élevée, alors que l’inflation globale atteint des niveaux historiques.

Pour donner une idée de l’ampleur de la situation, l’Association des producteurs de la vallée, dont les membres produisent environ 75 % de la récolte britannique de concombres et de poivrons, a déclaré que 90 % des agriculteurs n’ont pas planté en janvier. D’autres ont déclaré qu’ils ne feraient pas de culture avec les prix élevés de l’essence. “Il y aura certainement un manque de produits britanniques dans les supermarchés”, a déclaré Lee Stiles, secrétaire de l’association. “Le fait qu’il y ait un manque de produits dans l’ensemble dépend de l’endroit et de la distance à laquelle les détaillants sont prêts à s’approvisionner.” Le Royaume-Uni pourrait augmenter ses importations, mais les pays du monde entier mettent en œuvre des mesures protectionnistes pour conserver les produits agricoles sur le territoire national afin d’atténuer les pénuries dues au conflit en Ukraine qui perturbe l’approvisionnement alimentaire mondial. Comme beaucoup d’autres pays dans le monde, le Royaume-Uni est en train d’entrer comme un somnambule dans une crise alimentaire“.

+ Viktor Orban, lui, est plus réaliste et souligne que non seulement son pays mais l’Union Européenne ne peuvent pas se permettre de substituer du gaz américain ‘très cher” au gaz russe. Mais du coup, l’opposition, qui voudrait faire battre Viktor Orban et son parti Fidesz aux élections parlementaires dimanche 3 avril, a commencé une campagne très violente, y compris par voie d’affichage, traitant Orban de “Poutine hongrois”. Ajoutez que le gouvernement conservateur polonais insulte aussi Orban. Et la nuit dernière la façade de l’ambassade de Hongrie en Pologne a été vandalisée. 

L'émergence rapide d'un monde multipolaire
+ La réception du Ministre des Affaires étrangères russes par le Premier ministre indien Modi en personne est un signe on ne peut plus clair du désir de l’Inde d’être associée à la révolution politique en cours, le passage à un monde multipolaire.

+ Il n’est pas sans ironie que Madame Truss, ministre britannique des Affaires étrangères se soit trouvée à New Delhi en même temps que Sergueï Lavrov arrivait; Madame Truss, si belliciste il y a quelques semaines, a dû concéder lors d’une conférence de presse que son pays n’avait pas à intervenir dans la politique d’un Etat souverain. 

+ Le ministre indien des affaires étrangères a profité de la visite de Madame truss pour transmettre l’agacement de l’Inde face aux pressions occidentales. La veille de la visite dont nous parlons, c’est Jens Plötner, le conseiller pour la politique extérieure d’Olaf Scholz, qui était venu pour essayer de remettre les Indiens dans le droit chemin. 

+ Lors d’une discussion entre l’UE et la Chine, Ursula von der Leyen et Charles Michel ont demandé à Xi Jinping de condamner la Russie et de ne rien faire pour que cette dernière puisse contourner les sanctions. Visiblement Xi Jinping n’a pas été impressionné par les menaces implcites forumulée du côté européen puisqu’il a juste qualifié le conflit de “profondément regrettable”. 

+”La crise ukrainienne révèle une fois de plus l’hypocrisie de l’Occident lorsqu’il s’agit de la valeur de la vie humaine, de la migration ou de la souveraineté des États-nations“, a récemment déclaré Mansour Almarzoqi, directeur du Center for Strategic Studies à l’Institut Prince Saud Al Faisal pour les études diplomatiques à Riyad, la capitale saoudienne ; il ne voit “absolument aucune différence entre l’invasion de l’Irak par George Bush en 2003 et l’invasion de l’Ukraine par Poutine”, et pourtant les deux sont traitées de manière totalement différente. Considérant que la guerre d’agression américaine contre l’Irak a été approuvée, mais que la guerre d’agression russe contre l’Ukraine doit maintenant être sévèrement punie, que l’Occident se ferme farouchement aux réfugiés arabes et africains, mais accueille les réfugiés européens d’Ukraine, Almarzoqi juge que “caché sous la mince façade du discours des droits de l’homme et de la démocratie“, se trouve toujours “l’héritage colonial de l’Occident“. 








 
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