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Dans le briefing avec Slobodan Despot du 17 juin 2022, il est question de comprendre pourquoi les gens censés être les plus instruits et les plus responsables se comportent de la manière la plus écervelée, et d’en tirer les conclusions pratiques pour notre vie.


La Nef des fous est un recueil regroupant 112 poèmes qui se veulent une caricature des vices humains en tout genre. Tout y passe : des modes nouvelles, de la galanterie, des inquiétudes superflues, des vœux inopportuns, de l'adultère, de l'ingratitude, du jeu, des mauvaises manières…. Tant de thèmes qui trouvent un écho dans notre époque contemporaine, caricaturés pour mieux les critiquer. Sébastien Brant écrivit cette collection des folies du monde au XVe siècle. Chaque poème part d'une constatation générale observée par l'auteur qui en propose ensuite plusieurs exemples, notamment bibliques et mythologiques, que de nombreuses notes permettent de mieux comprendre. Les différents poèmes se lisent facilement et il suffit de piocher dans un thème ou un autre selon l'envie ou parfois l'actualité. Après tout, il suffit de lire quelques lignes de ces fous pour s'apercevoir qu'ils n'ont pas entièrement disparus…

La Nef des fous eut un retentissement considérable dès sa parution durant la période de transition entre le Moyen Age et l'âge moderne : c'est en quelque sorte une encyclopédie des connaissances, des disciplines morales, de l'ensemble des classes sociales.

Chaque poème a un caractère universel et éternel en caricaturant un vice humain représenté par un fou. Tout le monde est embarqué sur le navire. L'auteur ne s'oublie pas en se dépeignant dès l'ouverture comme un fou bibliomane, qui accumule les traités de sagesse sans pour autant devenir plus sage. 

Des modes nouvelles 
Ce qui dans le passé fut chose honteuse 
est aujourd’hui jugé avec beaucoup de clémence. 
Autrefois on portait la barbe avec fierté maintenant les hommes sont attifés comme des femmes. 
Ils enduisent leur figure de pommade de singe et suspendent autour de leur cou nu de nombreuses chaînes et des anneaux, comme s’ils devaient comparaître devant St. Léonard. 
Avec du souffre et de la résine, on fait bouffer les cheveux, et pour que se forment des frisettes on ajoute du blanc d’œuf battu en neige. 
L’un penche sa tête par la fenêtre, l’autre blondit ses cheveux au feu ou au soleil. 
Tant pis pour les poux, ils trouveront bien à se reloger dans les nombreux plis et replis des habits. 
Redingote, manteau, chemise et écharpe, pantoufles, bottes, pantalons et chaussures, capuchon, cape avec leurs garnitures tout est scrupuleusement assorti. … 

Une mode en fait disparaître une autre, cela témoigne de la frivolité de notre esprit, comme il est scandaleusement versatile, et combien le pays est victime des nouveautés ! 
Les robes sont courtes, honteusement taillées, elles recouvrent à peine le nombril. 
Fi donc à la Nation allemande, qui découvre ainsi sans aucune pudeur et montre même ce que la nature dissimule. 
Voilà pourquoi le mal est si profond et qu’il va probablement encore s’aggraver. 
Malheur à celui qui provoque la honte ! 
Malheur à celui qui la tolère ! 
Un châtiment sévère lui est réservé.





 
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