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Les vieux sont une marchandise comme une autre, et qui rapporte beaucoup. On appelle ça « l’or gris ». KORIAN, le leader du marché, régulièrement poursuivi pour maltraitance, fait la joie de ses actionnaires. Les dividendes qui seront distribués à l’assemblée générale du 22 juin prochain ont augmenté de 10 %. Quelques milliers de morts en plus ne posent pas de problème, au contraire, ça fait de la place pour les suivants et ça arrange l’ami Macron qui cherche à écouler son « stock » de vieux.

Le gouvernement a suspendu provisoirement sa casse du système de retraites, mais sa gestion de l’épidémie consiste-t-elle à sacrifier les vieux pauvres de 70 à 90 ans pour sauver l’économie ? C’est la question – grave – que pose Gérard Filoche. Après tout, « c’est une autre façon de baisser les retraites ».

Stock de vieux
Pour Macron, les vieux, c’est trop coûteux. Alors Macron a voulu casser les retraites parce que le « stock » de vieux, comme il dit, est trop grand : 14 millions actuellement, et demain 17 millions. Ça fout en l’air sa « règle d’or » : pas plus de 14 % du PIB pour les vieux (si le PIB se contracte de 6 %, les pensions aussi) ! Augmenter la CSG, désindexer les retraites des prix, inventer un système de « points » sur 43 annuités de cotisations, Macron a tout fait pour imposer ça contre des milliers de manifestations, grèves et contre 70 % de l’opinion.

Et puis est arrivée la pandémie du COVID-19 : le monde de Macron n’y était pas du tout préparé.

Macron avait un pognon de dingue mais pas de seringues, des lacrymos mais pas d’hostos, des boucliers mais pas de masques, ni lits ni respirateurs. Il a voulu pister mais pas tester. Il payait cher ses flics, mais pas nos soignants. Il flattait les premiers de cordée du CAC 40, mais ce sont les derniers de corvée, la France du SMIC qui s’est mise à faire tourner le pays. « Des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal [2] ». Mais les smicards sont volontiers « gilets jaunes » et syndiqués, Macron se fait siffler partout. Fébrile, il a suspendu sa casse des retraites. Il a dit : « c’est pour apaiser ».

Macron a calculé que ça serait compensé si le « stock » de vieux baissait. On pouvait y parvenir dans les 7 500 EHPAD, Karine Lacombe l’a dit le 28 mars : on ne met pas les personnes âgées en réanimation car ce serait « inconfortable » pour elles [3]. Ne pas les sauver à tout prix. Avec le Ritrovil, c’est une « mort douce » sans masques et sans lits d’hôpital, sans respirateurs, sans soignants, ça tombe bien. Pas pour les « vieux » en général, ils seront triés, mais pour les vieux pauvres…

Un avocat californien : « la vraie question est la suivante, allons-nous couler toute l’économie pour sauver 2,5 % de la population qui, en règle générale, 1) coûtent cher à la société et 2) ne sont pas productifs ? [4] » L’animateur radio Glenn Beck évoque « la possibilité de sacrifier des vies pendant l’épidémie de coronavirus pour sauver les États-Unis et leur économie ». En France, un journaliste, Jean Quatremer, a dit à peu près pareil.

C’est une autre façon de baisser les retraites.
On ne laissera pas faire : nationalisation de tous les EHPAD, y injecter des milliards tout de suite « quoi qu’il en coûte », un grand service public de la dépendance, financé par une branche spéciale de cotisations salariales et patronales de la Sécurité sociale ! Et tant pis pour le groupe Korian, machine à cash leader du marché des EHPAD, mouroirs sans assez de personnel, sans amour, sans soin : ses actionnaires seront expropriés, ça sera compensé par des applaudissements publics le soir, à 20h.
Gérard Filoche

Gérard Depardieu :  






 
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