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L’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin est décédé mercredi à l’âge de 96 ans, a annoncé l'agence d'Etat Chine Nouvelle. Son décès survient alors qu'une vague de manifestations contre la politique draconienne du Zéro Covid de Xi Jinping secoue plusieurs villes de Chine ces derniers jours. Pour les observateurs, ce décès pourrait optimiser l’instabilité de la situation politique en Chine.



13 ans à la tête du parti (1989-2002) et président durant dix ans (1993-2003), le « Grand-père Jiang » a tiré sa révérence mercredi dernier. Son décès survient à un moment où la politique qu’il défendait n’a pas eu la faveur de la direction de son parti. Loin d’être un grand réformateur, il a pourtant contribué à l’épanouissement de la société civile chinoise. Lorsqu’il était au pouvoir, la censure n’avait pas pris une dimension aussi importante qu’actuellement. Il était connu pour son caractère affable, contrairement à Xi Jinping, ou la répression contre les dissidents politiques en Chine s’est intensifiée sous sa présidence. Ce dernier renforce actuellement son pouvoir à travers les mesures drastiques de sa politique zéro Covid, en place depuis le début de la crise sanitaire. Face aux contestations anti restrictions qui ont éclaté dans plusieurs grandes villes comme Pékin, Urumqi, Shanghai, le chef communiste maintient les méthodes de répression pour traquer les protestataires.

Maintien de la répression de la dissidence
En Chine, selon The atlantic, la mort d’un dirigeant aurait toujours servi de catalyseur au déclenchement d’évènements imprévus. Le décès du Premier ministre Zhou Enlai en janvier 1976 a par exemple provoqué des mouvements populaires, accentuant les luttes entre les deux factions du Parti communiste chinois (PCC). Des manifestations ont éclaté sur la place Tiananmen contre Mao et la bande des quatre qui allaient gouverner après lui.

Les manifestants voulaient le retour de Deng Xiaoping, qui était en disgrâce. En seulement un an, ce dernier a réussi à reprendre le pouvoir suite au décès de Mao en septembre 1976 et l’arrestation de la bande des quatre.

Pendant le mandat de Deng, un autre décès allait déclencher des évènements importants qui résonnent jusqu’à présent. Il s’agit des manifestations étudiantes survenues en 1989 après le décès de Hu Yaobang le 15 avril 1989, au poste de secrétaire général du parti.

Hu a prôné des réformes économiques et politiques, mais lorsque des manifestations d’étudiants ont éclaté en 1987, ses adversaires conservateurs au sein du parti l’ont rendu responsable des troubles et il a été démis de ses fonctions une fois de plus.

Moins d’une semaine après sa mort, en avril 1989, 100 000 étudiants ont défilé sur la place Tiananmen pour demander sa réhabilitation et la mise en œuvre des réformes qu’il avait défendues.

En somme, ce décès de Jiang est gênant pour Xi Jinping. Mais il ne va certainement pousser ce dernier à abandonner ses méthodes de répression de la dissidence incluant notamment une forte présence policière, la censure et les poursuites sélectives.

Maintien de la politique zéro Covid
Le Quotidien du Peuple, un média géré par le parti au pouvoir, a déclaré « la Chine a une fois de plus démontré sa ferme résolution de protéger au maximum la santé de la population, tout en minimisant l’impact du Covid-19 sur le développement économique et social en affinant sa réponse à l’épidémie ». Xi Jinping n’est pas encore prêt à décréter la sortie du Covid-19.

Toutefois, depuis quelques semaines, un assouplissement des restrictions a été imposé. À titre d’exemple, les autorités avaient reçu l’ordre de limiter les fermetures des écoles et des usines et les interdictions de voyager. Ces mesures n’ont eu aucun impact grave sur la situation sanitaire en Chine. Le taux de mortalité et le nombre de cas graves restent à un niveau très faible.

Actuellement, le gouvernement chinois ferait face à un dilemme. Il n’a pas profité des périodes de fermetures pour lancer son programme de vaccination. À ce sujet, le FMI a également appelé les autorités chinoises à relancer la vaccination contre le Covid-19 afin de pouvoir abandonner progressivement la politique “zéro Covid”.

Un relâchement des contrôles pourrait pourtant générer une hausse des cas d’infections, surtout avec l’apparition d’un autre variant très contagieux. La Chine pourrait alors enregistrer un pic du taux de mortalité.
 
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