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Depuis quelques années je dis à qui veut bien m’entendre que nous sommes passés d’une société logique et scientifique à une autre, à la fois magique et irrationnelle et donc stupide, ce qui a tendance à me rendre inquiet pour le futur.

Après tout, comme le disait Einstein, la seule chose qui donne une idée de l’infini est la bêtise humaine et dans ce domaine, la période actuelle est extrêmement féconde en nouvelles idées stupides (l’absence de pensée Wok par exemple).

Mais elles ne m’inquiètent pas trop tant elles sont à l’évidence illogiques et non scientifiques et vont donc disparaître.

Ce qui m’inquiète beaucoup plus, ce sont les idées apparemment logiques ou scientifiques et qui ne sont en réalité qu’un tissu d’âneries, car celles-là ont la vie dure.

Et dans la catégorie « idées totalement fausses mais apparemment logiques » et qui ne réussissent pas à crever, j’ai toujours eu un grand faible pour celles émises par Malthus (en 1798) et Marx (1848) tant elles sont à la fois séduisantes, fausses et ont amené à des résultats désastreux.

Ce qui n’a jamais entamé leur popularité, en particulier dans la classe jacassière.

La thèse que je vais développer dans cet article est que ces deux corpus intellectuels, aussi stupides l’un que l’autre, ont copulé frénétiquement depuis quelques années et que de cet accouplement est né un nouveau monstre intellectuel, l’écologisme catastrophique.

Le but de cette théorie est de nous convaincre qu’il n’y en aura pas assez pour tout le monde (le cœur de la théorie Malthusienne).

Ce qui veut dire qu’il y a trop de gens sur terre.

Il nous faut donc passer à une société communiste dont les chefs seront chargés de distribuer les tickets de rationnement, (ça le communisme sait faire).

Bien entendu, il va falloir aussi que la population mondiale baisse très profondément pour permettre à ceux qui nous dirigeront (Bill Gates et toute sa tribu qui se retrouve à Davos) de continuer à vivre noblement, comme eux seuls le méritent, puisqu’ils ont gagné beaucoup d’argent.

Cela exigera malheureusement de supprimer nos structures démocratiques, les électeurs votant assez rarement pour des gens qui ont pour objectif de les faire crever de faim tout en leur interdisant de bouger et d’avoir des enfants, mais on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, et les œufs n’ont pas leur mot à dire sur la façon dont ils seront cassés

Pour bien comprendre l’imbécilité congénitale de ce nouveau monstre intellectuel, il me faut expliquer d’abord que les deux parents n’étaient déjà pas très brillants.

Commençons par Malthus.

Il nous explique en 1798 que, comme la population croît de façon géométrique et la nourriture de façon arithmétique, le monde allait faire face à d’immenses famines et que donc la seule solution était de ne pas faire d’enfants si on voulait leur éviter de mourir de faim.

On remarque le côté farceur et ludique de la thèse, complètement à l’opposé de la parole du Christ « Croissez et multipliez », ce qui est curieux pour un pasteur, mais pas tant que ça.

Quant à la thèse disant qu’il n’y en aurait pas assez pour tout le monde, je n’ai pas compté le nombre de commentaires que j’ai eu depuis des années pour m’expliquer qu’il était « évident « que nous allions un jour manquer de pétrole, blé, viande, farine, caviar, foie gras (par ordre d’importance) etc….

Ce à quoi je réponds toujours que l’âge de pierre ne s’est pas terminé par manque de cailloux et que tant qu’il y aura du Châteauneuf du Pape, je ne me fais pas trop de soucis.

Plus sérieusement.

Les vrais Malthusiens ont deux très fortes convictions :

  • Il y a trop de monde sur la terre. Ce qui n’a jamais été vrai, et qui de toute façon va s’inverser d’ici trente ans puisque les taux de fertilité des femmes baissent partout, et que donc la population mondiale va commencer à baisser sèchement à partir du dernier quart de ce siècle et cela est certain. D’ici-là, la pénurie de main-d’œuvre dans le monde entier va devenir de plus en plus sévère. Nous allons donc souffrir d’une remarquable pénurie de main d’œuvre dans les décennies qui viennent. Dans le fond, s’il y a eu un homme en trop sur la terre, ce fut Malthus.
  • Nous vivons dans un monde fini et tout se terminera mal de toutes façons. Nous allons tous mourir de faim, de froid ou de chaud quand toutes nos ressources seront épuisées Ce qui veut dire qu’ils ne prennent jamais en compte l’inventivité humaine qui est infinie. Par exemple, si l’on trouve un jour une façon rentable de stocker de l’électricité de ce jour, le risque d’une pénurie d’énergie disparaitra instantanément.

Les Malthusiens ont toujours eu tort, mais à chaque génération nous avons droit à un nouveau Malthus, en général professeur d’université, qui remet au goût du jour la pensée Malthusienne.

Je me souviens à la fin des années soixante du bestseller mondial de Paul Ehrlich (professeur à Stanford), « the population explosion », expliquant dans la première phrase de son livre qu’au début des années 70, l’Inde et le monde entier allait connaître des centaines de millions de mort à cause des famines qui allaient sévir pendant cette décennie.

A la fin des années 70, l’Inde commençait à exporter du blé, une nouvelle semence ayant été trouvée.  Et depuis la date de la parution de son premier livre, la population indienne a plus que doublé et les famines ont disparu.

Ce qui n’a pas fait baisser d’un iota la popularité médiatique de l’auteur qui, s’étant trompé sur tout depuis cinquante ans, continue à être invité par les médias et au congrès des Etats-Unis pour nous expliquer que nous allons tous mourir dans des souffrances atroces et dans un futur très proche.

Autre exemple.

Au milieu des années 70 se produit une grande crise énergétique. Le pétrole passe de 2 $ à 30 $ le baril.  Le Club de Rome, une organisation malthusienne s’il en fût, nous explique que l’on n’a encore rien vu, que le monde consomme 50 millions de barils de pétrole par jour et que dans sept ans, il n’y en aura plus.

Moyennant quoi, cinquante ans après, le monde en consomme 100 millions par jour, nous avons douze ans de réserves prouvées et le pétrole est à $ 74 dollars le baril, ce qui est moitié moins en termes réels qu’au premier janvier 1980…

Venons-en maintenant à l’horizon indépassable de la pensée humaine, le Marxisme et sa traduction dans la vie réelle, le cauchemar communiste.

L’idée de base est que les capitalistes extraient à leur profit une plus-value sur le travail des prolétaires et que dans un régime communiste, cette plus-value retournera aux prolétaires, et ce sera le paradis sur terre.

Ne sont pas prises en compte la nécessaire constitution de l’épargne et donc l’augmentation du stock de capital, le rôle de l’entrepreneur, la nécessité d’un droit de la faillite, le changement dans les goûts des consommateurs, l’inexistence de la création destructrice.

Le communisme ne marche pas et le socialisme scientifique encore moins.

Mais si on rentre dans une période de décroissance contrainte par l’arrivée inéluctable des pénuries, le marché ne peut pas être laissé à lui-même, et il faudra organiser la société pour que les tickets de rationnement soient distribués de façon équitable.

Et ça, le communisme sait faire en enfermant ceux qui ne seraient pas d’accord.

Et c’est ce que nous prépare le rejeton de ces deux idées stupides, le Malthusianisme et le Marxisme qui ont engendré l’écologisme catastrophique, dont les idées dominent le monde occidental en ce moment.

Et là, le coup est simple et tout d’exécution.

On n’explique plus qu’il n’y en aura pas assez pour tout le monde, on dit simplement que si l’on utilise les matières premières existantes, on va tous mourir à nouveau.

Et donc rien n’a changé, à la fin on meurt tous.

Ce qui change c’est l’interdiction d’utiliser les matières premières, puisque cette utilisation réchaufferait la planète.

Ils ont donc abandonné l’idée qu’il n’y en a pas assez pour tout le monde tant ils se sont rendu compte que la pénurie qui était censée arriver depuis des lustres n’aurait jamais lieu. Ils ont donc remplacé l’inéluctable pénurie par l’idée qu’utiliser les ressources naturelles est un gros péché contre Gaia, la déesse mère et je vois arriver devant mes yeux ébahis une nouvelle religion avec toutes les caractéristiques de celles qui sévissaient à Carthage ou en Amérique du Sud avant l’arrivée des Espagnols.

Voici les étapes habituelles qui marquent la naissance d’un nouveau clergé

  • Établir qu’un péché contre la Divinité dominante a eu lieu. En l’occurrence Gaia.
  • Le ou les pécheurs sont donc condamnés à une fin ignominieuse.
  • Le bûcher les attend.
  • Heureusement, est né à temps un clergé qui a une ligne directe avec la Divinité.
  • Les condamnés à mort ont une petite chance de s’en sortir si le clergé intervient en leur faveur, ce qu’il fera avec plaisir pour peu que les pécheurs obéissent au doigt et à l’œil au dit clergé, et que bien sûr, les membres du clergé reçoivent nombre de cadeaux qu’ils offriront sur les autels de la divinité.

Et c’est là où nous en sommes.

Une fausse science a engendré un nouveau clergé qui ne cherche qu’à vivre au détriment de ceux qui bossent.

Et le plus extraordinaire est que tout cela se fait au nom de la « Science ».

Mais cela avait déjà été le cas des deux supercheries précédentes,

Le malthusianisme se prétendait scientifique, mathématique.

Raté avec la première révolution industrielle

Le marxisme se prétendait scientifique.

Raté avec la deuxième révolution industrielle.

L’écologisme se prétend scientifique.

Ça va rater aussi, avec la troisième révolution industrielle, celle de la connaissance (voir c’est une révolte, non sire, c’est une révolution).

Mais cette thèse a en commun avec les deux précédentes le fait que ses thuriféraires haïssent la liberté individuelle et défendent les intérêts des riches et des puissants contre ceux des petits.

Cette nouvelle religion échouera, comme toutes celles qui s’opposent à la liberté individuelle.

Il n’en reste pas moins que les deux idées stupides précédentes ont fait des dégâts considérables par le passé.

Et donc, je me demande combien de dégâts ce nouveau monstre va engendrer avant de crever comme les deux autres.

En ce qui concerne les dégâts, ça me parait bien parti.

Charles Gave

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