La centrale nucléaire de Tricastin dans la vallée du Rhône
Un réacteur du parc nucléaire d'EDF, Tricastin 4, était à l'arrêt ce jeudi, en raison d'une moindre consommation d'électricité en plein redoux des températures. Sa remise en service est prévue le 9 janvier.
Un réacteur du parc nucléaire d'EDF qui ferme l'hiver, alors qu'il n'est ni en panne, ni en maintenance, c'est assez rare. « Les températures douces, au-dessus des normales de saison, et la moindre consommation en cette période font que le réseau n'a pas besoin de tous les réacteurs disponibles », a indiqué l'énergéticien, dans un point de situation, dans lequel il fait état de 42 réacteurs en fonctionnement et 14 réacteurs à l'arrêt.
Outre cette douceur des températures, « il y a eu une moindre consommation, pendant les fêtes surtout, et donc on a mis à l'arrêt plusieurs réacteurs parce que le réseau électrique n'en avait pas besoin », précise-t-on chez EDF. La consommation d'électricité a reculé de 8,5% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019) à la même période, selon des chiffres arrêtés au 1er janvier et un dernier point de RTE, publié mardi.
La consommation de gaz en décembre a chuté de 12,2% selon le gestionnaire des gazoducs
« Juste avant Noël », plusieurs réacteurs ont été ainsi arrêtés « sur de courtes périodes », avec « un pic à 10 réacteurs le week-end dernier, arrêtés pour modulation », lesquels ont presque tous repris au 2 janvier, sauf Tricastin 4, dont la remise en service est prévue le 9 janvier à date. Il reste toutefois « immédiatement disponible », en cas de besoin.
La situation est en effet moins sombre de ce côté-là : lors de ses vœux aux acteurs économiques, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a remercié jeudi EDF et fait applaudir l'entreprise et son PDG pour le retour de 44 GW rebranchés « au moment où je vous parle ». Il le promet : « Nous tiendrons donc notre objectif de 45 GW qui reviennent sur le réseau en janvier 2023 », sur une capacité totale installée de 61,4 GW.
En Allemagne, « le scénario du pire » évité
Privée de gaz russe, l'Allemagne a jusqu'à présent évité « le scénario du pire » concernant son approvisionnement énergétique et envisage l'hiver prochain avec « un certain optimisme », selon son ministre de l'Economie et du Climat, Robert Habeck. A l'approche de la mi-janvier, « les réservoirs de gaz sont bien remplis, à plus de 90%, et les prix sont en baisse », a-t-il observé. « Certes, rien n'est garanti (...) mais cela montre qu'une action politique déterminée, bonne et intelligente est couronnée de succès. »
Concernant l'hiver prochain, même si les prix du gaz pourraient repartir à la hausse selon l'évolution de l'épidémie de Covid-19 en Chine, le ministre écologiste s'est montré confiant car son pays devrait l'aborder avec des stocks cette fois-ci pas totalement dégarnis et des livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) qui montent en puissance.