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Lors du 32e sommet de la Ligue arabe ce vendredi 19 avril 2023, les dirigeants du Moyen-Orient ont chaleureusement accueilli le président syrien Bachar al-Assad, marquant ainsi une victoire significative pour le leader syrien qui était autrefois ostracisé. Cette réception témoigne de sa volonté de tourner la page sur une décennie de guerre civile sanglante, marquée par l’ingérence « va-t-en-guerre » occidentale.

Rappelons que l’intervention de l’occident, qui a débuté au milieu des soulèvements du Printemps arabe en 2011, a causé la mort de centaines de milliers de personnes et le déplacement de la moitié de la population syrienne. Alors qu’une fin à la Mouammar Kadhafi lui était destinée, le président de la République arabe syrienne a survécu à de nombreux adversaires et a reconquis du territoire avec l’aide économique et militaire de Moscou et Téhéran. Selon les estimations américaines, il contrôle désormais nominalement près des deux tiers du pays, tandis que les restes de l’État islamique sont fortement affaiblis.

Après une suspension de 11 ans, la Syrie fait son grand retour au sein de la Ligue arabe, marquant une étape significative dans sa réintégration régionale après une longue période d’exil. Un retour historique salué par le Roi de Jordanie « Aujourd’hui, nous saluons le retour de la Syrie dans la Ligue arabe comme une étape importante qui, nous l’espérons, contribuera aux efforts de sortie de crise. » 
 
Lors de son discours, le président Assad dira :
« Je remercie chaleureusement le Roi d’Arabie Saoudite pour avoir réussi ce sommet et pour ses efforts pour réintégrer la Syrie et réunifier les pays Arabes. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une opportunité de changer la situation internationale, et c’est une opportunité historique de réorganiser nos affaires avec le moins d’ingérence étrangère. » 
Le président syrien Bachar el-Assad a profité du podium qui lui est offert pour exhorter la Ligue arabe à s’attaquer à la fois aux actions de l’entité sioniste « Israël » envers les Palestiniens et à l’occupation par la Turquie de certains territoires syriens. De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas exprime fermement sa position en déclarant :
« Nous affirmons notre rejet de la violation continue de notre terre et de nos valeurs sacrées par les autorités d’occupation israéliennes. Nous appelons la communauté internationale à tenir Israël responsable de ses crimes. » 
Le prince héritier saoudien serre la main du président syrien Assad à son arrivée au 32e sommet de la ligue arabe et après 11 ans de suspension de la Syrie.
Un autre point crucial, qui pourrait déplaire aux États-Unis et à Israël, est soulevé par le Roi de Bahreïn, affirmant :
« Nous saluons les sérieux efforts arabes visant à établir un nouvel ordre régional équilibré, symbolisé par la reprise des relations diplomatiques entre le Royaume et l’Iran. Nous renouvelons notre détermination à poursuivre la voie de l’action arabe commune avec le libre arbitre afin d’établir la stabilité et l’harmonie dont nos peuples doivent jouir. »
Le président d’Égypte, Abdel Fattah El-Sisi, met en garde contre la poursuite du conflit militaire et sécuritaire entre Israël et la Palestine, en déclarant :
« Nous mettons en garde contre la poursuite du conflit militaire et sécuritaire entre Israël et la Palestine, qui entraînera des conséquences désastreuses pour les deux peuples. Il est de notre devoir de formuler des solutions décisives aux problèmes de la région et de mettre en œuvre le concept arabe commun. »
Mohammed ben Salmane, prince héritier d’Arabie saoudite, souligne l’engagement du Royaume envers le peuple palestinien en déclarant :
« Le Royaume n’a pas hésité ni tardé à apporter son soutien au peuple palestinien pour la récupération de ses terres, la restauration de ses droits légitimes et l’établissement d’un État palestinien indépendant. »
Ces déclarations montrent que les dirigeants arabes expriment leurs préoccupations, leurs aspirations et leur volonté d’agir collectivement pour résoudre les problèmes régionaux, notamment la question palestinienne et les tensions avec Israël. 

Que deviennent les occidentaux et Israël ?

Cet événement met en évidence les divergences importantes entre les États-Unis, Israël et certains de leurs plus proches partenaires du Moyen-Orient sur des questions qui les unissait autrefois. Selon le Washington Post, L’administration Biden s’est engagé à maintenir une politique d’isolement et de pression contre le président Assad, Washington maintiendra les sanctions empêchant les entreprises et les pays de faire des affaires avec Damas. Evidemment, l’Europe suivra les directives ordonnées par les États-Unis.

Lors du discours du Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, au sommet de la Ligue Arabe : « Nous sommes satisfaits des rapprochements avec l’Iran et la Turquie. La Ligue Arabe doit jouer un rôle clé dans la résolution des conflits entre Arabes. Nous devons unir… »

Ce rapprochement reflète la reconnaissance croissante dans les capitales du Moyen-Orient. Malgré les efforts déployés précédemment pour cultiver une opposition forte à Assad, la politique américaine visant à remplacer le leader syrien s’est avérée infructueuse. Alors que l’Occident bénéficiait autrefois de la division au Moyen-Orient, cette réalité change progressivement chaque jour avec le processus de réconciliation en cours. L’Occident perd du terrain, sa position s’affaiblit progressivement.

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