Les Grands Quotidiens
La Vigie, fondée en
1908, au milieu d’une population de quelques centaines de colons, dans une
ville qui se réparait d’un bombardement, devait avoir des débuts modestes. Son
premier capital fut de dix mille francs. Avec cela, elle se procura une vieille
presse Marinoni, à bras, quelques casses de caractères et les accessoires les
plus indispensables.
L’accroissement rapide de la
population, donc de son tirage, l’élan qui emportait tous les artisans de
l’œuvre marocaine, la conduit à augmenter peu à peu son matériel. Le journal a
construit deux immeubles.
Le premier, où furent installées
les machines en 1914, avait été édifié en bordure d’une place où devait se
trouver l'Hôtel des Postes. Mais la guerre arrêta l’exécution des plans
primitifs et, par la suite, l'Hôtel des Postes se trouva situé d’un autre côté.
Le développement du quartier choisi devenait ainsi compromis et La Vigie
Marocaine se voyait isolée et éloignée du centre de la ville pour de longues
années encore.
Elle résolut donc de recommencer
son effort immobilier. C’est à quoi elle aboutit à construire, près de
la Bourse de Commerce, sur le Boulevard le plus fréquenté de la ville, un
immeuble magnifique qui fait l’admiration de tous. La Vigie Marocaine n’oublie
pas qu’elle doit à la Société Linotype d’avoir pu assurer son développement et
acquérir un matériel qui la maintient toujours au premier rang.