Menu

News


De nombreux observateurs ont relevé que les économistes grand public appellent de plus en plus à une abolition de l’argent liquide.

Il serait facile d’ignorer ces propositions et de les qualifier de ridicules si la Fed n’avait pas publié un rapport en 1999, qui suggérait l’établissement d’une taxe sur l’argent liquide par le biais de l’imposition d’une date d’expiration pour forcer les déposants à dépenser leur monnaie.

Derrière cette grande idée se cache un universitaire qui a été invité par la BCE, la Fed, le FMI et la Banque nationale suisse. Le fait que deux de ces groupes aient déjà imposé des taux d’intérêt négatifs (la BCE et la Banque nationale suisse) devrait nous indiquer que ce genre d’idée est pris au sérieux par les banques centrales.

Le rapport, qui a été écrit il y a seize ans, suggère que si la Fed ne parvenait pas à relancer la croissance grâce aux taux d’intérêt proches de zéro, elle pourrait tenter l’une de ces trois possibilités :
  1. Imposer une taxe sur la valeur de l’argent qui est retiré du système
  2. Acheter des actifs (QE)
  3. Effectuer des transferts monétaires (distribuer de l’argent au travers de véhicules variés)
Concernant le premier point, l’idée ici est que puisqu’il n’est pas très coûteux de stocker de l’argent liquide (rien de plus que le coût d’achat de coffres), la Fed devrait être autorisée à imposer une taxe sur cet argent liquide pour forcer ceux qui en possèdent à le dépenser (afin qu’il réintègre le système bancaire) ou à l’investir.

Afin que cela puisse fonctionner, il faudrait que chaque billet soit équipé d’une bande magnétique qui puisse enregistrer la date à laquelle il a été retiré. Ainsi, dès qu’un billet se retrouverait à nouveau déposé auprès d’une banque, la banque qui le recevrait utiliserait ces données pour déduire un certain pourcentage de la valeur du billet et imposer ainsi une taxe de dépôt.

Si le taux était de 5% par mois et que vous retiriez un billet de 100 dollars pour une durée de deux mois, puis le déposiez à nouveau, la banque qui le recevrait ne l’enregistrerait que comme ayant une valeur de 90,25 dollars (100 x O,95 = 95 dollar au bout d’un mois, et 95 x 0,95 = 90,25 dollars au bout de deux mois).

Voilà qui peut sembler ridicule, mais je peux vous assurer que les banques centrales prennent ce genre de propositions très au sérieux. Le QE paraissait complètement insensé en 1999, et il n’en est pas moins que nous en ayons déjà essuyé trois programmes d’une valeur totale de 3 trillions de dollars.

En 1999, personne n’aurait cru que la Fed puisse se permettre d’imprimer 3 trillions de dollars de QE. Mais c’est ce qui s’est passé. Et compte tenu du fait que ce QE ait échoué à stimuler les dépenses des consommateurs et la croissance économique, je ne serais pas surpris de voir la Fed adopter une autre de ces trois propositions d’ici quelques mois.

JP Morgan a déjà commencé à mettre en place un programme similaire en interdisant le stockage d’argent liquide dans ses coffrets de dépôt.

Dès le mois de mars, Chase a commencé à restreindre l’usage d’argent liquide sur certains marchés, dont la région de Cleveland. Cette nouvelle politique empêche les emprunteurs d’utiliser du liquide pour régler leurs cartes de crédit, leurs prêts immobiliers, leurs prêts automobiles et leurs marges de crédit. Chase est même allée jusqu’à interdire le stockage d’argent liquide dans ses coffrets de dépôt.

Dans une lettre adressée à ses clients et datée du 1er avril 2015 concernant ses contrats de location de coffrets de dépôt, la banque a souligné le point suivant : « Vous accepterez de ne déposer ni pièces ni billets de banque autres que ceux susceptibles de disposer d’une valeur de collection ».

Nous avons donc là la plus grosse banque des Etats-Unis, qui interdit à ses déposants de déposer de l’argent liquide dans ses coffrets de dépôt. Et personne n’a crié au scandale.

La Fed a déclaré la guerre à l’argent liquide. Une taxe sera bientôt appliquée.

Source: Goldbroker

 
Top