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On a souvent l'impression que la crise économique "nous est tombée dessus" comme une malédiction périodique et imparable. Or il n'en est rien. La crise actuelle a été délibérément provoquée par des une poignée de milliardaires sans scrupule et dans le seul but de s'enrichir encore plus !

Contrairement à une idée reçue, la dette grecque, en 2009, n'était pas pire que celle de bien d'autres pays européen. Elle atteignait à peine 50% du PIB, ce qui est un niveau très supportable (les états-unis, par exemple, ont une dette qui dépasse de très loin leur PIB). Alors pourquoi dis-t-on que la Grèce est en faillite ? Nous allons voir que cela ne doit rien au hasard mais qu'il s'agit d'une stratégie délibérément orchestrée.

Mais qu'est-ce que la dette souveraine d'un pays ? Pour le comprendre, il faut revenir en arrière, vers les années 1975. C'est en effet à ce moment que, quasiment simultanément, presque tous les pays du monde ont renoncé à se financer auprès de leurs propres banques centrales (comme la banque de France en France), pour se tourner vers les banques privées. C'est même pire que cela : ces états se sont interdits de se financer auprès de leur propres banques centrales (à zéro pour cent), et ont délibérément accepté de ne se tourner que vers des banques privées (auquelles ils doivent payer des taux d'intérêt). En france, c'est sous Pompidou que cela a eu lieu, à l'instigation de V Giscard d'Estaing.

Pourquoi ces états ont-ils renoncé à cela ? Officiellement pour "découpler le pouvoir monétaire du pouvoir politique" et "s'éviter la tentation de faire marcher la planche à billets", et pour "avoir, comme les états unis, une gestion saine de leur monnaie". Foutaise. La vraie raison, c'est que les gouvernants de ces états étaient (déjà) au service des puissances de l'argent. Dès 1913 aux USA, le Federal réserve bank Act créait en effet une banque centrale... privée. Eh oui, la banque centrale américaine n'est pas soumise au gouvernement américain, elle est 100% privée, ce qui conduisit à l'enrichissement fabuleux de la famille de banquiers Rockfeller qui en possédait la majorité. Dès 1973, l'emprunt Giscard assurait la fortune de la banque Rothschild (un grand ami de Giscard).

La dette "souveraine" d'un état, c'est la somme des intérêts (et pas du capital) qu'il doit payer pour se financer auprès de ces banques privées. Cette dette est, comme toute les dettes, un titre de créance qui est négociable en bourse : si vous estimez que l'état sera en mesure le la rembourser sans problème, sa valeur en bourse sera proche de la vraie valeur de la dette, mais si vous estimez que ledit état aura des difficultés, sa valeur peut chuter brusquement. Comme juger la capacité d'un pays à rembourser sa dette est assez complexe, les boursicoteurs s'en remettent a des "agences de notations" comme Standard and Poor's, Fitch, et Moody's qui "notent la capacité d'un pays à la rembourser (le AAA étant la meilleure note).

Revenons à la Grèce. En 2009, donc, a lieu dans un restaurant de New York (qui sert de très bons steacks) une réunion entre cinq des plus grands patrons de Hedge Funds, ces fonds spéculatifs qui misent sur les fluctuations de l'économie. Ils ont des raisons d'être contents : de nouveaux instruments financiers très complexes viennent d'être mis au point, qui leur assurent sans aucun contrôle le droit de spéculer à la hausse ou à la baisse sur les dettes souveraines. De plus, ces cinq patrons ont dans leur poche l'agence de notation Fitch. Ils décident alors de s'attaquer à la Grèce, petit pays plus facile à déstabiliser que la France par exemple.

C'est très simple: il s'agit de refaire le même coup que Georges Soros, patron d'un Hedge Fund (tiens, tiens...) Quantum Fund, basé à Curaçao, paradis fiscal bien connu, et devenu milliardaire en 1992 après avoir parié contre la Livre Sterling et provoqué sa chute sur de simples rumeurs sans fondement réel. La spéculation à la baisse est un outil complexe et réservé aux spécialistes, mais ça peut rapporter très gros, encore plus que la hausse.

Et encore mieux, l'un de ces cinq révèle qu'il a réussi, par des manoeuvres complexes, à faire en sorte que la dette grecque "connue de tous" soit en meilleur état que la dette réelle. Il suffirait donc de publier cette information après avoir pris des positions contre la dette pour paniquer les marchés et s'enrichir "magiquement". Techniquement, c'est c'est un délit d'initié.

Il faut savoir que les agences de notation sont libres de publier ce qu'elles veulent et que si en général leurs notes reflètent la réalité (il en va de la crédibilité de l'agence), de temps en temps ces notes sont... n'importe quoi. Par exemple les agences, parce qu'elles sont américaines ou anglaises, ont toujours largement surévalué la capacité des USA à rembourser leur dette. Donc Fitch va délibérément créer une panique en "dégradant" la note grecque, juste après que les cinq aient spéculé à la baisse sur la valeur de la dette.

La chute de la valeur du titre "dette grecque" s'en suit immédiatement. Il faut savoir que les financiers en général, et plus particulièrement les plus gros, qui sont les fonds de pension américains chargé de payer les retraites, sont des moutons qui s'enfuient au moindre signe d'agitation. Ils s'enfuient donc.

Et bien sûr, des que des doutes surgissent sur la capacité d'un état à rembourser sa dette, les taux auquel il peut se refinancer augmentent, atteignant pour la Grèce 7%, puis un ridicule 20% en 2012 (alors que le gouvernement Grec aurait pu se refinancer à zéro pour cent auprès de sa propre banque nationale, mais qu'il n'en a plus le droit, de sa propre initiative...)

Ainsi des centaines de milliers de personnes se sont retrouvés au chômage et/ou dans la misère et seulement pour enrichir cinq Hedge funds anglo saxons !

Un système devenu fou 
Contrairement à une idée reçue, l'argent ne manque pas en Europe. Le continent n'a même jamais été aussi riche. Mais L'argent n'est pas dans les mains de ceux qui peuvent relancer l'économie.

Qu'est ce que l'argent, au fait ? L'argent, de nos jours, n'a plus rien à voir avec les pièces et les billets, qui ne représentent que 10% de la masse monétaire. L'argent, la vraie source de l'argent, c'est le crédit. Lorsque vous empruntez dix mille euros, la banque écrit "payé dix mille euros à Mr X" dans la colonne de gauche de son livre de compte, et "Mr X me doit dix mille euros (plus les intérêts)" dans la colonne de droite. Cette colonne de droite, c'est l'argent. Cela constitue un titre de créance que la banque peut revendre à n'importe qui. C'est cela l'argent, aujourd'hui.

Ce qu'il faut comprendre, c'est que le système fonctionne comme une baignoire. Le volume d'eau de cette baignoire, c'est la masse monétaire. Ce volume augmente lorsque les banques consentent des crédits (qui sont donc le robinet de la baignoire), et il diminue lorsque les particuliers ou les entreprises remboursent ce qu'ils doivent aux banques (les remboursements sont donc la "bonde" de vidange de la baignoire).

La baignoire se vide régulièrement, au rythme continu des remboursements. Mais en revanche elle se remplit de manière complètement saccadée :
  • Lorsque l'économie va bien les particuliers et les entreprises sollicitent plus de crédit, et les banques ont plus confiance dans la capacité de remboursement des emprunteurs, la baignoire se remplit donc plus vite qu'elle ne se vide.
  • Mais lorsque l'économie va mal, le crédit devient rare et cher et la baignoire se vide plus vite qu'elle ne se remplit : la masse monétaire diminue et l'argent commence à manquer partout. C'est donc un système complètement fou et fondamentalement instable. Lorsque ça va bien ça va encore mieux et réciproquement lorsque ça va mal, ça ne peut qu'empirer.
Qu'est-ce qui peut stopper ces spirales infernales ? Une spirale à la hausse s'arrête lorsque qu'une "bulle" éclate, c'est à dire lorsque les prix deviennent si élevés que les investisseurs se disent "non, je ne vais pas payer ça quand même, ça n'a plus rien à voir avec la valeur réelle".

Et une spirale à la baisse ? Elle ne peut s'arrêter que lorsque un gros investisseur (comme un état) remet de l'argent dans la baignoire, c'est à dire emprunte énormément... à condition de pouvoir le faire à des taux "normaux", et d'injecter l'argent emprunté dans l'économie réelle, c'est à dire dans des investissements, travaux, salaires, etc. Or actuellement les états empruntent bel et bien... Mais pour financer leur dette, c'est à dire pour donner de l'argent à ceux-là même qui sont la cause de tous leurs maux, les banques. Cela ne peut pas fonctionner, cela ne doit pas durer !


Et L'Europe... 
Comme le "coup de la Grèce" avait si bien marché, nos cinq Hedge funds, plus quelques autres qui ont compris le système et pris le train en marche, se sont attaqués ensuite au Portugal, à l'Italie, à la France... A toute la zone Euro en fait, en spéculant sur son éclatement. L'éclatement de la zone euro serait une aubaine pour ces financiers sans scrupule, alors qu'il serait une catastrophe pour les européens. D'ailleurs le magazine Financial Time, qui est à la solde des financiers anglo-saxons, a consacré toutes ses "unes" de l'année 2011 au thème "l'Euro est foutu". Mais heureusement c'est faux !

Et, si l'Euro ne se casse pas la gueule après tout ça, c'est à cause des... chinois. Les chinois sont mains, c'est bien connu, mais ils sont surtout très au fait de la réalité économique et financière. Et il savent très bien que les "fondamentaux" européens sont bons, alors que ceux des américains sont mauvais et que le dollar est en réalité bien plus fragile que l'Euro car la dette américaine réelle est abyssale alors que la dette européenne n'est qu'un leurre dû à une comptabilité délirante. Alors, comme ils ont plein d'argent, ils achètent de l'euro, au grand dam de nos cinq affreux Hedge Funds. Les chinois spéculent sur la chute du dollar à long terme, et ils ont raison.

Pour en savoir plus: voici la vidéo de la célèbre conférence "L'État et les banques, les dessous d'un hold-up historique" par Myret Zaki et Etienne Chouard le 3 Décembre 2011. La première demi-heure est tout à fait passionnante, regardez cette vidéo, ce ne sera pas du temps perdu !
 
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