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L'Union européenne est devenue trop grande pour être gouvernée de manière efficace sur l'ensemble de son territoire, estime John Kay, économiste et contributeur du quotidien Financial Times.

L'UE avec ses idées intarissables de renforcement de l'intégration et d'élargissement rappelle les grands empires du passé, a fait remarquer John Kay dans son article publié dans le Financial Times. Pourtant, l'organisation est incapable d'exercer une gouvernance de manière efficace sur l'ensemble de son territoire, car certains de ses membres sont très en retard au niveau du développement économique. C'est dans ce genre de circonstances que les grands empires ont fini par péricliter dans le passé, a-t-il rajouté.

Selon l'expert, l'Europe parle beaucoup et avec fierté de ses valeurs, de sa culture et des avantages des institutions européennes, en déclarant assez souvent son envie de propager tous ces acquis dans les autres pays et en leur proposant d'intégrer l'organisation.

Des déclarations qui auraient pu être faites par les "personnages les plus désagréables de l'histoire du monde", car dans le fond, ce genre de discours a toujours été l'apanage des impérialistes.

Ainsi, les paroles d'un chant nationaliste britannique "Larges et toujours plus larges, tes frontières seront fixées. Puisse dieu, qui t'a fait puissante, te rendre encore plus puissante" rappellent les idées d'élargissement de l'UE, affirme l'auteur de l'article.

Effectivement, en général, l'UE accepte l'adhésion des pays qui annoncent leur souhait de l'intégrer, même si leur niveau de démocratie et de développement économique ne correspond pas forcément aux normes établies par l'organisation.

Il est vrai que l'UE n'a envahi personne, contrairement aux empires des XIXe et XXe siècles, qui s'accaparaient de nouveaux territoires en ignorant l'opinion des peuples soumis et en réprimant toute liberté démocratique. Néanmoins, aujourd'hui, le territoire de l'UE dépasse les frontières dans le cadre desquelles l'organisation pourrait exister sans problèmes, amenant ainsi à la confrontation géopolitique avec la Russie et compliquant les relations entre la zone euro et les économies périphériques.

"La chute des empires a été en grande partie provoquée par leur taille démesurée, quand la périphérie commençait à protester et que le centre se posait des questions sur la pertinence de l'existence d'un tel projet", a fait remarquer John Kay.

Selon l'auteur, tous ces symptômes sont propres à l'Europe d'aujourd'hui. L'UE a perduré grâce à un élargissement permanent dont le rythme était trop rapide pour que les nouveaux membres puissent coller aux standards établis par l'organisation.

"Cette stratégie ambitieuse est probablement allée trop loin", a conclu M.Kay.

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