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Chronobiologie, l'homme et ses rythmes, est un documentaire (0h52) sur l'étude des rythmes biologiques auxquels nous sommes soumis. L’horloge sociale ou interne, influence notre comportement et notre santé. Le professeur Till Roenneberg, spécialiste mondial de la chronobiologie, nous explique le fonctionnement de nos rythmes biologiques et les avancées scientifiques.

La chronobiologie est une discipline scientifique étudiant l’organisation temporelle des êtres vivants, des mécanismes qui en assurent la régulation (contrôle, maintien) et de ses altérations. Cette discipline traite essentiellement de l’étude des rythmes biologiques.

En comprenant le fonctionnement de notre horloge interne, la chronobiologie pourrait contribuer à soigner ou prévenir des maladies. Tel est l'enjeu de son corollaire médical, la chronothérapie. Les équipes du CHU de Villejuif proposent ainsi aux patients souffrant de cancers des chimiothérapies en phase avec leur horloge biologique et obtiennent des résultats encourageants.

Dur pour un ado de sortir du lit le matin ! La faute à la puberté, qui transforme les jeunes en oiseaux de nuit, explique le professeur Till Roenneberg, spécialiste mondial de la chronobiologie, l’étude des rythmes biologiques. Mais de nombreux adultes et personnes âgées ont aussi du mal à s’endormir et souffrent d’un manque de sommeil chronique.



L’horloge sociale serait-elle en avance sur notre horloge interne ? Alors que nous dormons en moyenne trente minutes de moins qu’il y a vingt ans, les médecins établissent des liens entre troubles du sommeil et certaines formes de dépression, de diabète et de démence sénile. Les généticiens ont découvert pour leur part des gènes d’horloge dans notre ADN.

Corollaire médical de la chronobiologie, la chronothérapie se sert de ces connaissances pour traiter ou prévenir des maladies. Contre la polyarthrite rhumatoïde, les spécialistes ont ainsi développé un médicament "intelligent" qui libère son principe actif aux heures optimales. Les équipes du CHU de Villejuif proposent, elles, aux patients souffrant de cancers, des chimiothérapies en phase avec leur horloge biologique et obtiennent des résultats encourageants.

Bien que l’idée du facteur temps en biologie et en médecine ne soit pas nouvelle, notion que l’on retrouve chez Aristote et Pline qui constatent la rythmicité dans la reproduction, la floraison, l’hibernation ou la migration, les réflexions, recherches et pratiques de ces dernières décennies ont longtemps été influencées par une croyance en l’invariance des êtres vivants sur le court terme, à l’échelle des 24 heures, tout comme à l’échelle d’une année.

Les rythmes biologiques sont donc entraînables, c'est l'ajustement de la période des rythmes, mais aussi persistants, c'est la mise en évidence par protocoles de free run ou libres cours, dans lesquels on coupe l’individu de tous signaux susceptibles de le resynchroniser.

On peut déplacer leurs phases par induction via la manipulation des synchroniseurs comme la lumière et ainsi créer des avances ou des retards de ces phases, et donc en cas de pathologie, remettre à l’heure l’horloge biologique et ainsi remettre en phase l’organisation temporelle de l’individu. Les rythmes circadiens sont peut être les rythmes biologiques les plus remarquables et les plus facilement observables.

D’autres synchroniseurs, sociaux notamment, s’adressent à notre cortex. Ils sont des signaux et peuvent être appris. Grâce à un travail cérébral spécifique, tout signal perçu comme repère temporel peut devenir un synchroniseur et orienter notre vécu circadien, mais aussi, le cas échéant, circ annuel, ultradien, etc. Autrement dit, notre horlogerie interne est influencée par le bruit des voisins, le déclenchement de la sonnerie du réveil, l’heure de passage du facteur, le moment quotidien pendant lequel telle personne a pris l’habitude de nous téléphoner, etc.

Chez l’homme, les synchroniseurs sociaux ont un effet plus important que les synchroniseurs naturels, mais on observe des phénomènes semblables chez certains animaux sociaux qui se synchronisent grâce aux informations données par leurs congénères. Un synchroniseur social peut en remplacer un autre par un phénomène d’apprentissage.

Les différents pics et creux des rythmes biologiques ne sont pas distribués au hasard, mais relèvent d'une véritable programmation dans le temps des nombreuses activités, métaboliques, nerveuses, endocriniennes..., permettant un ajustement de l'organisme au mode de vie. Cette adaptation n'est pas individuelle, mais spécifique de l'espèce.

L'humain, homo sapiens, est un "animal" à activité diurne, et tous ses rythmes biologiques, son organisation temporelle, répondent à la nécessité de faire face, physiquement et intellectuellement, à son activité diurne. Ainsi, les performances du système nerveux, attention, coordination motrice, mémoire, la force musculaire, la fréquence cardiaque et respiratoire, atteignent leur maximum au cours de la journée. Par contre, d'autres variations biologiques, comme le taux de lymphocytes, cellules blanches du sang qui participent à la défense anti-infectieuse de l'organisme, sont au maximum au milieu de la nuit.

Cette notion d'organisation temporelle a une réelle importance, non seulement théorique, mais aussi pratique. Les accidents de voiture ou d'avion dus à une erreur humaine se produisent souvent vers deux ou trois heures du matin, heure où les potentialités physiques, psychiques et intellectuelles des humains sont au plus bas. C'est le moment où les réponses, les réflexes, sont les plus lents et les moins adéquats.

Le chronobiologiste américain Charles Ehret, de Chicago, a même rapporté que la gravité de l'accident à l'usine nucléaire de Three-Mile-Island était en grande partie due au fait que la centrale s'était emballée à trois heures du matin. Les ingénieurs et techniciens de garde ont été incapables de prendre en temps voulu les décisions qui s'imposaient.









 
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