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Au lendemain de la mort d’un homme qui avait tenté de s’enfuir, le centre de rétention pour demandeurs d’asile de Christmas Island, situé dans l’océan Indien, est le théâtre, lundi 9 novembre, d’une émeute que peinent à contenir les autorités australiennes. Elles ont ainsi confirmé que « les gardes se sont retirés des bâtiments, pour des raisons de sécurité », alors que plusieurs incendies ont été signalés dans le centre.

Le ministère de l’immigration a rapporté « des troubles importants » étaient en cours dans le centre, situé à quelque 1 600 kilomètres des côtes australiennes et à 350 kilomètres au sud de l’île indonésienne de Java. Les groupes de défense des réfugiés assurent que des barrières et des murs du centre ont été détruits.

L’émeute a éclaté à la suite de la mort d’un homme qui avait tenté de fuir le centre samedi et dont le corps a été retrouvé le lendemain, au pied des falaises de l’île. La cause de sa mort n’est pas encore connue. Selon le communiqué du ministère, « une manifestation pacifique d’un groupe de détenus iraniens a commencé après la fuite, et la mort en dehors du centre, d’un détenu dimanche (…), mais d’autres détenus ont profité de la situation pour lancer une émeute et tout casser. »

Politique d’asile très restrictive
Les médias néo-zélandais rapportent que l’homme retrouvé mort dimanche était un Kurde iranien, nommé Fazel Chegeni. « Comme beaucoup d’autres, Fazel souffrait des effets d’une longue détention arbitraire », accuse Ian Rintoul, porte-parole d’un groupe de défense des réfugiés cité dans le quotidien australien Sydney Morning Herald. Il voit dans cette émeute « une explosion de colère face à la mort anonyme et à la brutalité qu’ils subissent chaque jour ». Selon la BBC, Fazel Chegeni aurait expliqué à ses codétenus « ne plus supporter la détention » et avoir seulement « besoin d’aller dehors ».

Selon la sénatrice écologiste Sarah Hanson-Young, le centre est en état de « chaos ». « J’ai parlé avec des personnes enfermées dans le centre, ils disent que la situation est très troublée et qu’il y a plusieurs incendies sur les lieux », précise à la BBC, affirmant craindre pour la sécurité de certains détenus.

L’Australie a mis en œuvre ces dernières années une politique d’immigration très stricte critiquée avec véhémence par les organisations de défense des droits de l’homme. Les bateaux de clandestins sont systématiquement refoulés par la marine australienne. Ceux qui parviennent néanmoins à gagner les rives sont placés dans des camps de rétention sur l’île de Christmas, mais aussi l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle Guinée ou sur l’île de Nauru, dans l’océan Pacifique. Même si leur demande d’asile est jugée légitime, Canberra ne les autorise pas à s’installer en Australie.

Le mois dernier, des organisations australiennes de médecins ont de nouveau fait part de leur malaise face à la détention de mineurs dans les centres de rétention pour migrants, estimant que ces enfants, une fois soignés en Australie, ne devraient pas y retourner.

Lemonde.fr












 
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