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Une Allemande, sous le pseudonyme de Karolin, a décidé de lutter contre la multiplication des rumeurs mensongères et autres fausses informations sur le sujet en créant une Google Map, la « hoax map », qui, comme son nom l’indique, s’attache à déboulonner quelques-unes des nombreuses rumeurs qui circulent actuellement à l’encontre des migrants.

Le 5 février, la chaîne allemande ARD se faisait l’écho d’un sondage selon lequel huit Allemands sur dix auraient actuellement l’impression que leur gouvernement n’arrive pas à maîtriser la crise des réfugiés. Rien de bien étonnant lorsqu’on sait à quel point le débat sur ce sujet a pu se radicaliser outre-Rhin ces dernières semaines. Depuis que la ville de Cologne a été le théâtre d’agressions sexuelles de masse au cours de la nuit de la Saint-Sylvestre, pas un jour ne se passe sans que les réfugiés, coupables tout désignés, ne soient accusés de s’être livrés à de nouvelles barbaries.

Google Map, la « hoax map »
Chaque point orange placé sur la carte indique le lieu et la date supposée d’incidents, ou de crimes, qui auraient soi-disant impliqué des réfugiés. Un simple clic suffit pour avoir accès à un résumé succinct de l’événement (en langue allemande) et à un ou plusieurs liens vers des articles parus dans des médias reconnus ayant démontré le peu de véracité de ces allégations.

La carte recense pour le moment près de 187 occurrences rien qu’en Allemagne, ainsi que le rapporte un récent article du Sueddeutsche Zeitung. Le site Internet allemand note également que la majeure partie des fausses rumeurs répertoriées sur la carte se révèlent être à la base de vraies informations qui ont été relayées hors de leur contexte par des internautes malintentionnés souhaitant les rendre virales sur les réseaux sociaux. En revanche, il apparaît aussi qu’une quantité non négligeable de ces rumeurs sont en fait fabriquées de toutes pièces.

Ainsi, pour ne citer que quelques cas emblématiques, la carte nous informe par exemple que non, la mairie de Bremen, dans le nord-ouest du pays, n’a pas distribué des coupons permettant aux réfugiés de se rendre gratuitement dans des hôtels de passe. Ou encore que non, l’affirmation selon laquelle une adolescente germano-russe âgée de 13 ans aurait été agressée par « des réfugiés » n’est absolument pas fondée, au contraire de ce que de nombreux médias russes et allemands ont pu prétendre.

De son côté, l’auteure de la carte a indiqué au Sueddeutsche Zeitung qu’elle espère que son travail permettra d’empêcher ses compatriotes de se faire une image biaisée des réfugiés qui arrivent en Allemagne. Elle se dit cependant bien consciente qu’une partie de la population sera très difficile a convaincre, dans la mesure où (comme dans le cas du phénomène observé chez les adeptes des théories du complot) certains sont déjà convaincus que les médias qui tentent de s’attaquer aux rumeurs mentent : « Heureusement, tout le monde ne tombe pas dans le panneau au point d’être convaincu de la véracité de ces rumeurs, et nous avons l’espoir qu’une partie des gens sera persuadée par les faits et changera d’opinion ».
 
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