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Après avoir foulé la scène du théâtre de la Renaissance l'année dernière à Rabat, Karim Duval fait son grand retour au Maroc. Il se produira au Megarama de Casablanca le 3 mars prochain pour son spectacle "Melting Pot". 

De père franco-marocain et de mère chinoise, l'humoriste de 34 ans a baigné dans la diversité culturelle qui lui sert de source d'inspiration pour ses spectacles. Prédestiné à une carrière d'ingénieur, Karim en a décidé autrement. Après avoir pris des cours de "one man show", il réalise son premier stand-up en 2010, "D'un commun accord", qui lance sa carrière. Entretien avec cet humoriste sans frontières.


HuffPost Maroc: Comment avez-vous commencé votre carrière d'humoriste ?

Karim Duval : Un peu par hasard, à l'époque où j'étais ingénieur. Alors que j'étais en voyage d'affaires en Corée du Sud avec un de mes supérieurs, ce dernier m'a dit qu'il prenait des "cours de one man show"! Je ne pensais pas que cela existait, et imaginais encore moins un ingénieur faire ça! Mais ça ne m'a pas laissé indifférent! Ça m'a travaillé l'esprit tout l'été et le 1er septembre j'ai rejoint ce cours, qui était en fait un atelier d'improvisation théâtrale où nous étions libres d'écrire des sketchs. J'en ai écrit un. Ça a fait rire les élèves. La semaine suivante un nouveau... et c'est vite devenu une drogue! Alors quand j'ai joué sur une vraie scène, devant 300 personnes qui rigolent à des vannes sorties de mon imaginaire, j'ai vite compris que je ne pourrais jamais m'arrêter.

Vous êtes ingénieur de formation, quel a été votre déclic pour cette reconversion ?


Toujours des choses positives: le plaisir sur scène. Ma situation était confortable et m'a donné la chance de débuter le one man show sans chercher à en vivre, juste par passion. J'adorais mon boulot, et étais soutenu à fond par mes collègues. Je voyageais beaucoup, jusqu'au jour où j'ai été envoyé à une réunion à l'Ile Maurice dans un hôtel 5 étoiles en Business class... Et là, je me suis surpris à prier pour que cela ne tombe pas en même temps qu'un festival d'humour qui avait lieu au fin fond de la campagne française, où je devais jouer 10 minutes! Quand on est face à ce genre de dilemme, c'est que la passion de la scène a pris le dessus, non? Et puis bon, il faut faire ce que l'on aime dans la vie!

Vous aviez déjà fait un spectacle l'année dernière à Rabat, qu'aviez-vous pensé du public ?


Oui j'ai joué au théâtre de la Renaissance pour la Fondation Ababou, qui fait énormément de choses pour les jeunes en situation d'échec scolaire, et que je soutiens de tout coeur. Ma première scène au Maroc... un souvenir inoubliable! La salle était pleine et le public debout! C'était très émouvant et grisant à la fois, car j'ai joué beaucoup de choses écrites sur mesure, pour le public marocain.

Quelles étaient vos inspirations pour votre one-man show ?


Je suis d'origine marocaine, française et chinoise. J'ai grandi à Fès, dans un mélange de ces trois cultures. C'est en soi une énorme source d'inspiration. Au Maroc, les asiatiques étaient encore plus rares dans les années 80... on était un peu vus comme des extraterrestres, l'"a3jeb" ! (mais toujours avec bienveillance, car je pense que les gens respectaient beaucoup Jackie Chan!) Et ce "Melting Pot" unique intriguait d'autant plus les gens, marocains et étrangers (touristes, expatriés, immigrés au Maroc...) donc d'accents, de voix et de personnages... Il n'y avait plus qu'à s'imprégner de tout cela! Et même si je n'ai jamais manqué de rien personnellement, mes parents m'ont toujours ouvert les yeux sur tous les milieux sociaux. D'où mon humour, parfois un peu noir, un regard un peu acerbe sur la réalité.

Quel est votre humoriste préféré ?


J'ai beaucoup d'admiration pour la plupart des grands, car ils ont tous une singularité, si difficile à imposer quand on fait ce métier. Mais je suis bien sûr un fan inconditionnel de Gad Elmaleh: c'est un artiste tellement complet. Quand il est sur scène, on a l'impression de voir jouer Lionel Messi, et on croit que l'humour c'est simple... Et pour moi, c'est ça le génie! Aussi, vu que j'aime interpréter des personnages, j'ai beaucoup d'admiration pour Hanane Fadili. Et j'ai rarement autant ri à un spectacle qu'à celui d'Abdelkader Secteur!

Que réservez-vous au public de Casablanca ?

Pas mal de surprises! C'est une date extrêmement importante pour moi. Vous savez, j'ai donné plus de 400 représentations en France, et chacune est un challenge. Mais là, revenir au Maroc, dans une des plus belles salles du pays, voir mon enfance défiler... Je ne pourrais pas me contenter de jouer le show "de base". Alors je compte ajouter pas mal d'apartés, avec une bonne dose de darija... mais les non-darijophones ne seront pas laissés sur le côté! Ajiw koulkoum, Marhba bikoum!

Par Zoubida Senouss
HuffPost Maroc







 
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