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Certains doutent encore? Les banques qui ont pris le pouvoir ne sont pas là pour nous, pour nous aider, mais pour notre argent uniquement. Chassez le politiquement correct, levez le voile sur ces spots publicitaires mielleux et racoleurs, la réalité, c’est que le système bancaire n’est qu’une vaste escroquerie. 

Il suffit de regarder les différents scandales qui ne sont pas trop mis en avant par nos cher médias, comme le Libor et l’Euribor qui ont entrainé des poursuite, des procès et des arrestations à l’étranger, mais qui en France n’ont pas fait de bruit, scandale étouffé, circulez, y’a rien à voir! Même s’il est reconnu que des dizaines de millions de foyers français étaient concernés…

Ajoutez à cela les crédit immobiliers puisque 1 sur 2 seraient irréguliers, et l’ensemble des autres fraudes dont nos banques sont capables sans être inquiétées. Tout est faux, le pouvoir leur est donné, et leurs « défaillances probables » cachent en fait l’ensemble des sommes non comptabilisées qui sont cachées dans les paradis fiscaux.

Il y aurait un bon moyen de lutter et de reprendre le pouvoir, un bankrun, que chacun retire le maximum d’argent de son (ses) compte(s) à peut prêt en même temps, reste à convaincre le plus grand nombre d’agir dans ce sens.

Ce sont là des faits, mais rares sont les témoignages de banquiers qui reconnaissent la malhonnêteté de ce système, d’où l’importance de ce qui suit. Tout simplement accablant…

Longtemps, j’ai volé les gens. C’était ce en quoi consistait à peu près 95 % de mon temps passé au bureau. Enfin, je n’étais pas une voleuse au sens strict du terme ; j’étais une arnaqueuse de première main, mais institutionnalisée. J’étais également bien plus disciplinée, soumise. J’étais une voleuse légale, qui ne volait même pas pour son propre compte, mais pour celui de ses patrons. Ces derniers, cyniques, me donnaient des objectifs – journaliers, hebdomadaires, mensuels. Et à chaque forfait que je commettais, j’avais même droit à toutes les félicitations. Mon job était connu de tous : je bossais dans une banque.

Bien sûr, bosser dans une banque lorsqu’on sort d’un BTS assistante de gestion, c’est loin d’être la chose la plus séduisante. Pour ma part je voulais me tourner vers les maisons d’édition et aider des auteurs à être publiés. Visiblement ce n’était pas le choix qu’avait mon père pour moi. Pour lui, la banque était un domaine « plus stable », et en ce temps il était d’ailleurs l’ami d’un directeur d’agence qui avait « un siège libre pour moi ». Je ne me souviens plus de ma rémunération lorsque j’ai commencé. Je sais en revanche que le dernier conseiller à être arrivé en fin d’étude à l’agence a commencé à hauteur de 1 600 euros nets par mois. Je sais aussi que mes dernières fiches de paie n’étaient guère plus hautes.

Ma vie de bureau – mon monde – était constituée de gens biens sous tous rapports, surtout dans le rapport à l’argent. Costard-cravate pour les hommes et tailleurs-parfum pour les nanas. Respect des codes et de la procédure, respect des horaires et respect des objectifs ; le tout, dans une apparente bonne ambiance. Moi, j’étais tout en bas de l’échelle. Tellement bas même, que mon ordinateur et les logiciels qui y étaient intégrés avaient plus de pouvoir que moi. On appelle ça « conseiller financier », ou conseillère, tout simplement. Il s’agit de ces personnes qui vous reçoivent dans leurs bureaux à la banque et qui vous donnent des leçons sur la manière de mener votre vie en fonction de vos ressources. Voilà ce que je faisais. Pendant 12 ans, j’ai passé mon temps à refourguer des assurances inutiles, des crédits revolving, des agios, des cartes bleues, des forfaits, à des gens qui n’avaient rien demandé.

Selon Big Browser, le blog du Monde, près de 97 % de l’argent disponible dans le monde, en réalité, n’existe pas. De fait, où se trouve-t-il ? En tant qu’insider, j’ai un début de réponse. Je sais que, lorsque vous faites un prêt, c’est votre établissement bancaire qui invente l’argent avec lequel vous paierez votre voiture, votre téléviseur, l’ordinateur ou le téléphone sur lequel vous êtes en train de lire cette story. Sachez-le : vous créez de la dette, et donc, de la richesse. Car la croissance, c’est votre dette.

Pourtant, quand j’ai commencé, je croyais fermement à mon métier. Je pensais sincèrement que je pouvais venir en aide à certaines personnes en difficulté devant la gestion de leurs comptes bancaires. C’est ce qui me motivait, réellement. Étant moi-même issue d’une famille ayant vécu quelques « contraintes » financières, je me faisais fort d’être celle qui saurait comprendre et accompagner mes clients dans leurs réflexions et leurs démarches. Mais très vite (4, 5 mois à peine) j’ai été rattrapée par le vice, et sans m’en rendre compte, j’ai changé. Par mes principes d’abord, et puis par ma boîte ensuite. Car celle-ci a bien compris tout le potentiel et toute l’énergie que je pouvais dépenser pour son compte.

Il m’aura donc fallu 12 années pour m’apercevoir, comprendre et accepter le fait que je ne changerais rien, ni au monde, ni à la France. Absolument rien. Et que le jeu était faussé, truqué, dès le départ. Et ce, malgré toute la bonne volonté du monde. Quand j’ai débuté, les conseillers avaient encore un peu de liberté. Certains pouvaient encore jouir de délégations et ainsi octroyer quelques facilités à certaines personnes. Le grand changement, ce fut l’informatisation à outrance et la part de plus en plus prépondérante que prenaient les machines et les algorithmes. Les fameux algorithmes et avec eux les célèbres quotas, scoring, pourcentages et statistiques.

Témoignage en intégralité sur Vice

 
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