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1 550 buralistes en France permettent d’ouvrir un compte bancaire un peu particulier. Il fonctionne sans banque. Il suffit de 20 euros, de fournir un numéro de téléphone portable et de scanner sa pièce d’identité sur une borne, pour ressortir avec sa carte de paiement et son relevé d’identité bancaire.

Nul besoin de montrer patte blanche en justifiant d’un niveau de ressources, ou d’un dépôt minimum. Pour alimenter sa carte, deux options : effectuer un virement depuis Internet ou déposer du liquide au bureau de tabac.

Impossible de tomber dans le rouge
Une formule à succès, puisqu’un 300 000e client s’est enregistré le mercredi 25 mai, vingt-sept mois après l’ouverture du service en février 2014. « C’est très utile pour les interdits bancaires, pour ceux dont la carte est bloquée et qui doivent aller au guichet de leur banque pour retirer quelques euros. Cela leur évite d’être stigmatisés », souligne Maxime Pekkip, chargé de mission à l’association Crésus, un réseau national de prévention et d’accompagnement des ménages surendettés.

Ce dernier y voit un autre intérêt : les découverts n’étant pas autorisés, impossible de tomber dans le rouge, synonyme d’importants frais bancaires. En cas de prélèvements, le titulaire est même prévenu par SMS si son compte est insuffisamment crédité. « Les incidents de paiements sont un gouffre pour les particuliers fragiles financièrement, souligne Hugues Le Bret, l’un des fondateurs du compte Nickel. Avec notre service, vous ne pouvez pas dépenser plus que ce dont vous disposez. »

Puissant bouche-à-oreille
Il s’ouvre actuellement 20 000 comptes Nickel par mois. « Ce succès montre que toute une frange de la population se contente d’un produit simple, épuré, avec le strict minimum. Séduite aussi par l’absence de frais cachés », note Julien Maldonato, directeur conseil industrie financière chez Deloitte. Au premier trimestre, la jeune société a ainsi fait jeu égal avec Boursorama, la banque en ligne de la Société générale, qui a annoncé avoir recruté 60 000 nouveaux prospects. Certes, ce n’est pas la même typologie de clientèle. « Mais lorsqu’une banque en ligne dépense 220 euros en moyenne en frais et marketing pour acquérir un client, cela nous coûte moins de 20 euros », s’amuse M. Le Bret, qui, dans une vie pas si lointaine, officiait à la direction de la communication de… la Société générale.

En fait, le compte Nickel bénéficie d’un puissant bouche-à-oreille, de fortes retombées médiatiques, notamment dans la presse régionale, et surtout d’un trafic naturel de clients potentiels, tous ceux qui se rendent dans un bureau de tabac. Les buralistes, eux, ont tout intérêt à en faire la promotion. A chaque souscription, ils touchent 3 euros et perçoivent ensuite une commission lors de tout dépôt ou retrait d’espèces. Ou comment transformer les gérants de tabac en banquier…

La vive croissance du nombre d’utilisateurs et leur typologie montrent que ce service dépasse maintenant le cadre des personnes en délicatesse avec leur banque.

Source : Lemonde.fr vous coûtera 1€ pour visionner l’article en entier !


 
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