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C’est dans un contexte marqué par un regain de l’agressivité de la propagande algérienne et les crises dans la région sahélo-saharienne que nous publions l’ouvrage Sahara marocain. Le dossier d’un conflit artificiel.

À vrai dire, il était devenu indispensable de disposer d’un dossier exhaustif sur l’affaire du Sahara marocain, avec en particulier la nécessité de clarifier l’état du droit en la matière et de mettre en exergue les graves conséquences géopolitiques de la persistance du conflit.


Tel est l’objet de cet ouvrage
Le conflit sur le Sahara marocain est l’un des plus anciens du monde puisqu’il qu’il commence avec le début de la colonisation du territoire par l’Espagne en 188, avant de trouver un nouveau rebondissement avec les tentatives séparatistes qui suivront la décolonisation finalement arrachée en novembre 1975.

Ce conflit est aussi l’un des plus désolants si l’on considère que la décolonisation par l’Espagne n’aurait dû être qu’une formalité, après la fin des protectorats français et espagnol en 1955. Et cela d’autant plus que les frontières du Maroc ne sont pas le résultat d’un tracé colonial mais s’enracinent dans l’Histoire comme l’a constaté la Cour de La Haye.

Pour comprendre le conflit sur le Sahara marocain, il faut avoir recours à trois grilles d’analyses complémentaires : une grille historique, une grille juridique et une grille géopolitique.

Tout d’abord l’Histoire
Et que nous dit l’Histoire dans l’affaire du Sahara ? Une étude sereine et scientifique conduit à plusieurs constatations :

La première constatation est la suivante : depuis le VIIIe siècle, le seul État constitué qui, d’une façon ou de l’autre, a constamment affirmé sa souveraineté entre la Méditerranée et le fleuve Sénégal est le Royaume du Maroc.

Tels sont les faits : il n’y a jamais eu d’autres formes de souveraineté que celle du Maroc sur l’ensemble de ces territoires jusqu’à la colonisation espagnole en 1884.

Il n’y a jamais eu de peuple saharien ou « sahraoui ». L’idée d’un peuple « sahraoui » relève de la pure propagande. Certes, il ne s’agit pas de nier les particularités culturelles - chaque région d’une nation a d’ailleurs ses particularités, un Marseillais n’est pas tout à fait semblable à Alsacien - mais on reviendrait des siècles en arrière si l’on commençait à diviser les nations sur des bases tribales ou ethniques.

Une nation – qui est une communauté de destins dans l’universel - dépasse les appartenances élémentaires. Le Maroc est une nation, uni de la Méditerranée à la frontière mauritanienne.

Sur le plan juridique, l’avis de la Cour internationale de justice du 16 octobre 1975, a reconnu « l’existence, au moment de la colonisation espagnole, de liens juridiques d’allégeance entre le Sultan du Maroc et certaines des tribus vivant sur le territoire du Sahara Occidental ».

On ne peut plus nettement accréditer la souveraineté du Maroc sur ce territoire puisque, selon le droit public islamique, ce qui prévaut est le lien personnel. À vrai dire l’avis de la Cour reconnait nettement les spécificités de l’exercice traditionnel de l’autorité du Sultan du Maroc.

Fort de l’avis de la Cour, le Roi Hassan II a pu prendre la décision historique d’appeler le Peuple marocain à une Marche verte pour entrer en possession de son territoire en novembre 19754. Cette Marche verte a constitué un acte de récupération des territoires nationaux au terme d’une mobilisation populaire qui vaut tous les referendums

La sagesse aurait dû conduire les divers acteurs à admettre que la question de la décolonisation des territoires du Sahara marocain était close. Mais la machine infernale enclenchée par l’Espagne et l’Algérie allait continuer à fonctionner.

La question de la décolonisation des territoires du Sahara marocains étant réglée, un conflit va prospérer sur la base d’une tentative séparatiste.

Disons-le tout net, la question du Sahara n’est plus un problème de décolonisation depuis 1975, mais c’est une tentative de sécession encouragée de l’extérieur. Cela ne relève plus des questions de décolonisation mais d’une ingérence étrangère dans les affaires marocaines et d’une tentative de déstabilisation en violation de paragraphe 4 de l’article 2 de la Charte des Nations unies.

De même le Polisario n’est en rien un mouvement de libération nationale ; il a été pratiquement inexistant sous l’occupation espagnole et il ne s’est développé qu’après la décolonisation, comme simple instrument de la politique algérienne. Le Polisario est une marionnette de l’Algérie et cela rend encore plus dérisoire et navrant le récent commentaire de Ban Ki-Moon qui a suivi le décès du chef du mouvement séparatiste Abdelaziz. Paix à son âme ! mais la vérité conduit à dire que sa disparition ne changera rien puisque les véritables dirigeants du Polisario sont à Alger dans les bureaux de la Sécurité militaire et de la Présidence de la République.

De fait, depuis 1975, il y a eu une manipulation dont les conséquences se font encore ressentir.

Ce conflit a été instrumentalisé et continue à être un fonds de commerce pour quelques États, organisations, associations et activistes qui se croient encore au temps de la Guerre froide.

Tout cela continue à fonctionner grâce aux subventions d’un régime algérien qui, depuis 1975, en a fait une affaire personnelle. On attribue d’ailleurs l’assassinat du président Mohammed Boudiaf, le 29 juin 1992, au fait qu’il voulait mettre un terme à l’affaire du séparatisme après avoir déclaré qu’en Algérie « l’affaire du Sahara marocain est uniquement celle d’un clan au pouvoir », clan qu’il qualifiait de « maffia politico-financière du système FLN »

Voici donc une question qui reste de première importance dans la géopolitique régionale et internationale

Alors que l’agitation séparatiste encourage l’instabilité dans la région, il est incontestable que le Maroc a pacifié la région.

En outre, le Maroc a accompli des efforts gigantesques pour mettre au niveau du reste du pays, des territoires tragiquement délaissés lors de l’occupation espagnole.

Dans un monde arabe en crise, menacé par les séparatismes et les divisions, cette réussite de la réunification du Maroc dans le cadre d’un grand projet national de développement global est l’un des rares motifs d’espoir.

Il est vrai que le Royaume chérifien est le seul pays émergent du Maghreb et le seul qui présente de sérieuses garanties pour la stabilité de toute la région et la lutte contre la menace terroriste.

Dans ces conditions, le conflit artificiel entretenu par l’Algérie est particulièrement déplorable, quand un Maghreb arabe uni serait une si évidente source de stabilité et de progrès.

Le conflit freine la nécessaire union du Maghreb arabe et le développement de la coopération économique. Ce qui conduit le Maghreb à prendre du retard dans la mondialisation.

Il est inconcevable que les frontières soient fermées entre l’Algérie et le Maroc.

 
Il est consternant de constater que les échanges intermaghrébins ne représentent que 2% du commerce entre les 5 pays. Le coût de ce manque d’intégration économique des pays de l’UMA est important. Selon les experts internationaux, cela fait perdre à chaque pays de l’UMA environ 2 à 3 points de PIB et donc des centaines de milliers d’emplois par an.

La paralysie de l’unité maghrébine empêche également que les pays du sud aient des relations plus équilibrées avec les pays du nord de la Méditerranée.

Le temps de mettre fin au conflit sur le Sahara marocain est venu. 

Le Maroc a présenté en 2007 aux Nations Unies une Initiative pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara. Dans sa résolution 1783 du 31 octobre 2007, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est félicité des efforts « sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement ».

De nos jours, tous les observateurs objectifs et les principaux États reconnaissent que le plan d’autonomie, dans le cadre de la souveraineté du Royaume et de son unité nationale, constitue la seule solution appropriée pour en finir avec ce triste reliquat de la Guerre froide.

Il est temps que la communauté des nations apporte tout son soutien au Maroc, qui propose une solution réaliste et crédible, tout en invitant clairement l’Algérie à mettre un terme à une crise qui est un facteur de déstabilisation supplémentaire dans une région sahélo-saharienne où l’on déplore la montée en puissance des groupes extrémistes politico-religieux. La résolution n° 2099 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le Sahara marocain, votée le 25 avril 2013, a établi clairement un lien entre le conflit sur le Sahara marocain et la stabilité et la sécurité dans la région sahélo-saharienne.

Or, il est notoire que les groupes terroristes sévissant dans cette région sahélo-saharienne, AQMI, Mourabitoune et autre DAECH, ont avec le Polisario des relations d’autant moins surprenantes que tous sont souvent issus de la même matrice algérienne. À cet égard, nous ne pouvons que noter les accointances de plus en plus avérées entre des membres du Polisario et les groupes terroristes et les puissantes organisations de narcotrafiquants sud-américains.

Le Polisario constitue donc l’un des principaux facteurs de déstabilisation de la région.


Assurément, il faut en finir avec le conflit sur le Sahara marocain et il faut le faire vite à un moment où les risques ne cessent de s’étendre du fait du dynamisme des groupes terroristes et de l’affaiblissement – voire de l’effondrement – d’un bon nombre d’États, sans compter les menaces qui pèsent sur d’autres, à commencer par une Algérie dont l’économie de rente est frappée de plein fouet par la chute des cours pétroliers.

Pourtant le régime algérien continue ses manœuvres sans issue et ses manipulations, l’une des dernières en date étant l’instrumentalisation du secrétaire général des Nations unies sur le départ, Ban Ki-moon, qui a gravement dérapé lors d’une visite en Algérie au début mars 2016.

Et voici que Ban Ki-moon a récidivé en remettant un rapport sur le Sahara qui est résolument hostile au Maroc. Partial et déséquilibré, ce rapport montre un Secrétaire général de l’ONU qui fait du conflit du conflit du Sahara une affaire personnelle, oubliant les règles élémentaires de la neutralité.

De ce fait, Ban Ki Moon perd toute crédibilité et porte atteinte à la dignité de sa fonction.

Plus grave encore, il semble que Ban Ki-moon s’inscrit dans un jeu trouble, celui que dénonçait le Roi Mohammed VI le 20 avril 2016 à Riyad lorsque le Souverain marocain mettait en cause la tentative de « forces conspiratrices » visant à « briser les expériences réussies d’États, comme le Maroc, en portant atteinte à son modèle national original qui le distingue ».

C’est dans ce contexte dangereux que la communauté des nations doit reprendre la main. Elle doit agir vigoureusement et sans tergiverser.

Ce conflit n’a plus aucun sens et il ne perdure que du fait de l’activisme du régime algérien qui s’attache à ce combat d’arrière-garde pour de sordides raisons. La clé du problème est à Alger et les puissances doivent faire pression sur l’Algérie pour qu’elle accepte enfin de tourner la page d’une aventure qui a fait long feu.

Pour l’Algérie, ce ne serait pas une défaite. Bien au contraire, ce serait un acte de courage, de lucidité et de responsabilité.

Surtout, un retour d’Alger à la raison nourrirait des espoirs nouveaux pour tous les peuples du Maghreb qui pourraient marcher plus sereinement vers l’avenir.

Charles Saint-Prot

OEG









 
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