En votant pour la sortie de l’Union européenne (Brexit), lors du referendum du 23 juin 2016, le sursaut du vieux lion britannique a démontré que les grands Peuples ne se couchent jamais et l’idée de souveraineté nationale est loin d’être morte.
Ce coup de semonce pourrait constituer une chance historique de refonder la coopération européenne sur d’autres bases.
Comme l’écrivait Jean-Pierre Chevènement dans Le Monde daté du 26 juin, Le fonctionnement « opaque et technocratique des institutions européennes est rejeté partout. Même la Grande-Bretagne qui s’était pourtant ménagé un statut spécial en Europe vient de manifester spectaculairement son attachement aux prérogatives de son Parlement. Le peuple britannique n’a pas cédé au chantage et à la peur orchestrés par les milieux économiques dominants. » Ces mêmes milieux prédisent le pire aux Britanniques en oubliant qu’on peut très bien vivre d’une façon prospère sans être membre de l’union bruxelloise, comme c’est le cas de la Suisse ou de la Norvège qui se portent d’ailleurs mieux que les pays qui se sont fondus dans la machine infernale eurocratique.
Ajoutons que dans un certain nombre de domaines essentiels, la Grande Bretagne restera naturellement un partenaire indispensable, à commencer par l’axe franco-britannique en matière militaire qui est d’ailleurs le seul système de défense crédible en Europe.
S’il est tant décrié par les thuriféraires de la pensée unique, c’est que le vote britannique constitue sans aucun doute une défaite de l’Union européenne telle qu’elle a évolué depuis quelques décennies. Ce vote, mais aussi le nombre croissant de citoyens des diverses nations d’Europe qui sont hostiles à l’Union, s’explique par la dérive supranationale et fédéraliste de l’institution européenne qui au fil du temps est devenue une eurocratie bureaucratique rêvant d’anéantir les réalités nationales au profit d’une construction artificielle dominée par une Allemagne arrogante et dominatrice.
Le message est essentiel et il est assez consternant de noter que les commentateurs et la majorité des médias, après avoir joué sur les peurs en annonçant l’apocalypse si le leave (sortir) l’emportant sur le remain (rester), s’emploient à l’ignorer en détournant l’attention des questions très subalternes comme le sort des Français qui ont créé des sociétés à Londres pour payer moins d’impôt, la situation des Britanniques ayant une maison au su de la France ou le confort des étudiants vadrouilleurs et en ne traitant jamais des véritables questions qui concernent tout simplement l’avenir des nations et des peuples.
On ne peut pas savoir si la sortie britannique fragilisera la croissance - comme continuent à le prédire des oiseaux de mauvais augure - mais cet argument des européistes semble bien faible si l’on considère que la croissance n’était déjà pas au rendez-vous depuis plusieurs années et c’est précisément l’accumulation des promesses non tenues qui a conduit de plus en plus de citoyens des nations européennes à douter de la pertinence du modèle européen.
Par ailleurs, l’avenir des nations n’est pas une affaire de petits comptables et de petits calculs. Tout au plus les hommes politiques concèdent-ils maintenant qu’il faut changer l’Europe. Il était vraiment temps de s’en apercevoir alors qu’il est évident depuis longtemps que ce système, une sorte de totalitarisme fédéraliste techno-bureaucratique, ne marche pas !
À vrai dire, le Brexit est un service rendu à l’Europe. Il doit conduire à repenser la coopération entre les nations européennes. En effet, la question n’est pas de savoir si l’Union européenne peut être sauvée mais bien de changer de logiciel et d’abandonner tout le fatras idéologique qui sous-tend le projet européiste depuis les élucubrations des Jean Monnet et autres Robert Schuman.
Il s’agit bien de construire un projet en tout point différent car il est certain qu’un système totalitaire fondé sur une idéologie supranationale, ultra libérale et technocratique, n’est pas capable de se réformer. Il faut donc faire autre chose.
Analysant les conséquences du vote britannique, François Fillon a souligné qu’une certaine conception de la construction européenne a fait son temps, « il y a maintenant urgence à changer l’organisation de l’Union européenne.
Le rôle des Nations doit être affirmé car l’Europe n’est pas un État fédéral ». Il est clair qu’il faut renverser la logique, c’est-à-dire mettre fin à l’Union européenne telle qu’elle s’est construite au détriment des nations et des peuples. Dorénavant, la souveraineté des nations doit être respectée et il est temps d’imaginer une autre coopération des nations européennes qui doivent continuer à peser dans le contexte géopolitique du monde moderne.
Il faut travailler à faire naître une Europe des nations respectant leur souveraineté et leur identité, dans le cadre d’une coopération ouverte à tous les pays du continent, où la Grande-Bretagne, qui est une vielle et noble nation, aura bien entendu toute sa place.
Dr Charles Saint-Prot,
Directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques
Comme l’écrivait Jean-Pierre Chevènement dans Le Monde daté du 26 juin, Le fonctionnement « opaque et technocratique des institutions européennes est rejeté partout. Même la Grande-Bretagne qui s’était pourtant ménagé un statut spécial en Europe vient de manifester spectaculairement son attachement aux prérogatives de son Parlement. Le peuple britannique n’a pas cédé au chantage et à la peur orchestrés par les milieux économiques dominants. » Ces mêmes milieux prédisent le pire aux Britanniques en oubliant qu’on peut très bien vivre d’une façon prospère sans être membre de l’union bruxelloise, comme c’est le cas de la Suisse ou de la Norvège qui se portent d’ailleurs mieux que les pays qui se sont fondus dans la machine infernale eurocratique.
Ajoutons que dans un certain nombre de domaines essentiels, la Grande Bretagne restera naturellement un partenaire indispensable, à commencer par l’axe franco-britannique en matière militaire qui est d’ailleurs le seul système de défense crédible en Europe.
S’il est tant décrié par les thuriféraires de la pensée unique, c’est que le vote britannique constitue sans aucun doute une défaite de l’Union européenne telle qu’elle a évolué depuis quelques décennies. Ce vote, mais aussi le nombre croissant de citoyens des diverses nations d’Europe qui sont hostiles à l’Union, s’explique par la dérive supranationale et fédéraliste de l’institution européenne qui au fil du temps est devenue une eurocratie bureaucratique rêvant d’anéantir les réalités nationales au profit d’une construction artificielle dominée par une Allemagne arrogante et dominatrice.
Le message est essentiel et il est assez consternant de noter que les commentateurs et la majorité des médias, après avoir joué sur les peurs en annonçant l’apocalypse si le leave (sortir) l’emportant sur le remain (rester), s’emploient à l’ignorer en détournant l’attention des questions très subalternes comme le sort des Français qui ont créé des sociétés à Londres pour payer moins d’impôt, la situation des Britanniques ayant une maison au su de la France ou le confort des étudiants vadrouilleurs et en ne traitant jamais des véritables questions qui concernent tout simplement l’avenir des nations et des peuples.
On ne peut pas savoir si la sortie britannique fragilisera la croissance - comme continuent à le prédire des oiseaux de mauvais augure - mais cet argument des européistes semble bien faible si l’on considère que la croissance n’était déjà pas au rendez-vous depuis plusieurs années et c’est précisément l’accumulation des promesses non tenues qui a conduit de plus en plus de citoyens des nations européennes à douter de la pertinence du modèle européen.
Par ailleurs, l’avenir des nations n’est pas une affaire de petits comptables et de petits calculs. Tout au plus les hommes politiques concèdent-ils maintenant qu’il faut changer l’Europe. Il était vraiment temps de s’en apercevoir alors qu’il est évident depuis longtemps que ce système, une sorte de totalitarisme fédéraliste techno-bureaucratique, ne marche pas !
À vrai dire, le Brexit est un service rendu à l’Europe. Il doit conduire à repenser la coopération entre les nations européennes. En effet, la question n’est pas de savoir si l’Union européenne peut être sauvée mais bien de changer de logiciel et d’abandonner tout le fatras idéologique qui sous-tend le projet européiste depuis les élucubrations des Jean Monnet et autres Robert Schuman.
Il s’agit bien de construire un projet en tout point différent car il est certain qu’un système totalitaire fondé sur une idéologie supranationale, ultra libérale et technocratique, n’est pas capable de se réformer. Il faut donc faire autre chose.
Analysant les conséquences du vote britannique, François Fillon a souligné qu’une certaine conception de la construction européenne a fait son temps, « il y a maintenant urgence à changer l’organisation de l’Union européenne.
Le rôle des Nations doit être affirmé car l’Europe n’est pas un État fédéral ». Il est clair qu’il faut renverser la logique, c’est-à-dire mettre fin à l’Union européenne telle qu’elle s’est construite au détriment des nations et des peuples. Dorénavant, la souveraineté des nations doit être respectée et il est temps d’imaginer une autre coopération des nations européennes qui doivent continuer à peser dans le contexte géopolitique du monde moderne.
Il faut travailler à faire naître une Europe des nations respectant leur souveraineté et leur identité, dans le cadre d’une coopération ouverte à tous les pays du continent, où la Grande-Bretagne, qui est une vielle et noble nation, aura bien entendu toute sa place.
Dr Charles Saint-Prot,
Directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques