Menu

News

Dans une note de blog parue le 23 août 2017, Michel-Edouard Leclerc accuse les industriels d'avoir "sous-estimé les risques" et d'être responsables du scandale sanitaire du fipronil. Le dirigeant de Nestlé France a réagit du tac au tac à ces déclarations. 

La "crise du fipronil", engendrée par l'utilisation frauduleuse de cet insecticide sur les animaux destinés à la chaîne alimentaire par des sociétés de désinfection dans plusieurs pays européens, est l'occasion d'une passe d'armes entre distributeurs et industriels. Michel-Edouard Leclerc, dirigeant des supermarchés du même nom, et le PDG de Nestlé France, Richard Girardot, se renvoient la responsabilité.

Le "système opaque des lobbies industriels"
Nous sommes "face à un vrai problème qui est celui de la difficulté incompréhensible qu'ont certains industriels à tracer correctement et facilement leurs approvisionnements", écrit sur un blog paru le 23 août 2017, Michel-Edouard Leclerc, ajoutant que "certains industriels ont aussi initialement sous-estimé les risques". "Un système assez opaque est ainsi pointé du doigt, que les lobbies industriels ont réussi à masquer jusqu'à présent en obtenant des politiques une exigence de transparence bien moins stricte que celle imposée aux distributeurs", accuse le patron de supermarchés.

"Michel-Edouard Leclerc a trouvé sur son blog plus pertinent d'essayer d'exonérer son groupe de toute responsabilité"
Des déclarations qui sont très mal passées auprès de Richard Girardot, le dirigeant de Nestlé France. "Michel-Edouard Leclerc a trouvé sur son blog plus pertinent d'essayer d'exonérer son groupe de toute responsabilité en essayant de détourner les soupçons vers l'ensemble de l'industrie agro-alimentaire et son association professionnelle, relativisant ainsi les problèmes de ses marques Repère ou Eco+", déplore-t-il. Mercredi 23 août 2017, des pâtes de la marque de distributeur de Leclerc "Nos régions ont du talent" ont en effet été ajoutées à la liste publiée par le ministère de l'Agriculture. "Lorsqu'ils vendent leurs marques propres, les distributeurs se retrouvent à faire face aux mêmes difficultés et responsabilités que les marques nationales vis-à-vis des consommateurs", rappelle M. Girardot. "Plus grave est le fait de laisser entendre que l'industrie agro-alimentaire vendrait de mauvais produits pour préserver ses marges au détriment de la santé des consommateurs !", clame-t-il encore. 

Pour Richard Girardot, Leclerc "pousse ses fournisseurs à la faute"
"Ce mensonge en forme de leçon est d'autant plus malvenu de la part d'un distributeur qui pour acheter toujours moins cher, pousse ses fournisseurs à la faute en s'exonérant lui-même des contraintes du droit français", assure M. Girardot en évoquant la création par Leclerc et le groupe de distribution allemand Rewe de la grande centrale d'achat Eurelec Trading. 

Eurelec Trading permet, selon lui, au distributeur français de négocier, commander, faire livrer et facturer depuis la Belgique des produits français à destination de magasins français, "tout en s'affranchissant des contraintes de la fiscalité et du droit français". La manoeuvre "est indigne si elle pousse ceux qui ne peuvent pas répondre aux injonctions de baisse de prix permanente à aller s'approvisionner au moins cher, au risque d'acheter des produits issus de pratiques peu scrupuleuses", dénonce-t-il.

La liste des aliments contaminés s'allonge
Dans le même temps, la liste relevant les aliments contaminés par le fipronil (et donc retirés du marché en France) a été mise à jour le 24 août 2017 par le ministère de l'Agriculture. Se sont ajoutés aux produits déjà présents cinq références de muffins et deux références de brownies. Ces derniers sont en sachets individuels ou à partager, et sont estampillés "Marque Repère" (groupe Leclerc). Côté muffins, une référence est aussi estampillée "Marque Repère" et les quatre autres sont vendues sous la marque Leader Price. A l'inverse des pâtes récemment retirées du marché, ces produits ne sont pas de fabrication française mais belge.





 
Top