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Face à la cabale anti-marocaine sournoise « Born and made in Jeune Afrique », dont nous avons décrypté les ressorts et les vils desseins dans l'édition d'hier de « WakeUpInfo », relevons une réaction saine du gouvernement marocain. 

Il faut se féliciter tout d'abord que le magazine panafricain n'ait pas été censuré par les autorités marocaines. Par leur provocation, les stratèges- concepteurs de la « couv » auraient tellement souhaité qu'elles le fassent, leur donnant une occasion de se présenter cette fois en victimes d'un pays où la liberté d'expression est bannie, où la presse étrangère est combattue, alors que dans ce cas, en jetant l'opprobre sur tout un pays et un peuple, l'hebdomadaire parisien ne joue pas le rôle d'un lanceur d'alerte, mais celui d'un lanceur d'accusations gratuites, mensongères et très graves. Il ne s'agit pas de liberté d'opinion, mais de manipulation et d'une entreprise d'intoxication bien orchestrée, une démarche irresponsable et non professionnelle, à mille « Born »(es) de la déontologie. 

Mais on espère que les lecteurs marocains de l'intérieur du Maroc, ou faisant partie de la communauté des citoyens marocains établis à travers le monde, boycottent ce magazine qui les insulte collectivement. Ce n'est pas une question de liberté d'expression, car tout n'est pas possible ou permis. C'est à contre-coeur que nous avons été obligés d'acheter les derniers numéros pour pouvoir y répondre. Avec ce boycott, nos compatriotes ne perdront rien et ne se porteront que mieux. 

La même démarche devrait être aussi celle des annonceurs marocains, provenant du secteur public ou du secteur privé, compte tenu de la présence économique du Maroc en Afrique. On ne peut que dénoncer à ce niveau, être scandalisé et outré par le fait que, dans son numéro en kiosque cette semaine, des "pubs" marocaines aient été publiées par l'hebdomadaire, provenant en particulier de promoteurs d'un hôpital privé à Marrakech et d'une banque très sensible à la pluviométrie dans le secteur agricole marocain. 

S'agissant de l'hôpital privé à Marrakech qui offrirait au Maroc et au continent africain selon la "pub", une infrastructure innovante qui s'impose des normes de qualité et de sécurité aux standards internationaux, on devrait pour sa "promotion", faire en sorte que cet hôpital puisse guérir des maladies médiatiques, et ne pas choisir un hebdomadaire aussi pan-africain soit-il, qui ne se met pas aux normes de qualité dans le respect de l'honneur et de la dignité du Maroc et des Marocains. 

Pour ce qui est de la banque, par sa "pub" pour une carte verte, c'est dans pareilles circonstances, donner carte blanche au magazine pour qu'il continue à offenser le Maroc. "L'eco-geste à adopter au quotidien", n'est pas uniquement celui-ci : "agissons ensemble pour la préservation de nos écosystèmes forestiers". Il doit l'être surtout pour la préservation de l'image du Maroc dans son ensemble. 

Espérons que cette banque n'a pas pris "un engagement durable" vis à vis de ce périodique qui est déterminé à l'insulte durable du Maroc et des Marocains dans leur ensemble. Si elle s'était engagée auparavant par un contrat publicitaire et qu'elle soit tenue de payer, quitte à ce qu'elle le fasse, mais que l'insertion "publicitaire" n'apparaisse pas, pour ne pas donner l'impression que des instituions marocaines ont passé l'éponge sur le très grave comportement de "Jeune Afrique. Sinon, quel crédit accorder à cette banque, à cet hôpital et à d'autres organismes ou institutions qui tendraient l'autre joue...pour que le Maroc se fasse gifler, financement à l'appui !? 

Sur le même plan, quelle crédibilité accorder dès lors à l'information véhiculée dernièrement, selon laquelle une enveloppe publicitaire de quelques deux millions de dirhams (environ 200. 000 euros) provenant de diverses institutions économiques et autres du Maroc et destinée à "Jeune Afrique", a été retirée !? Pourquoi cette banque est-elle sortie du lot ? Par cette pratique, n'encourage t-elle pas les responsables du magazine à croire que leur méthode condamnable peut être en fin de compte...payante, en exerçant une sorte de chantage !? Toujours est-il que tous les organismes marocains publics et même privés, qui auraient pris des engagements pour des parutions fermes à des dates précises pour le futur, prennent leurs responsabilités, en rompant l'engagement souscrit. Par ailleurs, même en termes d'efficacité au niveau du continent africain, l'hebdomadaire parisien est-il vraiment la tribune appropriée ? 

De même, à notre sens, les responsables ministériels marocains ont à ignorer ce magazine, et non pas à lui accorder interview ou entretien, sachant que la rédaction fera tout pour "normaliser" la situation dans les meilleurs délais, y compris en jouant sur des engagements déjà pris, à l'instar des campagnes de "com" comme on vient de le voir. 

Les réajustements nécessaires dont on vient de parler, seraient par ailleurs en pleine cohérence avec la réaction saine du gouvernement marocain, à laquelle on ne peut que souscrire. Celle qui a, par la voix de Mustapha El Khalfi, ministre délégué chargé des relations avec le parlement et la société civile et porte-parole du gouvernement, considéré à la sortie d'un conseil de gouvernement, que cette couverture associant le Maroc dans son ensemble au terrorisme, est un acte "inacceptable, provocateur et condamnable", en créant "un stéréotype négatif liant notre pays, peuple, terre et institutions au terrorisme" et en faisant fi des efforts inlassables du Maroc de mener sur tous les plans, y compris au niveau de la coopération internationale, une lutte résolue et implacable contre le terrorisme. 

Dans les numéros suivants du magazine, datés respectivement du 3 au 9, du 10 au 16 et du 17 au 23 septembre 2017, les responsables de l'hebdomadaire n'ont pas cru bon revenir sur ce thème et n'ont présenté aucune excuse, comme si de rien n'était. Par contre, comme pour tenter de renouer avec le public marocain, la couverture du numéro en cours, signale parmi les titres : "Maroc, Football et Diplomatie", mais lorsqu'on consulte l'ensemble du dossier des pages intérieures, on constate qu'il n'y' a rien sur le thème indiqué... Décidément, il semble que cela ne tourne pas rond au niveau de la rédaction de jA et la balle est toujours de son côté. 

Entre temps, en persistant et signant à travers un communiqué ou d'autres interventions médiatiques de son directeur de rédaction, les précisions de "Jeune Afrique" sur sa une, n'ont fait en réalité qu'essayer de justifier l'injustifiable, se refusant de procéder à son autocritique pour sa pratique et son traitement médiatique à mille lieux de l'honnêteté intellectuelle. 

Car comme l'a rappelé un éditorial de l'émission "Avec ou sans parure" sur "Luxe Radio"(Casablanca), consacré à la démarche condamnable de Jeune Afrique, nul n'ignore qu'on ne naît pas terroriste, mais on le devient. Et on ne devient pas terroriste par son pays de naissance, par son origine. On sait très bien que le terrorisme n'a pas de nationalité ni de religion, même si des terroristes se réclament parfois, mais à tort, d'une religion en la confisquant. Étiqueter des terroristes par leur nationalité, en insinuant voir même en déclarant pratiquement que leur pays d'origine, en l'occurrence ici le Maroc, est responsable (même moralement) de leurs actes barbares, par ce qu'ils sont nés dans ce pays, est de la pure malhonnêteté intellectuelle et une véritable mystification. 

AVEC ARROGANCE, LE MAGAZINE PERSISTE ET SIGNE 
Si "Jeune Afrique" prétend "connaître très bien le Maroc", ce qui reste à prouver au vu de ce qu'il a publié, en tous les cas, il ne respecte nullement son peuple et ses institutions nationales et c'est inadmissible, insupportable et intolérable. Dans cet esprit, comment l'éditorial du 27 août 2017, se permet-il de reprocher au Roi Mohammed VI son silence sur la tuerie terroriste de Barcelone, alors qu'un télégramme de condoléances et de solidarité avait été envoyé en son temps par le roi du Maroc au roi Felipe VI d'Espagne et à la reine Letizia, condamnant avec fermeté "l'attaque terroriste abjecte" et réaffirmant notamment son "engagement total dans les efforts internationaux visant à faire face au fléau du terrorisme et à en assécher les sources" !? 

Par contre et ceci a été relevé par la presse espagnole (Ignacio Cembrero, TSA, 31 août 2017), on peut reprocher l'étonnante absence du Maroc officiel à la grande manifestation de Barcelone (26 août 2017) de rejet du terrorisme, où aucun responsable marocain n'était présent : ni ministre, ni diplomate, ni responsable d'une institution nationale consultative quelconque..., ni par ailleurs au niveau de la "diplomatie parallèle", de délégation parlementaire, partisane ou syndicale...

Comment le même éditorial de François Soudan sur Jeune Afrique intitulé "le discours d'un roi", engageant toute la rédaction et se positionnant soit disant en porte-parole des médias européens, se permet de critiquer le "non-dit" du discours royal du 20 août 2017, à l'occasion de la célébration de l'anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, pour n'avoir pas soulevé la question de ces attentats et centré par contre le contenu sur l'Afrique : "Tout pour l'Afrique, rien que de l'Afrique, comme si le royaume n'était plus concerné par ce que perpètrent en Europe ses fils dévoyés" !? 

Depuis quand un hebdomadaire, fut-il parisien et qui se veut par ailleurs chantre de l'Afrique, veut dicter un agenda à un chef d'Etat africain, pour lui dire comment célébrer un anniversaire national !? 

Pourquoi reprocher l'engagement africain du roi et présenter ce fait comme se faisant aux dépens de l'UMA, en citant le point de vue du journal algérien "Liberté" (dirigé par le richissime homme d'affaires algérien Issad Rebrab) qui affirme ceci : "en misant aussi gros sur "le continent noir", le roi du Maroc tournerait définitivement le dos au rêve maghrébin" et porterait à l'UMA le coup de grâce" ? N'est-pas uniquement, pour permettre au directeur de la rédaction de J À de commenter dans un exercice de "pommade" à l'auteur de l'article publié dans le journal algérien : "Bien vu" !!!

Répétons-le, le magazine n'a pas fait son mea-culpa et présenté ses excuses concernant la couverture, ayant essuyé les foudres de très nombreux internautes. Il trouve au contraire les critiques le concernant, totalement infondées. Or ses responsables savent ce qu'ils ont fait et ils l'ont fait exprès. Tout comme ils n'ont pas retiré des kiosques le numéro concerné. Plus encore, assumant et défendant la couverture, le directeur de la rédaction de la publication a choisi son camp par ce qu'il fait partie de ce camp. Il a déclaré en effet par la suite au site H24info qu'il "ne regrette pas cette couverture", les critiques émises à son propos ne pouvant être que balayées d'un revers de main, n'étant selon lui, qu'une "réaction épidermique", une crispation émotive, un simple "emballement" des réseaux sociaux et "il faut que les Marocains regardent la réalité en face". Voilà un raisonnement "Born"(é) qui fait preuve d'aveuglement, ne veut pas reconnaître son erreur ou plutôt sa faute lourde ! 

Incriminer par ailleurs les lecteurs comme il l'a fait de réagir sans avoir lu tout ce qui est en rapport avec le thème dans ce numéro, c'est feindre d'oublier que l'image est prégnante avec une grande force de frappe et que la rédaction de l'hebdomadaire l'instrumentalise dans ce sens. Avancer surtout qu'il ne s'attendait nullement à ce genre de réactions négatives par rapport à la couverture, comme s'il n'y avait pas de démarche préméditée, n'est nullement crédible et constitue de la pure langue de bois. 

Ou bien c'est de l'inconscience, les responsables ne faisant pas preuve de vigilance intellectuelle et politique, manquent de discernement et n'ont pas la capacité de séparer le bon grain de l'ivraie, et c'est très grave au plan professionnel pour le magazine dont on ajoutait pourtant autrefois "l'intelligent" au niveau de l'appellation officielle. Ou bien c'est calculé et on ne veut pas le reconnaître, et c'est aussi grave et irresponsable, constituant l'expression d'une inquiétante et troublante dérive. 

Sans prétention, on sait lire, y compris entre les lignes. L'image reproduite se suffit à elle-même : une opération d'intoxication en bonne et due forme. Le reste est du double langage, un double jeu et un écran de fumée pour tenter de s'en sortir à peu de frais. Pour dire "ce que je crois" en tant que citoyen marocain et fier de l'être, répétons-le après les soi-disant "précisons" nullement convaincantes fournies par "Jeune Afrique". Mettre en avant le lieu de naissance des terroristes, et associer la nationalité marocaine à des faits de terrorisme commis par des criminels radicalisés en Europe, est une cabale anti-marocaine insidieuse, une manipulation, un coup d'intox, une stigmatisation du Maroc et des Marocains dans leur ensemble, sur qui l'opprobre est jeté. 

Voilà pourquoi, indépendamment de la nationalité du patron de "Jeune Afrique", on ne reprochera nullement au magazine de n'avoir pas écrit à propos de la tuerie de Nice et en le faisant précéder de, Terrorisme : "Born in Tunisia" !!! 

VIGILANCE ET RETENUE OBLIGENT 
Pour les crimes odieux de Barcelone, avec un bilan de 16 morts et 120 blessés, et d'autres attentats terroristes qui ont eu lieu en Europe, en quoi le Maroc est-il automatiquement et mécaniquement coupable, comme s'il s'agissait d'un particularisme ou d'une spécificité intrinsèque marocaine, du simple fait que les terroristes eux-mêmes ou leurs parents, voir même leurs grands-parents, sont nės au Maroc, alors que le commanditaire est Daëch, oú se trouvent des jihadistes de bien des nationalités !? 

À ce propos, relevons cette déclaration faite tout récemment par Abdelhak khiyame, directeur du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ ou "le FBI marocain créé en 2015) à Rabat, dépendant de la Direction générale de la surveillance du territoire : "Il ne faut pas lancer des accusations contre les pays dont certains ressortissants ont commis des attentats terroristes, le BCIJ a procédé à l'arrestation de terroristes français, belges et espagnols". 

Le ministre espagnol de l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido, a précisé quant à lui l'ampleur de la collaboration sécuritaire avec Le Maroc : " le Maroc a aidé l'Espagne à arrêter 178 personnes et collaboré au démantèlement de dix cellules terroristes". 

Par contre, on ne peut être que surpris par les dernières déclarations d'un membre du gouvernement français. S'exprimant en effet le 7 septembre 2017 sur les ondes de radio France Info, à la suite de la découverte d'explosifs à Villejuif dans le Val de Marne en banlieue parisienne, le ministre français de l'Intérieur, Gérard Colomb, a établi un parallèle hasardeux avec les attentats de Catalogne, en faisant état de certaines filières ayant pour origine le Maroc : "on sait que l'Espagne aujourd'hui est un lieu de passage pour les filières qui REMONTERAIENT DU MAROC" ! 

Voilà donc un ministre de l'Intérieur, poids lourd du gouvernement français et personnalité de premier plan, censé parler avec mesure, circonscription et responsabilité sur la base d'éléments fiables et contrôlés, exprimer plutôt avec une grande et insoutenable légèreté, l'idée selon laquelle le Maroc est un pays exportateur de terroristes vers l'Europe. Or comme le précise justement Tariq Quittab sur "le 360", cet ancien maire de Lyon "ignore t-il que les terroristes ne remontent pas du Maroc, mais viennent, vivent dans des pays européens, et souvent même ils descendent du nord plus qu'ils ne remontent du sud ? " 

Par ailleurs, la justice française a désavoué le ministre de l'Intérieur Gérard Colomb. En effet, contrairement aux affirmations tendancieuses de celui-ci, les deux personnes arrêtées suite à la découverte d'explosifs à Villejuif, près de Paris, n'ont rien de marocain et n'ont jamais mis les pieds au Maroc pour pouvoir parler à propos des terroristes, de "filières qui remonteraient du Maroc" ! 

NE PAS OCCULTER LA COMPLEXITÉ DU PROBLÈME 
Si les déterminants et les causes de la radicalisation en Europe des terroristes sont complexes et variés, obligeant à faire dans la nuance au niveau des analyses, pourquoi l'hebdomadaire parisien occulte t-il le fait que ces terroristes vivent depuis très longtemps, voir même sont nés dans les pays mêmes qui connaissent ces attentats ? Pourquoi pour le cas spécifique des attentats de Barcelone et Cambrils, passe t-il sous silence le fait que ces terroristes ont quitté le Maroc très jeunes comme le montre d'ailleurs le dossier intérieur de la revue, qu'ils ont grandi et reçu leur éducation en Espagne où ils ont développé leur personnalité, ce qui soulève le degré de responsabilité du pays et de la société d'accueil, plus que celle du pays d'origine ? 

Pourquoi en effet occulter des causes liées en particulier au contexte européen, et que beaucoup d'esprits lucides en Europe même, reconnaissent, comme à travers de nombreuses contributions de l'émission marocaine "Arc En Ciel" sur "Radio pluriel" (Lyon), à l'occasion de tout un programme de décryptages, d'analyses et de débats, notamment sur la vaste thématique : Islam en France, ou Islam de. France ? Il s'agit notamment de l'échec de l'intégration des immigrés, en particulier ceux provenant des pays du Maghreb ; marginalisation des jeunes au niveau des banlieues ; inégalité des chances à leur encontre, discriminations ; ségrégation, politique étrangère de certains pays européens qui pratiquent des ingérences et interventions avec des intérêts stratégiques à défendre...

En somme, le terreau où prospère le terrorisme se trouve en Europe et non ailleurs. Le terrorisme qui y est perpétré est fait, "made in Europe". C'est l'Europe qui l'a sécrété. 

Bien entendu, ceci explique la situation, ne serait-ce que partiellement, mais ne justifie en rien l'extrémisme violent, la violence mortifère. En d'autres termes, essayer de comprendre, de s'éclairer soi-même, n'est pas une collusion intellectuelle, une légitimation du terrorisme. Contrairement à ce qu'affirmait à ce propos l'ancien premier ministre français Manuel Valls, expliquer ce n'est pas déjà vouloir un peu excuser...

DEMAIN : 3ème et DERNIÈRE PARTIE 

Abdelkrim Belguendouz 
Universitaire à Rabat, chercheur en migration












 
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