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Je ne sais pas encore si c’est du lard ou du cochon, bien que je penche pour le cochon. En effet, si l’on en croit cette dépêche, « la Commission européenne a dévoilé lundi un projet de directive visant à protéger les lanceurs d’alerte contre des représailles en interne ou devant la justice, pour tirer les leçons d’une série de scandales au retentissement mondial »… 

Bon, jusque-là, tout le monde est d’accord. 
Dieselgate, LuxLeaks, Panama Papers ou encore Cambridge Analytica. Les révélations qui se sont enchaînées ont poussé l’exécutif européen à reconnaître le « rôle important que les lanceurs d’alerte peuvent jouer ». 

Jusqu’ici tout, le monde applaudit. 
Le projet de l’exécutif européen, qui sera ensuite soumis aux deux législateurs, le Conseil (les États membres) et le Parlement proposent de mettre en place des procédures internes permettant de dénoncer des faits illicites. 

Ces structures devront obligatoirement être installées dans les entreprises de plus de 50 employés, ou qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions d’euros, ainsi que dans toutes les administrations publiques, du niveau le plus élevé (l’État) à la municipalité de plus de 10 000 habitants…. 

Haaa… là c’est déjà nettement plus suspect. 
Je vous explique, en fait l’idée c’est que le lanceur d’alerte alerte d’abord son entreprise, son chef, machin toussa avant d’avertir les journalistes. S’il ne fait pas, il ne serait a priori pas protégé. 

Mais s’il le fait, l’entreprise saura qu’il y a quelques esprits chafouins dans ses effectifs… 

« Ces structures doivent garantir l’anonymat du lanceur d’alerte et lancer un processus de réponse dans les trois mois. En cas d’absence de réponse, le lanceur d’alerte pourrait alors s’adresser directement aux autorités »… 

C’est vrai que l’anonymat, dans une boîte de 50 personnes quand on est un ou deux à savoir, c’est très crédible. 

Il faut tout de même dire, et c’est important, que les secrets à cacher ne sont pas divulgués à des équipes entières !!! L’anonymat est donc une illusion. Il s’agit en réalité d’une manœuvre déguisée pour limiter et encadrer de façon plus restrictive les actions des lanceurs d’alerte et protéger… les entreprises ! 

À la réflexion, ce projet de loi, c’est bien du cochon ! 






 
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