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Avec près de 70% des suffrages exprimés, le chef de l'Etat sortant devance largement son adversaire Henri Falcón, qui n'en recueille que 21%. Près de 20 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes de cette présidentielle anticipée.

Le chef de l'Etat sortant du Venezuela Nicolas Maduro a été déclaré dimanche vainqueur de la présidentielle par la présidente du Conseil national électoral (CNE) Tibisay Lucena. Après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins de vote, Maduro remporte 67,7% des voix contre 21,2% pour son opposant Henri Falcón. 


Le résultat a été salué par plusieurs centaines de supporters du président-candidat Nicolas Maduro rassemblés devant le palais présidentiel et arborant des inscriptions comme « Chavez, je te jure que j'ai voté Maduro » sur leurs tee-shirts ou encore aux couleurs de l'Assemblée constituante, Nicolas Maduro est ensuite apparu ensuite pour saluer ses partisans, évoquant une « victoire historique » et promettant de sortir de pays de la crise économique, de lutter contre l'hyperinflation, les mafias... Il a insisté également sur l'écart de voix qui le sépare de son principal adversaire.

Le vice-président bolivien Alvaro Garcia Linera l’avait annoncé il y a quelques jours : Le peuple du Venezuela détient aujourd’hui, de nouveau, la clef de l’avenir de l’Amérique Latine. Exactement comme il y a deux siècles, comme à l’époque de Simon Bolivar, son rôle historique est de protéger notre continent face à un empire et d’empêcher celui-ci de balayer les autres foyers de résistance. Après quatre ans de guerre économique, la tâche était difficile, à l’image du peuple indigène d’Autana, dans l’État d’Amazonas, faisant la file sous la bruine pour traverser le fleuve Orénoque et rejoindre les bureaux de vote (photo). 

La campagne de la droite consistait, à travers le secteur privé majoritaire dans l’économie, à augmenter les prix au-delà de tout ce qu’on avait connu jusqu’ici et à promouvoir le boycott du scrutin, allant jusqu’à paralyser le transport dans la région de la capitale, le jour de l’élection. Une droite sous forte influence externe, en osmose avec les annonces anticipées de l’Union Européenne et de la Maison Blanche de refuser le verdict des urnes. 

L’ex-président de l’Équateur Rafael Correa, présent lui aussi en tant qu’observateur, a rappelé que les élections vénézuéliennes se sont déroulées avec une absolue normalité. J’ai assisté au vote dans quatre centres : flux permanent de citoyen, peu de temps d’attente pour effectuer le vote. Système très moderne avec double contrôle. De ce que j’ai vu, organisation impeccable. Personne ne peut mettre en doute les élections du Venezuela et sur la planète entière, il n’existe pas d’élections plus contrôlées qu’au Venezuela.

Autre observateur, l’ex-premier ministre espagnol José Luis Rodríguez Zapatero avait déclaré vendredi que la position des Etats-Unis et de l’Union Européenne de « désapprouver » les élections présidentielles au Venezuela avant qu’elles n’aient lieu était une « absurdité ». Il a reconnu éprouver « une certaine colère à cause de ce qui est en jeu. C’est très grave de dire à un pays : ces élections ne sont pas utiles, elles ne valent rien, avant qu’elles n’aient lieu. C’est une marque d’irresponsabilité envers un peuple et son avenir. Que des positions si importantes aient été prises avec si peu d’éléments de jugement me fait peur ». 

Zapatero s’est interrogé sur les préjugés de l’Union Européenne envers le Venezuela : « Pourquoi a-t-elle agi ainsi avec le Venezuela ? Ce n’est pas raisonnable, ce n’est pas facile à expliquer. (..) Je crois que l’Union Européenne doit redevenir une puissance régionale qui donne la priorité au dialogue et à la paix. Je crois que l’Amérique Latine attend de l’Union Européenne qu’elle parie sur le dialogue ». Zapatero a pris comme exemple Cuba : « Après tout ce que nous avons entendu sur Cuba, maintenant, il y a un changement total de situation, il est très facile de discuter avec Cuba. 

L’attitude envers le Venezuela reste un grand mystère. Celui qui dit avant de l’avoir vécu que les conditions ne sont pas réunies pour des élections au Venezuela soit est un devin soit a des préjugés. Si le gouvernement bolivarien voulait frauder, il n’aurait pas invité le monde entier à observer les élections. Or, mise à part l’Organisation des Etats Américains (OEA), on a invité le monde entier à vivre le processus électoral. L’Union Européenne, l’ONU, n’ont pas d’experts pour vérifier un processus électoral ? Bien sûr qu’elles en ont, mais nous sommes enfermés dans un grand préjugé, dans des dogmes et cela conduit au fanatisme et au désastre. » Il a souligné, pour conclure, qu’il faut « venir sur le terrain. La vie et l’expérience politique consistent à bannir les préjugés et à connaître la vérité par soi-même. » 



 
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