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« Nous, Homo sapiens, sommes-nous des Mammifères et est-ce au même titre que les cinq mille autres espèces poilues peuplant la Terre qui donnent naissance à des jeunes que leur mère allaite dans le premier âge ?»

Cette identité que nous rappelle les proximités anatomiques, de mœurs et même de tics avec l’ensemble des mammifères, nous l’oublions bien souvent. De part notre orgueil humain intrinsèque, nous refusons sciemment ou non, de nous rappeler notre appartenance mammalienne. Pourtant, nous en sommes bien, avec l’éléphant, le chimpanzé ou la souris. Et les similitudes sont bien plus nombreuses que nous le pensons.

Le paléontologue Jean-Louis Hartenberger dévoile à France Inter notre vraie identité.

Quand allons-nous enfin admettre que tous les animaux ressentent des émotions et mettent à contribution leur intelligence ? Pour le chroniqueur britannique Simon Barnes, les récents ouvrages parus sur le sujet abordent encore trop timidement cette question. 

“Quand bien même un lion saurait parler, nous ne pourrions le comprendre”, disait le philosophe Ludwig Wittgenstein. Mais dites-moi, cher Ludo, vous avez passé beaucoup de temps avec des lions ? Ah. C’est bien ce que je pensais… Car la remarque est inepte – du moins si l’on entend par là qu’il est impossible que le moindre point commun permette aux humains et aux lions de converser. Wittgenstein peut certes l’emporter sur moi dans n’importe quel défi logico-philosophique, mais il n’est pas resté aussi longtemps que moi à traîner dans la brousse avec ces fauves.

C’était il y a quelques semaines en Zambie, dans la vallée de la Luangwa. Six lionnes venaient de mettre à mort une antilope et l’engloutissaient avec voracité. Depuis mon poste d’observation, à 400 mètres de là, le repas semblait bien se passer, les masses de fourrure dorée paisiblement installées en rond. Non loin de moi, un mâle errant et solitaire épiait la scène lui aussi. Blessé, il n’avait pas pu chasser depuis plusieurs jours – il était affamé et efflanqué. Il n’appartenait à aucune troupe et n’était pas assez grand, fort et hardi pour tenter de s’imposer. En conséquence de quoi, il devait tuer ses propres proies. Mais il n’était pas en état de le faire.

Il voyait là tout ce qu’il pouvait désirer en ce monde : la nourriture, le bonheur et l’intimité que procure la vie en groupe, ainsi que la compagnie de ces six lionnes sensuelles. Plus que tout, il mourait d’envie de les rejoindre. Pourtant, quelque chose de très puissant l’en empêchait : elles ne l’auraient pas accueilli avec bienveillance. Elles l’auraient refoulé et l’incident se serait conclu dans la violence. Sa cause était perdue d’avance. Malgré tout, il ne pouvait se retenir de les contempler. Il battait en retraite et chaque fois s’arrêtait et se retournait, le regard plein d’envie. Source


 
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