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La brièveté de la vie est le fondement de l’art de vivre. Dans De la brièveté de la vie, Sénèque reproche aux hommes de perdre leur temps dans d’illusoires conquêtes ou de futiles loisirs, de telle sorte que leur vie s’écoule comme un chemin qu’ils parcourent sans le voir, perdus dans leurs pensées. Or, il faut combattre le temps par la promptitude à en user pour les activités qui allongent et donnent son sens à la vie. 

La brièveté de la vie est couramment négligée. Sénèque remarque que les hommes, ceux de la multitude comme les plus puissants et les plus sages, se lamentent que la vie est trop courte, et qu’elle les abandonne alors même qu’ils commencent seulement à vivre. Or, la responsabilité de la brièveté de la vie revient à l’individu, car il dépense mal son temps. La vie est en réalité bien assez longue, mais les hommes la gaspillent en avarice, travaux, inaction, intrigues, conquêtes, combats, etc. « Notre existence est assez longue, écrit Sénèque, et largement suffisante pour l’achèvement des œuvres les plus vastes, si toutes ses heures étaient bien réparties » (De la brièveté de la vie). Seulement, l’homme ne parvient pas à se libérer de ses passions pour revenir à lui-même. Même les plus riches et les plus enviés se perdent dans des illusions dispendieuses en temps : ils se consument pour leurs richesses, leurs adorateurs, ou leurs clients. En laissant ainsi autrui empiéter sur sa vie et décider de l’emploi de son temps à sa place, l’individu vit dans l’ignorance de sa fragilité, comme s’il était immortel. Telle est la raison pour laquelle les hommes les plus puissants, comme Auguste ou Cicéron, regrettaient de vivre dans une demi-liberté et de ne pas avoir plus de repos. Sénèque voit cependant comment ils retournent à leurs illusions sitôt le regret prononcé. 


Sénèque (en latin Lucius Annaeus Seneca), né à Corduba, dans le Sud de l'Espagne, entre l'an 4 av. J.-C. et l'an 1 ap. J.-C., mort le 12 avril 65 ap. J.-C., est un philosophe de l'école stoïcienne, un dramaturge et un homme d'État romain du ier siècle. Il est parfois nommé Sénèque le Philosophe, Sénèque le Tragique ou Sénèque le Jeune pour le distinguer de son père, Sénèque l'Ancien. (Wilipédia) 

 
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